Brûlé pour brûlé, et ayant accumulé assez de traces pour me rendre tricard auprès de la « confraternité » de la presse classique, autant signaler le différend qui oppose Denis Robert à Edwy Plenel. Ce dernier prétend qu’il n’avait pas « chargé » Denis Robert lors du plus récent procès Clearstream. Dont acte. Il en avait suffisamment rajouté avant. Denis Robert s’est contenté de le renvoyer dans ses cordes… vocables !
Ma dernière rencontre avec Edwy Plenel remonte à deux décennies, au Festival du Scoop d’Angers. Il interprétait un duo avec Pierre Péan, et ce n’était pas un numéro de duelliste, mais de duettiste. La suite allait les opposer vivement, comme chacun sait. Il se trouve que, tout en n’en pensant pas moins, je préfère un Pierre Péan ou un Yvan Stefanovitch, journalistes d’investigation mouillant la chemise et se mouillant vraiment parfois, à un Edwy Plenel, ancien fait-diversier plus soucieux de se ménager des arrières. C’est affaire d’appréciation, mais cela n’implique aucunement un quelconque ressentiment à l’égard d’Edwy Plenel : nous ne nous devons rien, et je suis trop insignifiant pour qu’il ait été en mesure de ne pas me renvoyer un ascenseur que je n’ai jamais fait grimper jusqu’à ses étages.
En revanche, j’éprouve un fort faible à l’égard
Or donc, Médiapart, support dirigé par Edwy Plenel, avait mis en ligne une mise au point : « Je n’ai évidemment jamais accusé Denis Robert d’avoir mis mon nom sur les faux listings de Clearstream. Ni dans mon procès verbal devant les juges d’instruction, ni lors de ma déposition devant le tribunal. ». Assertion dont au moins l’un des arguments est fondé : entre les débuts de la seconde affaire Clearstream et l’ouverture du procès qui a tourné à la querelle de Villepin-Sarközy, le vent avait tourné. Denis Robert avait regagné une crédibilité que d’aucuns lui avaient contestée.
Il se trouve qu’un verbatim des déclarations de Plenel au juges d’instructions Jean-Marie Huy et Henri Pons le 13 juin 2008 avait fuité. Le procès verbal a été reproduit par L’Est Républicain et repris par Airy Routier, du Nouvel Observateur. Airy Routier avance, sans preuve, que Denis Robert aurait pu, selon Edwy Plenel, s’être « vengé du peu de cas fait à son enquête, en 2001, par Le Monde, en inscrivant ou en faisant inscrire le nom de son ancien directeur parmi les personnalités détenant des comptes sur Clearstream. ». Et puis quoi encore ? Je ne savais pas que Denis Robert avait pris un rateau de la part de
Allons-y pour le verbatim…
« La seule personne dont le nom apparaisse comme l’un des acteurs de cette histoire, qui a toujours revendiqué un contentieux à mon endroit, est l’écrivain Denis Robert. En février 2001, qui est la vraie date où démarre, selon moi, l’histoire que vous êtes chargé de tirer au clair, Denis Robert et son éditeur, Laurent Beccaria aux éditions Les Arènes, s’apprêtent à lancer Révélations, le livre censé lancer l’affaire Clearstream. La réputation d’indépendance qui je crois est la mienne et qui était aussi celle du journal que je dirigeais, fait que, dans la plus grande confidentialité, il m’a été proposé de publier les bonnes feuilles de ce livre. J’ai donné mon accord de principe sous réserve d’une lecture de l’ouvrage avant toute décision. J’ai lu moi-même le livre, cosigné avec Ernest Backes, et je suis sorti de cette lecture avec trois impressions.
Troisièmement, mon trouble devant ce qui m’a tout de suite semblé une invraisemblance, l’affirmation (…) que la DGSE, les services secrets français, détenaient sous le code 39093, un compte non publié à Clearstream. Mon réflexe prosaïque d’enquêteur étant que si la DGSE masquait des opérations opaques sous couvert de la Banque de France chez Clearstream, elle aurait appelé son compte d’un quelconque pseudonyme. Le lendemain, j’ai demandé à une excellente journaliste (…) Sophie Fay, à la fois de lire le livre dans l’hypothèse où elle serait au contraire convaincue du sérieux de cette enquête et d’autre part de vérifier ce point précis du compte DGSE sous couvert de la Banque de France. Une heure après, elle revenait vers moi ayant procédé à cette vérification élémentaire et m’expliquait avoir eu au téléphone le responsable de ce compte qui n’était autre que le chargé de la direction générale des services étrangers de la Banque de France. Dès lors, j’ai décidé de ne pas publier les bonnes feuilles de ce livre (…). Ma position est qu’il ne suffit pas d’avoir politiquement raison pour avoir journalistiquement raison. La dénonciation de la corruption de flux financiers opaques ou des paradis fiscaux ne peut s’appuyer sur des enquêtes fantaisistes. Bref, depuis 2001, j’ai toujours dit, mais sans doute n’ai-je pas été assez entendu, qu’il n’y avait pas d’affaire Clearstream. Ce que nous ne pouvons ni prouver ni recouper ni sourcer de façon honnête, loyale et transparente, n’existe pas dans notre métier. »
C’est dire si La Voix de son Minc était, avec Edwy Plenel aux manettes, un journal de référence. D’autres écrivent « de déférence ». La déférence peut changer de bénéficiaire, se retourner contre les courtisans moins en vue ou en grâce. Le procédé consistant à donner des instructions à un·e subalterne pour ne pas se retrouver seul·e à assumer une décision est un grand classique dans
Reprenons.
