La Grèce a reçu cette semaine la deuxième tranche de l’aide de 110 milliards d’euros qui lui avait été concédée par certains pays de la zone euro et par le FMI le printemps dernier en même temps qu’on lui imposait un plan d’austérité portant sur 3 ans.

Le premier versement de cette aide qui avait été effectué durant le mois de mai portait sur 20 milliards d’euros, celui de cette semaine sera composé de 6.5 milliards d’euros provenant des partenaires européens et de 2,57 milliards d’euros qui seront versés par le FMI. En tout, la Grèce aura donc déjà reçu 29,07 milliards d’euros.

Selon des informations glanées sur le Net, les principaux bailleurs parmi les 14 pays européens impliqués dans ce plan d’aide seraient l’Allemagne avec 1,49 milliard et la France avec 1,12 milliard. La Slovaquie aurait refusé de s’associer à cette aide parce qu’elle l’estimait destinée aux banques commerciales et non au pays lui-même.

Cependant, alors que les Européens se montrent solidaires de la Grèce, les manifestations et autres protestations se poursuivent à Athènes contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste. Pourtant, ces mesures sont indispensables et devraient ramener le déficit annuel à 8,1 % du PIB alors que l’année passée il était encore de 13,6 %.

On peut comprendre les travailleurs grecs qui n’admettent pas de devoir faire des sacrifices alors que ce sont les plus nantis qui ont profité du système et ont creusé ce gouffre financier. On les comprend, mais on a envie de leur dire que nous sommes encore moins responsables qu’eux de leur déficit, que nous avons nos propres profiteurs qui aggravent le déficit public et que l’argent que nous leur prêtons aurait été le bienvenu dans notre système de sécurité sociale ou dans nos écoles par exemple.

Mais selon les experts il faut parer au plus pressé et comme depuis que l’Europe s’est formée nous sommes tous solidaires, nous devons empêcher les autres de sombrer en risquant d’entraîner avec eux le navire communautaire.

D’un autre côté, et malgré les récriminations de sa population, la Grèce a émis des bons du Trésor avec un taux d’intérêt de 4,82 %, récoltant 1,17 milliard d’euros alors qu’elle n’en espérait que 900 millions… preuve qu’une certaine confiance semble revenue.

Le Fonds monétaire international a d’ailleurs remarqué qu’Athènes atteindrait probablement ses objectifs, pour autant que le gouvernement renforce les mécanismes d’imposition et assainisse durablement les finances publiques.

Espérons que la solidarité européenne permettra à ce pays de se relever d’années de mauvaise gestion et de corruption. Souhaitons surtout que ce prêt auquel chacun d’entre nous participe indirectement et sans doute involontairement ne termine dans les poches de quelques banquiers ou hommes politiques peu scrupuleux, nous dépouillant en laissant sur le carreau nos voisins helléniques.