Voilà une affaire qui ne va pas laver les soupçons de fraude des grands groupes industriels. Alors que nous vivons dans une époque où la concurrence est reine, les membres du cartel de la lessive se seraient entendus afin de se mettre d’accord sur les prix de leur baril.
La combine de malfaiteurs a duré pendant près de 7 ans, de 1997 à 2004. Ils opéraient main dans la main pour savoir qui allait augmenter ses prix et qui allait les descendre, pour mettre au point le calendrier des promotions, quand une allait commencer et quand une autre allait s’arrêter.
Trois à quatre fois par an, les émissaires des 4 grands labels, cachés derrière des prénoms très communs pour éviter les soupçons, se retrouvaient pour discuter chiffons. Alors « Hugues », « Pierre », « Laurence » et « Christian » se mettaient autour d’une table pour élaborer des stratégies marketing afin de léser encore plus le pauvre consommateur.
La magouille a commencé à fuiter en 2008. L’Autorité a commencé à avoir des soupçons et a mené des perquisitions dans les locaux des entreprises mais les porte-paroles de chaque groupes gardaient leur document à la maison.
Tentant de profiter de la procédure de clémence, Unilever vendit la mèche. Une sorte de compromis avec l’Autorité, elle décida de parler mais en échange, elle ne sera pas toucher par des amendes.
Ne sachant pas ce qui se tramait, Henkel toqua à son tour à la porte de l’Autorité, puis ce fut Procter&Gamble et enfin Colgate. Ils étaient pris à leur propre piège en ne se concertant pas. L’Autorité pu progressivement recomposer le puzzle grâce aux pièces rapportées par les 4 grandes industries.
Des affaires similaires ont déjà fait l’actualité. Ce fut le cas avec les opérateurs téléphoniques qui s’étaient mis en accord pour nous berner avec les prix des forfaits trop souvent hors de prix. Ou encore les banques avec leur frais de dossier et toutes les petites subtilités comme les commissions interbancaires sur les chèques pour nous soutirer de l’argent comme à une vache à lait.
Au final, Procter&Gamble doit payer 233.6 millions, Henkel 92.3 et Colgate 34.5 et comme promis, Unilver peut garder son portefeuille fermé.
Cette histoire va laisser des traces, le comble pour une lessive, car ils ont un mois pour contester le verdict. On risque d’en entendre parler encore, mais d’ici là, je regarderai les cartons de lessive d’un autre œil quand je passerai dans le rayon et je penserai à Coluche qui nous avait déjà prévenu que l’on nous prenait pour des cruches.
[b]A quelle justice avons nous affaire? infliger une très forte amende (peccadille pour ces gigantesques groupes) ne répare jamais le préjudice subit par les consommateurs c’est là où les « class action »* devraient entrer en jeu, je vous donne un scoop : si ça continue, aux calendes grecques…
*en français: une action judiciaire (ou plusieurs) pour un groupe de consommateurs (aussi nombreux soit-il).[/b]
Révélateur de ce joyeux mythe de la libre concurrence. Comme tu l’as dis, idem que les opérateurs téléphoniques, idem que les banques, apparemment idem que le livre numérique…
Si la concurrence est rude pour les petits groupes, c’est bien plus relax et concerté chez les mastodontes visiblement… entre gentlemen, pas de coups bas hein.