Pauvre Vincent Peillon, Il n’a pas compris que quand on est ministre avec un avis différent du gouvernement, il faut fermer sa gueule ou partir (comme l’a dit, en d’autres temps, J. Pierre Chevènement).

Il n’a pourtant pas volé, détourné du fric ou eu des conflits d’intérêts.

Il a juste émis l’idée que l’interrogation sur la dépénalisation du cannabis pouvait être menée.

Et voilà que toutes les forces conservatrices de ce pays, de droite comme de gauche, se déchainent.

 

Le professeur Schwarzenberg l’aura payé très cher et très brutalement, en 1988, pour avoir tenté de lever le voile.

Il y en a encore qui confondent solidarité gouvernementale et compromissions.

IL n’est pas possible pour un homme public, encore moins un ministre, d’ouvrir le commencement d’un début de questionnement sur ce sujet.

La France est l’un des derniers pays en Europe où ce type de débat est encore impossible.

Il semble que le problème fasse consensus et soit réglé définitivement.

Pourtant, plusieurs éléments doivent nous interpeller :

–  Pourquoi une loi, sur un sujet de santé publique, n’est jamais appliquée ?

En effet, la loi sur la consommation de cannabis n’est jamais mise en œuvre.

Il n’y a rien de pire qu’une loi qui n’est pas appliquée.

Au mieux, elle est la démonstration de son inapplicabilité, au pire, elle indique l’impuissance de l’autorité.

Elle est un signal, pour des personnalités fragiles ou en construction, que l’on peut également transgresser des autres lois en toute impunité.

– Les pays en Europe qui ont dépénalisé la consommation de cannabis, ont vu leur consommation sensiblement diminuer.

Cette dépénalisation a été accompagnée par un travail important d’éducation et de prévention.

– Qu’est devenu le rapport du sénat de juillet 2012 ?

Il y est démontré l’échec de la politique menée ces cinq dernières années en matière de lutte contre les drogues et les addictions.

Il affirme que la politique du tout répressif, n’a fait qu’augmenter le trafic, la consommation de drogues et le surpeuplement en prison (notamment pour les petits trafiquants).

Dés que Vincent Peillon a entrouvert la boite à questions sur la dépénalisation, les politiquement correctes ont sorti les vieilles armes.

Une fois encore, les amalgames comme arguments !

Hier, le mariage des homosexuels est assimilé à la pédophilie.

Aujourd’hui, on effraye le peuple et on coupe toute discussion en confondant volontairement dépénalisation et légalisation.

L’hypocrisie et le populisme sont des lunettes déformantes, qui cachent la réalité et favorisent l’immobilisme. Les travailleurs sociaux, le monde médical, la magistrature, même certains policiers demandent un vrai débat populaire sur cette question.

L’opposition accuse Vincent Peillon d’avoir allumé une bombe, en fait c’est juste un petit pétard.