le second tour le dira.

 

Grand chelem ou pas, l’importance est mineure, l’UMP à déjà pris une déculottée son score national de 26,18 % pour 29, 48 % au PS marque comme un coup de bâton à la politique de Nicolas Sarkozy, un score jamais obtenu sous la 5ème république. En outre, jamais elle ne s’est trouvée derrière le PS au premier tour d’une élection, tout arrive. Alors Sarkozy, Fillon et consorts n’en n’ont que pour l’abstention, c’est la faute de l’abstention, et l’on ne voit pas en quoi elle serait plus importante pour l’UMP que pour les socialistes dont ses sympathisants auraient pu se démobilisés à ce premier tour, le résultat était affiché d’avance, alors pourquoi aller voter puisqu’ils peuvent le faire au second. Quand il y a plus de 20 millions de personnes qui s’abstiennent, ils ne peuvent être tous UMP.

Il faut bien donner le change, la mauvaise foi n’étrangle pas l’UMP.

Allons, raisonnons un peu. La veille du premier tour, les sondages donnaient déjà l’UMP derrière le PS, si ses sympathisants avaient à cœur d’exprimer leur soutien ils seraient allés voter, normal non !  Ils ne l’auraient pas fait, mais en vertu de quoi ? Sinon d’exprimer par cette déculottée le raz le bol de cette politique qui pour eux ne conduit qu’à la défaite. Il faut bien voir que la politique d’ouverture en direction des socialistes passe très mal, ils sont pris pour des imbéciles par Nicolas et cela ne leur plait pas, normal non ! Mais devant les cadres de l’UMP Sarkozy s’est montré optimiste, rien ne va mais tout va bien, nous gagneront des régions que ne cesse de rabâcher François Fillon ! Aurait-il des informations secrètes, avec l’UMP tout est possible, ou bien c’est la méthode couée en s’autosuggestionnant en permanence, et c’est vrai que parfois des forces occultes font pencher la balance du coté que l’on souhaite. Mais, si on regarde bien les voix de l’UMP au second tour, il faut les chercher chez les abstentionnistes, c’est à dire à ceux qui veulent exprimer leur désaccord sur la politique menée, il y a quelque chose qui ne colle pas !

A moins que l’électorat UMP juge que l’avertissement est suffisant et qu’il convient de rectifier le tir.

Or, cette politique ne changera pas dixit Sarkozy, ce n’est donc pas la peine d’aller voter dans ces conditions, simple non !

Pour la droite, qui clame haut et fort qu’elle sortira renforcée de ce scrutin malgré le contexte de grave crise économique et qui nie que les réformes avaient déjà mis à mal notre économie, ce qui, pour elle ne compte pas. C’est nier aussi le retour du Front national qui sera présent dans 12 régions conduisant ainsi à des triangulaires. Pour les ténors de l’UMP c’est comme si c’était dans la poche, les voix du FN sont des voix UMP, ben voyons l’habitude d’en profiter sans forcer. Il faut dire qu’ils sont tellement imbéciles ces gens du FN, votant pour L’UMP sans jamais recevoir de remerciements ils en ont assez, mais cette fois ci, ils auraient compris ? Alors tout change, nos raisonnements doivent se faire en considérant que le FN existe encore faisant 11,6 % au niveau national d’un coup, un peu moins que son score habituel. Pas question de reconnaître pour le Sarkozysme universel, dynamique, volontaire qui aime les banques, les riches ses amis, que le FN, dans les quartiers très pauvres ou les gens sont déboussolés déçus du Sarkozysme, apparaît leur seul recours. Il n’y a qu’à se reporter aux scores de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine. 

Et Sarkozy de se poser la question comment donc osent-ils ne pas voter pour moi ! N’ai-je pas fait le débat sur l’identité nationale pour leur faire plaisir, n’ai-je pas fait plein de lois sur la sécurité, n’ai-je pas assez expulsé des immigrés, pourquoi ne reconnaissent-ils pas le travail d’Eric Besson ces ingrats ?

Alors on entend des voix du coté de l’UMP et pas des seconds couteaux un ancien premier ministre Alain Juppé, qui commence a avoir peur, et qui demande un réexamen du système fiscal qui montre son injustice. Même Pierre Méhaignerie vice-président du conseil national de l’UMP, qui aussi a peur, et souhaite des corrections.

«Il faut un gouvernement resserré, avec des dépenses resserrées, confie-t-il au Monde. Il faut envoyer un message aux agriculteurs et aux ouvriers en abandonnant la taxe carbone qui va pénaliser les agriculteurs et en maintenant pour les ouvriers la retraite à soixante ans. Enfin, il faut des dispositions fiscales qui combattent la démesure de certains revenus.» 

