Des coopératives sociales sur les terre de la mafia

Il y a 14 ans plus d’un million d’Italiens signèrent une pétition demandant au Parlement de voter une loi pour l’utilisation dans un but social des biens confisqués à la mafia. C’est ainsi que fut votée la loi 109/96.

 On créa alors des coopératives qui s’installèrent sur les terres confisquées.

Terre di Puglia – Libera Terra est l’une de celles-ci. Elle fut fondée en 2008 par des jeunes dans le cadres de la réutilisation des biens confisqués à la Sacra Corona Unita, et ce, sur le modèle des coopératives déjà existantes en Sicile et en Calabre.

On parle le plus souvent de mafia sicilienne ou calabraise mais elle est aussi bien présente dans la région des Pouilles. En effet, la fin des années 70, la péninsule du Salento fut le théâtre du développement d’une féroce organisation criminelle : la Sacra Corona Unita qui en peu de temps s’infiltra dans toutes les couches de la société de la région des Pouilles. Jusqu’à la fin des années 90, la population fut terrorisée par les actions de groupes violents comme on peut encore le voir aujourd’hui à Naples.

 La police et la magistrature réussirent finalement à décapiter le sommet de l’organisation qui semble aujourd’hui « calmée » mais opère en réalité activement dans le trafic de tabac, de  stupéfiants et de clandestins, sans parler du racket dont la moitié des commerçants de Bari se dit victime.

Pour en revenir à Terre di Puglia, la coopérative utilise les terres confisquées à la mafia dans la province de Brindisi. Il s’agit de 20 hectares de terrain où l’on cultive du blé bio qui servira ensuite à faire les célèbres taralli. On compte aussi 30 hectares de vigne qui avaient été laissés à l’abandon et qui ont été remis en état grâce à l’aide d’agronomes du circuit Slow Food. Les produits sont ensuite vendus dans des supermarchés qui adhèrent à l’initiative. On les trouve dans pratiquement toutes l’Italie et leur qualité est excellente.  Lorsque l’on parle de commerce équitable, on pense bien évidemment aux pays producteurs de café ou de bananes. Les coopératives construites sur les terres confisquées à la mafia sont aussi un exemple de commerce équitable mais à notre porte. Les conditions de travail y sont difficile car les menaces et les intimidations sont quotidiennes et pourtant elles continuent à aller de l’avant courageusement. Il faut saluer leur réussite dans un environnement où tout n’est que corruption et esclavagisme moderne et il est à souhaiter qu’elles seront de plus en plus nombreuses.  

Une réflexion sur « Des coopératives sociales sur les terre de la mafia »

  1. on devrai faire pareil en Europe ? mais la mafia a pignon sur rue ? suivez mon regard

Les commentaires sont fermés.