Injustices dans le domaine de la police !

 

Les avis sont partagés lorsqu’on parle du travail des policiers au Québec.

Plusieurs les détestent comme la peste, d’autres les apprécient et se sentent en sécurité.  Parmi ceux qui ne les aiment pas, certains leur reprochent de ne pas être impartiaux lorsqu’ils arrêtent leurs parents ou amis.

Par exemple : Un policier fait du radar et repère un véhicule qui roule à 80 km/h dépassant ainsi la limite permise de 50 km/h. Le policier procède à l’interception du véhicule automobile et se rend compte que c’est son fils qui est au volant. Bien entendu le père va être furieux contre son fils et lui adresser des reproches, mais le policier en lui ne  donnera aucune contravention à sa progéniture.

Comment faire pour être impartial dans une telle situation qui arrive fréquemment dans le domaine policier? Où se trouve la limite entre le rôle de père et celui de policier? Comment séparer la vie personnelle de la vie professionnelle?

C’est ce que je vais m’efforcer de vous démontrer dans ce texte.

Devrait-on davantage surveiller les policiers lors de leurs interventions pour empêcher que des décisions partiales soient rendues?  Tout d’abord,  si on reprend l’exemple du policier qui intercepte son fils pour un excès de vitesse. Dans cette situation il y a deux acteurs soit : le policier et le fils (fautif).  Le policier a le droit de protéger la population, arrêter les contrevenants, appliquer la loi et il a un pouvoir discrétionnaire, ce qui signifie beaucoup, car il a le droit de donner de simples avertissements lorsqu’il croit que la situation s’y prête bien. Mais ce qui rend la situation problématique, c’est qu’en plus d’être policier il est père du jeune homme en même temps. Être père, ce n’est pas de 8 h à 16 h, non c’est un mandat en tout temps et qui dure toute la vie.

Les droits d’un père sont d’aider son fils lorsqu’il a des problèmes quelconques, lui apprendre à devenir un homme et lui instaurer de bonnes valeurs qui lui serviront tout au long de sa vie. Les droits du jeune contrevenant sont l’égalité et le droit d’avoir un père qui l’éduquera pour qu’il devienne un homme.

En tant que policier le père doit être juste, honnête et impartial. D’un point de vue éthique, le père ou le policier doit être juste. Dans cette situation, le policier devrait donner un une contravention au fautif, mais en sachant que le policier en même temps d’être policier est le père de ce jeune, est-ce qu’il doit toujours lui donner sa contravention ou doit agir en bon père et simplement expliquer à son fils qu’il ne doit pas faire ça et lui laisser une chance. Est-ce juste que ce jeune contrevenant soit arrêté par son père au lieu d’un parfait inconnu qui ne lui laisserait probablement pas de chance? Non, peu importe la décision qui sera rendue, elle sera biaisée par des facteurs extérieurs qui ne devraient pas entrer en jeu.  Côté devoirs des acteurs en jeux, le policier doit montrer le bon exemple à son fils, appliquer la loi et le fils doit respecter les règlements et écouter son paternel.

