Plusieurs critères sont à prendre en compte pour se forger une idée d’une ville. Bien entendu, la propreté des lieux publics en est un fondamental. Des trottoirs où gisent des détritus, des sacs poubelles éventrés faisant apercevoir leur contenu, des mégots de cigarettes près de la devanture des bars, ne prêtent pas à la balade.

 

La ville de Lille, où un effort est encore à faire concernant quelques quartiers, a sollicité les services d’une nouvelle agence de nettoyage. Martine Aubry a souvent fait part de son mécontentement et avoué qu’un certain manquement était à déplorer. De ce fait, depuis le 1er avril, les voiries de la capitale des Flandres, notamment celles de Vauban, Wazemmes, Moulins, du Centre et du Vieux-Lille, ne sont plus aspergées par les camions nettoyeurs de Nicollin mais par ceux de Derichebourg. Un contrat juteux, d’une durée de 21 mois, d’un montant allant jusqu’à 1 million d’euros par mois, a été conclu. L’entreprise Derichebourg, a été choisie car, selon l’adjoint MoDem chargé de la propreté, l’entreprise porterait un plus grand soin aux conditions hygiéniques que son prédécesseur et disposerait de meilleurs moyens de contrôle. Derichebourg devra alors s’occuper des parcs et des jardins, des zones touristiques et du salage des endroits où la neige empêche de passer. Dans l’espoir de pouvoir remplacer ensuite, Esterra, dans la collecte des déchets. Si les résultats sont au rendez-vous, le contrat pourrait se renouveler pour une durée de 5 ans. Concernant le reste de la ville, la crasse et les impuretés sont la tâche d’une centaine d’agents municipaux. On note toutefois, de grandes disparités entre les quartiers. Si les artères de Fives étaient comparables au "Bucarest des années 1920" selon Eric Quiquet, élu du parti écologiste, dans les autres parties, la multiplication des corbeilles semble être effective. Les quartiers où les agents sont le plus actifs, sont ceux autours des deux gares et du Centre-ville, des zones touristiques. Il n’est donc pas surprenant qu’ils en soient le point d’orgue. Cependant, même si des poubelles sont mises à la disposition des piétons, cela ne rend pas obligatoirement la ville plus propre. Il est nettement plus facile de jeter une canette, un emballage de gâteau, de chewing gum, un papier froissé traînant dans la poche depuis des lustres, au sol que de le garder en main jusqu’à ce que l’on croise une poubelle prévue à cet effet. Un comportement de pollueur pouvant altérer la beauté du paysage. Par exemple, on admire la forêt, ses arbres, ses fleurs, le chant des oiseaux, un cadre idyllique, là coincée dans les troènes, un sac plastique légèrement abîmé par l’érosion des intempéries et c’est tout l’ensemble qui s’écroule tel un château de cartes. A cet instant, il faut intervenir dans l’éducation même des citoyens.

 

Les enfants sont la cible de choix des campagnes de sensibilisation. En effet, il faut leur apprendre les bons gestes dès le plus jeune âge pour qu’ils puissent les reproduire dans la vie quotidienne au même titre que la politesse. Des opérations de nettoyage sont organisées par le conseil municipal des enfants, un bon début mais trop sporadiques pour avoir un effet considérable. Dans certains cas abusifs, la justice a été saisie par la ville envers des particuliers où la notion de propreté est complètement absente, une tendance malheureusement à la hausse. Les fautifs n’ont écopé que d’une maigre amende de 65euros, pas assez pour se racheter considérablement une conduite.

 

Les propriétaires de chiens sont dans la ligne de mire, beaucoup de maîtres laissent sans vergogne leur animal déféquer dans la rue sans prendre le soin de ramasser la déjection. Pourtant, il suffit de se rendre dans la mairie de quartier où des pelles en cartons à monter soi-même sont disponibles. Les hommes ne se comportent pas toujours mieux que nos amis les bêtes, à défaut de toilettes publiques, trop absents, il n’est pas rare de voir de longues traînées d’urine couler sur les trottoirs.


Le nouvel "homme de ménage" de la ville aura fort à faire dans certains quartiers dit "sensibles" en termes d’écologie. Un travail qui pourrait être allégé si, par l’éducation, on apprend aux habitants à être respectueux de leur environnement. On est souvent à l’image de l’endroit où on vit, ainsi résider dans un endroit nettoyé de sa saleté, peut permettre d’appréhender le futur en toute sérénité.