« Depuis cette date, Denis Robert considère que par mon intermédiaire, Le Monde a étouffé l’affaire des affaires, le scandale des scandales. L’ensemble de la presse internationale de qualité et de référence, notamment la presse spécialisée sur les questions financières, est arrivée à la même conclusion que moi (…). En revanche, une bonne partie des médias français ont accordé du crédit, de bonne foi, tout comme probablement Denis Robert et son éditeur lui-même à cette histoire. »
De quelle(s) affaire(s) est-il question ?
« Pour que des personnes censées respectables, responsables, accordent du crédit à ces listings incohérents, à des scénarios impossibles, il fallait qu’ils soient convaincus de la solidité des soupçons sur Clearstream. C’est d’ailleurs ce qui explique à mes yeux l’attitude du juge Van Ruymbeke. Ces listings pouvaient sembler bizarres mais à partir du moment où l’on épousait la thèse
Le point de départ de cette affaire est hélas pour moi, une erreur journalistique. La finance mondiale ne fonctionne pas comme une théorie du complot avec un lieu unique de blanchiment où l’ensemble de l’argent douteux transiterait. Or c’est bien ce que ce listing et les CD Rom ont tenté d’établir en mêlant tous les univers supposés de la corruption et de la puissance. ». Dont acte.
Donc, il n’y aurait pas un « lieu unique de blanchiment ». Vérité première. Médiapart va donc nous dresser la carte de ces lieux. Et nous éclairer sur les allégations d’Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, qui a estimé que les ressources du crime organisé auraient pu constituer « les seules liquidités » à injecter dans le système financier pour sortir des établissements gravement en crise. « l’argent provenant du trafic de drogues a constitué l’unique capital disponible en liquidité au second semestre 2008, » a estimé légèrement, sans aucun doute, Antonio Maria Costa. Ne pouvant prouver, recouper (ou sourcer ?) ce genre d’affirmation, Médiapart ne s’est pas acharné à enquêter. Et d’ailleurs, avec sa trilogie L’Affaire des Affaires (BD Dargaud), Denis Robert a peut-être renoncé à le faire. On verra lors de la parution du troisième tome. De toute façon, presque tout a été fait pour que Denis Robert renonce, hormis, peut-être, le rapt de ses enfants ou un accident déguisé.
Allez, encore une citation du procès verbal des déclarations d’Edwy Plenel.
« Je ne sais pas qui a mis mon nom et je n’accuse personne. Je rappelle simplement ce contentieux avec Denis Robert, qui me semble lui aussi être passé du réel à la fiction. À chaque étape du scénario du corbeau, l’enquête initiale sur Clearstream est présente. Imad Lahoud rentre en contact avec Denis Robert, Denis Robert met en contact Florian Bourges avec Imad Lahoud et le juge Van Rumbeke tente de comprendre Clearstream en s’adressant à Denis Robert (…). Il ne faudrait pas oublier que ma profession, le journalisme, a sa part de responsabilité. Quand, le 8 juillet 2004, Le Point accorde crédit, au point de faire sa une, aux dénonciations du corbeau, cette mise en scène est accompagnée d’un article
Tsss… Le commentaire
Rajoutons-en une couche. Il n’est pas si évident qu’Edwy Plenel ait voulu nuire à Denis Robert, n’est-il pas ? Finalement, ses déclarations ne visent pas forcément à laisser des juges supposer que Denis Robert ait lui-même ajouté ou suggérer de rajouter le nom d’Edwy Plenel : un « read my lips » ne vaut pas accusation formelle. D’ailleurs, à l’issue du procès Clearstream II, Edwy Plenel était allé serrer la main
Ah bon, et si les plaintes visant Mediapart sont retirées ? Son titre fait l’objet d’onze plaintes en diffamation. C’est que, selon lui, on s’en prend à
Bien sombre histoire sur laquelle je n’aurais pas parié un euro même si je connais bien les sites de paris en ligne (surtout [url=http://www.betabondieu.com/parionsweb]Parionsweb[/url] que j’apprécie beaucoup). J’aurais plutôt gardé mes sous sur ce sujet pour les parier sur un autre pronostic en rapport avec cette affaire.
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Au prochain rendez-vous de ce type entre élites de la nation et tenants de la bienséance et de la pensée conforme, je mettrais [url=http://www.betabondieu.com/fdj-poker]tapis sur FDJ poker[/url] sur l’outsider !