Dans le cadre de la chasse aux abus et au gaspillage de l’argent public, une grande première se met en place dans le domaine de la fonction publique.
Certains fonctionnaires vont être à titre expérimental sous le contrôle de la sécurité sociale en ce qui concerne le contrôle médical de leurs arrêts de maladie.
Le décret vient d’être publié au journal officiel et sera bientôt mis en place dans huit villes tests et concernera environ 180 000 fonctionnaires.
Ce texte précise que « les arrêts-maladie de moins de 6 mois des fonctionnaires seront contrôlés pendant deux ans par les médecins salariés de l’assurance maladie et non plus par les médecins libéraux agréés par les services de l’Etat ». De plus, cette mesure temporaire risque de se généraliser à partir de 2012.
Cette mise sous contrôle, stigmatise une fois de plus les fonctionnaires et laisse sous entendre qu’ils abusent passablement d’arrêt-maladie ; cela est inacceptable pour les syndicats de fonctionnaires, qui s’insurgent de la mise en place de cette procédure.
Et pourtant si l’on en croit les chiffres de l’INSEE, il n’y a pas de différence majeure dans ce domaine entre le public et le privé ; les fonctionnaires prennent en moyenne 13 jours d’arrêt maladie par an contre 11 pour les salariés du privé.
Ce sont paraît-il les agents des collectivités territoriales qui en prennent le plus avec une forte progression qui atteint en moyenne 22 jours par an.
Une telle augmentation d’arrêt-maladie de cette catégorie d’agents publics justifie t’elle de généraliser cette situation et de considérer que tous les fonctionnaires abusent des arrêts-maladie !
Il serait peut être plus judicieux de comprendre les causes de ces arrêts médicaux à répétition et d’agir en amont, en mettant davantage l’accent sur la prévention avec une médecine du travail efficace ; mais là malheureusement c’est loin d’être le cas dans la fonction publique.
Et oui, stigmatisation, généralisation. C’est beaucoup plus simple que traiter les problèmes à la base.
C’est aussi un coup de bluff comme au poker de dire: « j’agit » pour finalement se trouver à un bide total! donc beaucoup d’argent dépensé pour rien au lieu de vraiment agir sur les abuseurs.
Qu’ils ne disent pas qu’ils ne les connaissent pas, ils savent très bien.
Oh que je suis médisant, c’est beaucoup d’argent gaspillé pour une chose: argument électoral pour 2012!
[i] »Ce sont paraît-il les agents des collectivités territoriales qui en prennent le plus avec une forte progression qui atteint en moyenne 22 jours par an »[/i]
Mettons que ceci soit correct. [b]Ça ne m’étonnerait d’ailleurs pas[/b]. Vous allez comprendre pourquoi.
Voici une question importante que se seraient posé des dirigeants compétents : [u][b]Quels métiers exercent les agents des collectivités territoriales ?[/b][/u]
Mais naturellement, les idiots de politiques ne se la sont pas posé.
C’est pourtant [u]capital pour deux raisons :[/u]
1/ Le métier [b]expose-t-il à des risques quelconques ?[/b] Blessures, ou tout simplement coup de froid (pour ceux qui travaillent dehors en plein hiver).
2/ [b]Est-il possible d’exercer ce métier lorsqu’on est blessé ou malade ?[/b] Je pense à quelqu’un qui a un tortis colis, il ne prendra peut-être pas d’arrêt si il travaille dans un bureau. J’ai déjà vu des profs venir au travail avec des membres cassés ou une grippe, ce qui est totalement impossible pour un maçon.
Demandons-nous donc [b]quels métiers exercent les agents de collectivité territoriale[/b]. Je ne saurais vous donner des chiffres précis, mais essayons de nous faire une idée.
Dans une organisation comme [u]Brest-métropole-océane[/u], il y a environ [b]100 éboueurs, 20 types employés aux espaces verts, et 50 employés de bureau[/b] (pour simplifier, pardon à ceux que j’ai oublié).
Il est donc logique que cette organisation présente un fort taux d’arrêts maladie, pour les raisons que j’ai mentionné plus haut.
C’est effectivement beaucoup plus facile d’appliquer la très fameuse « punition collective » propre à notre pays. Il serait plus judicieux de vérifier simplement, en toute transparence, le bien fondé d’un arrêt maladie en fonction du poste occupé, et pour tout le monde, car comme le dit si bien « poissonrouge » selon l’emploi occupé on peut ou pas prendre son poste avec un membre fracturé plâtré ou un torticolis. A noter cependant, mais c’est une parenthèse, que toutes proportions gardées et pour parler du petit secteur privé (petites pme de – de 10 salariés), on voit rarement des artisans ou des commerçants en arrêt pour une grippe, un rhume ou un torticolis; j’ai vu des maçons travailler malgré un plâtre et plombiers avec des lumbagos. Les intérimaires (je connais bien le sujet j’en suis) sont logés à la même enseigne. Cela ne tend pas à stigmatiser une fois de plus telle ou telle catégorie socio professionnelle, mais à faire comprendre qu’il y a de très gros abus qui sont pris en charge par l’ensemble de la collectivité. Alors faire supporter une fois de plus le coût d’une mesure « poudre aux yeux » à tous ceux qui payent les cotisations de Sécu, et ne s’en servent que très très rarement…c’est un peu énorme!!! mais oui 2012 approche alors pourquoi se priver???
Cécile,
Le types qui ont leur entreprises n’ont en pratique pas d’arrêts maladie (la sécu ne fait pas le boulot à leur place), c’est pourquoi ils bossent quand même si c’est possible. Quand aux intérimaires, si ils s’arrêtent trop, ils ne sont plus repris.
Enfin, quand ce n’est pas possible, ce n’est pas possible : essayez de changer un tuyau sur un chantier avec un bras cassé…
Je pense pour ma part que [b]les fonctionnaires n’abusent pas plus que les autres[/b].
Mais il est dans l’intérêt de l’état Sarkozyste d’opposer les fonctionnaires aux salariés du privé, les fumeurs aux non fumeurs, les hommes aux femmes, les cadres aux ouvriers et les jeunes aux vieux.
Cette méthode vieille comme le monde est aussi connue sous le nom de [i] »diviser pour régner »[/i].
L’état Sarkozyste ne peut se maintenir que si les gens ne se posent pas trop de questions. La division est un moyen comme un autre d’occuper le peuple.