Dépendance

 

J’ai besoin de respirer,

De sentir ta présence à mes côtés.

Le contour de tes lèvres brûlées,

Sur les miennes se dessiner.

 

J’ai besoin d’espace, de liberté,

Et pourtant, loin de toi, je ne peux me sentir en sécurité,

Et pourtant, loin de toi, plus rien n’a d’importance.

Oui, sans toi, plus rien n’a le moindre sens.

 

Tu m’as tant apporté,

 Juste tant envoutée,

Que je ne sais comment t’oublier,

Que je ne sais comment me désenchanter.

 

C’est bien un rêve éveillé qu’on a pu vivre,

Le manque de tes mots qui aujourd’hui me fait souffrir.

Le manque de tes gestes, le manque de te voix,

Qui, à chaque instant, me ramènent à toi.

 

Ce n’est pas l’envie qui me manque de me détacher.

« De passer à autre chose » comme on ne cesse de me le répéter.

Mais c’est la peur d’oublier qui est ancrée dans mes pensées,

Le passé qui s’inscrit comme un être rejeté.

 

Au fond, ce n’est peut-être pas ta présence qui me manque tant.

Sûrement aussi la peur de ne pouvoir un jour aimer autant,

Ou alors l’inquiétude de ne plus, aux yeux de personne, compter tellement.

L’incertitude de savoir si à la vue des autres j’existe réellement.

 

Tu étais mon piédestal,

L’ami qui en ce monde me maintenait stable.

La présence qui me réconfortait quand tout semblait s’écrouler,

L’espoir qui me permettait de me relever.

 

Alors sûrement maintenant ne pourras-tu m’être d’aucun recours,

D’aucune aide, d’aucun secours.

Mais alors je voudrai pourtant te remercier, te dire merci.

D’avoir de ma vie, au moins un jour, une nuit, fait partie.

 

D’avoir parcouru avec moi ce bout de chemin.

Ce chemin qui m’apparaissait autrefois sans fin.

De m’avoir fait profiter de douceurs infinies,

D’un lever du soleil sur Paris.

 

Tu as levé un nouveau souffle dans mon existence

Révélé en mon cœur une toute autre essence.

Je ne sais pas si je suis encore prête à saisir ce flambeau,

Mais je ferai pour cela tout ce qu’il faut.

 

Tu verras, du courage j’en revaux,

Je parviendrai à effacer tous ces maux.

Il ne sera certes pas facile d’oublier,

Mais je refuse cette fois encore de m’affaisser.

 

Aujourd’hui je veux paraître épanouie et légère,

A ta vue et à celle de la terre entière.

Attester que je n’ai besoin que l’on me supporte,

Montrer que sur moi tu n’as pas eu main-forte.

 

Et même si c’est en apparence,

Je veux prouver que loin de toi,

Au-dessus de toutes lois,

Je saisirai ma chance.

 

Et même si ce n’est qu’en partie vrai,

Je veux prouver que loin de toi,

Au-dessus de toutes lois,

Jamais plus je ne déclarerai forfait.

 

 

 

2 réflexions sur « Dépendance »

  1. [b]Je plains celui qui anonymement vous a fait sauter une étoile. Votre texte est simple et beau.[/b]

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