Drôles de politiques qui ont soutenu les réformes et maintenant les critiquent quand cela commence à sentir le roussi. C’est toujours comme cela quand le bateau prend l’eau sauve qui peut, en cela l’UMP n’est pas mieux que le PS. D’autres critiques sont adressées directement à Sarkozy. Le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, contempteur de l’ouverture, s’inquiète du «strabisme présidentiel de gauche». Son collègue Jacques Domergue, Hérault, pointe le «style du chef de l’État qui, selon lui, a créé des doutes sur sa personne». S’il n’y avait que des doutes, mais ce sont des certitudes, Sarkozy est nu ou presque c’est à dire au bout du rouleau, c’est évident, le contraire voudrait signifier que les Français sont heureux avec 0,9 % d’augmentation des retraites en avril, mais il se moque de nous. Or le 17 mars Bruxelles annonce qu’il ne croit pas au plan Français de réduction des déficits pour les années à venir.

Le jeu de rôles continue entre le gouvernement et la Commission européenne. Bruxelles vient de publier une évaluation des programmes de réduction de la dépense publique dans 14 pays. Et la France, évidemment, est montrée du doigt. Le déficit sera de 8,2% cette année et le gouvernement a promis de le réduire à 3% en 2013, grâce à une croissance annuelle espérée de 2,5%. «Très optimiste, déplore Bruxelles, la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation économique évolue moins bien que prévu». Sévère, mais juste. Et Eric Woerth de répéter, «Ce sont des prévisions volontaristes, les prévisions de croissance sont par nature volontaristes», a déclaré M. Woerth à l’AFP en réaction à la critique formulée par Bruxelles à l’égard de plusieurs pays européens, dont la France. Il suffit de croire et c’est dans la poche.

Des jours très sombres s’annoncent pour les Français. 

Alors, il y a l’Alsace la forteresse de droite, sera-t-elle sauvée de la honte d’être à gauche ? Selon un sondage CSA/Le Parisien/Aujourd’hui en France publié mercredi 17 /03 les projections de l’institut de sondage BVA présentées lors de cette rencontre avec la presse, la droite et la gauche sont en revanche à égalité parfaite en Alsace au second tour. La liste d’Union de la gauche et d’Europe Écologie conduite par le socialiste Jacques Bigot l’emporterait d’une courte tête face à celle menée par Philippe Richert , UMP avec 44% des intentions de vote pour la première, 43% pour la seconde. Des chiffres tellement serrés que les marges d’erreur habituellement en vigueur dans ce type d’enquête, entre 1,5 et 3%, les réduisent à l’état d’élément d’information, presque de l’anecdote. Quand au FN, il serait à 13 % pour 13,49 % au premier tour, quand à l’abstention elle serait de 51 % pour 56,4 % au premier tour.

Y aurait-il une mutation politique dans cette région conservatrice qui ferait un changement du rapport de force droite gauche ? Si, elle ne bascule pas cette fois-ci, c’est pour faire mieux la prochaine fois, la politique de Sarkozy pèsera de plus en plus aussi en Alsace. Il faut se rappeler que cette région était fondamentalement centriste à droite, un des sièges du MRP porté par Pierre Pflimlin, or le courant centriste n’est plus ce qu’il était, il y a donc une recomposition politique entamée par le courant écologique. Si l’on ajoute à cela un taux de chômage de 8,5 % ce qui est encore peu comparé à d’autres régions, mais avec la montée en flèche du nombre de sans-emploi dans les zones frontalières, la région constate que son âge d’or est bien derrière elle. Cette inquiétude largement diffuse explique aussi la tentation des électeurs Alsaciens d’oser l’alternance.

D’après le sondage BVA-Orange-L’Express-France Inter de ce jour, l’ensemble de la France serait gagnée par la gauche au second tour des régionales. Seule l’Alsace reste incertaine. Le «grand chelem» dont Martine Aubry rêve pourrait bien devenir réalité. C’est en tous les cas se que révèle une projection BVA réalisée à partir des résultats électoraux du premier tour des élections régionales. En effet, mis à part l’Alsace qui reste totalement incertaine – avec une égalité parfaite entre le PS et l’UMP- le reste de la France serait remportée par la gauche. Cela signifierait que la gauche serait reconduite à la tête de l’ensemble des régions remportées en 2004 mais également que la Corse basculerait dans le camp des socialistes.