Mais malgré tous les points que je viens de sortir que ce soit les droits ou les devoirs, nous savons tous pertinemment que le policier ne donnera pas des contraventions à son fils, même s’il devrait! En deuxième lieu, si on se fit à l’éthique idéaliste, toute personne doit avoir une bonne volonté avant tout. Donc, si le policier n’est pas juste et qu’il n’applique pas la loi lorsqu’il arrête son fils pour un excès de vitesse, il est indigne. En étant indigne d’être policier, il ne fera pas un de ses devoirs de père qui est de montrer l’exemple. Son fils va garder en tête cet acte plus ou moins légal et ça va nuire à son développement, parce qu’il aurait dû être traité comme n’importe lequel citoyen et recevoir une contravention. Le père fait un impératif hypothétique, il fait une action (éviter de donner la contravention) pour épargner à son fils de payer une amende et de perdre des points d’inaptitude.  Donc en refusant de sanctionner sa progéniture, le père, bien que devant un choix plutôt difficile, ne fait pas son devoir de paternel et de policier en même temps. Peut-on lui en vouloir d’agir ainsi? Non, parce qu’à moins d’être une sorte d’extrémiste de l’éthique idéaliste, personne n’agirait autrement.  Je ne connais pas un policier (j’en connais plusieurs) qui n’userait pas de son pouvoir discrétionnaire pour venir en aide à un quelqu’un qui a le même sang que lui.  Cependant s’il remettait le constat ça deviendrait alors un impératif catégorique, une action bonne en soi.  En effectuant l’impératif catégorique, l’homme suivrait sa raison et non ses sentiments.  Ça démontrerait un réel désir de justice et d’égalité dans la société, mais comme nous sommes tous des êtres humains, nous faisons tous des erreurs et c’est tout à fait normal. Maintenant en tant que père, quel message enverrait-il à son fils en agissant de la sorte? Que les policiers ne sont pas honnêtes? Ce jeune fautif va se dire que tout est permis et il n’aura probablement pas beaucoup de respect de sa part en matière de lois. Qu’en est-il des conséquences qu’un tel laissez-passer pourrait entrainer? C’est la faculté de penser qui fait agir le père/policier de cette manière, cette faculté est ce qui fait que nous sommes des êtres humains. Ça va entrainer chez le jeune fils, un besoin de se révolter. Cela veut dire qu’il ne fera plus ce qu’il doit parce qu’il a découvert que ce n’était pas la fin du monde si il n’était pas honnête et ne faisait pas d’impératifs catégoriques. Il se rend compte qu’il peut poser un certain geste, qui le servira à une autre fin réelle ou pratique. Donc, en devenant moins idéaliste il va devenir plus matérialiste. Donc en abolissant la notion du devoir, le bonheur devient un intérêt personnel et n’étant pas permanent il va devenir une question de quantité! En ne pensant qu’à son bonheur, le fils va peut-être faire plusieurs gestes négatifs pour les autres, mais positifs pour lui. Tout est parti du moment où le père l’a laissé filer sans lui remettre la moindre contravention. Revenons-en à la question principale. Devrait-on davantage surveiller les policiers lors de leurs interventions pour empêcher que des décisions partiales soient rendues? Je vais peut-être vous surprendre avec ma réponse, mais non, ça ne servirait strictement à rien. La solution n’est pas d’installer des caméras pointées devant le pare-brise afin de voir l’intervention de l’agent de la paix avec le véhicule intercepté. La solution serait de faire signer un papier à tous les nouveaux policiers engagés, dans lequel il confirmerait par écrit qu’ils vont agir, équitablement peu importe qui sera la personne avec qui ils auront à intervenir (mention spéciale aux membres de la famille). Je suis parfaitement conscient que ça n’enrayerait pas totalement le problème. Mais le fait est que les policiers doivent respecter leurs devoirs en tout temps et si un citoyen ou un confrère avait connaissance qu’un policier n’aurait pas suivi ce règlement, il s’exposerait à un renvoi des forces policières. Car comme un jeune qui commet un excès de vitesse, dans le monde policier, il y a aussi des lois à respecter et un agent de la paix doit être autant puni qu’un simple citoyen. En quelques mots, un policier qui arrête soi son fils, sa fille, sa femme ou toute autre personne de sa famille fait face à un énorme problème éthique. Sa vie professionnelle et ainsi que sa vie familiale entre en contact durement. Mais le policier doit exécuter son devoir eh non utiliser son pouvoir discrétionnaire. Peu importe la décision qu’il va prendre, ça va avoir des répercussions sur sa vie familiale. En se référant toujours à l’exemple du père qui doit donner une contravention à son fils, si le père ne lui donne pas, le fils sera moins idéaliste et va se dire que si son père bafoue son devoir de policier, il va réaliser que bonheur n’est pas dans l’idéalisme et va le chercher en posant plusieurs actions dans le but de trouver un bonheur temporaire, ce qui va avoir pour conséquence de le guider vers le matérialisme un peu comme Jérémy Bentham. Pour ce qui est de la solution à cette problématique éthique, l’idée de faire signer un contrat comme quoi le policier devra exécuter ses devoirs de la même manière avec ses proches que n’importe quel autre citoyen, est selon moi la meilleure option.