Dans 3 semaines, on vote… pas pour Copé ou Fillon…

      Aux Etats-Unis, bien sûr…

      Il est temps de se pencher sur notre avenir d’occidental, à la lumière d’une campagne que nous suivons encore de loin, avant que les télés en fassent leur marronnier post-Halloween.

      Le match Obama-Romney semble incertain. On peut imaginer, penser, croire que le balancier va repartir dans l’autre sens. Tous ceux qui n’auront pas aimé qu’un Noir, chrétien affublé d’un prénom musulman, dirige sans succès décisif leur pays voteront cette fois pour son adversaire. L’alternance qui nous est survenu en mai peut atteindre les USA. Et ce n’est pas sans autoriser quelques soucis dont nous avons peu idée de notre côté de l’Atlantique.

       Le challenger a expliqué que la crise de 2008 n’était pas due à une absence de régulation de l’Etat, mais au contraire à son « obésité ». Il faut moins d’Etat fédéral et transférer vers les Eglises, évangéliques, la charge de la protection sociale. Pas étonnant dans un pays où le Président jure sur la Bible.

     Pas étonnant non plus quand on connaît la place des « Tea Parties » dans le financement de la campagne de Mitt Romney.

      Et c’est là que resurgissent les prédictions de Malraux. Décidément !

      En effet, nous risquons de voir à l’œuvre les « Frères évangélistes ». Ces cousins des Frères musulmans qui, eux, sont en arrière-plan de pensées hexagonales sur l’Islam. La manif à Poitiers en est un hors-d’œuvre.

      C’est sans état d’âme que nous voyons le même mouvement, certains trouveront des différences et des variantes, se développer de chaque côté de l’Atlantique. Notre appréciation diffère en fonction de la proximité du problème.

     Une affaire pascalienne de Pyrénées… La dangerosité ou la générosité, à chacun selon son goût et sa croyance, de ces retours vers les croyances quand tout tremble autour de vous, repousse la laïcité modèle 1905 vers les oubliettes de l’Histoire.

      Sommes-nous à ce point obligés de nous en remettre, en dehors du fric polyvalent et omnipotent, à la foi plutôt qu’à la raison ? A l’individualisme plutôt qu’à la solidarité sociale ? Les inquisitions de jadis n’ont pas suffi à nous vacciner contre les extrémismes religieux de tous poils (pas de médisance, svp !).

      Pour avoir entendu parler du péril jaune, qui ne vint jamais, pour avoir connu les frayeurs et réalités du péril rouge, je me demande si l’équilibre (désastreux en son genre) de ces idéologies n’était pas une barrière aux extravagances des orthodoxes religieux et au retour vers des obscurantismes péremptoires ?

      Dans notre village planétaire, nous devrions être aussi vigilants pour le plus proche que pour le presque distant. Et traiter avec le même soin et la même équité les soucis semblables.  

       Le XXI° siècle deviendrait-il rétrograde ? Tout pousse à le croire. On ne va tout de même pas en revenir aux Croisades !