Islam, sans doute le mot le plus prononcé en France, celui qui dépeint de la manière la plus dévalorisante, contre lequel se mobilisent certains cerveaux de la nation pour penser des stratégies susceptibles de discipliner ce phénomène dit en voie d’extension rampante. C’est donc sur fond de compétitions à caractère électoral dans une France que l’on s’évertue à "guéantiser", qu’aura lieu aujourd’hui ce fameux débat tant controversé sur la laïcité et la place de l’islam en France.
 Pourtant l’application de la fameuse loi de 1905 instituant le respect des religions tout en interdisant leur empiètement dans l’espace public, dans le fonctionnement de l’Etat ne constituerait-elle pas à elle seule un véritable rempart contre toute dérive ? La laïcité ce concept d’origine politique inventé pour assurer le vivre ensemble reposant sur la neutralité de l’Etat, son indépendance et aussi sur la liberté de conscience et de culte aurait-il vraiment besoin d’être dépoussiéré ou sommes-nous devenus de plus en plus intolérants au point de dénigrer une réalité, conséquence en partie de la politique d’immigration économique du XX ième siècle, devenue partie intégrante de la société française ? 
Déjà dans cette école laïque mais non anti-clérical de la république où se cotoient des enfants venus de tous horizons allant du juif au musulman en passant par tous les intermédiaires, la scolarité de ces êtres ne gagnerait-elle pas en tolérance des uns envers les autres sans l’immixtion des adultes, agitateurs de certains épouvantails issus d’une peur souvent irrationnelle à l’effet perturbateur inoculateur de l’intolérance pernicieuse ?  Ne dit-on pas que la bêtise rend intolérant, que l’intolérance rend bête, gardons-nous donc de ces deux excès  !
Table ronde sur la laïcité et une autre sur l’islam et ses dérives phares qui se manifestent par le refus de prise en charge médicale masculine de certaines femmes, par le halal scolaire, le financement des mosquées, les prières dans les rues, l’affichage de l’appartenance religieuse dans les lieux publics. Une grande partie de ces phénomènes tant décriés est des plus marginales et semblerait servir d’outils à des fins manipulatoires de l’opinion. Il en est même d’inexistant dans tout le territoire national tel le halal des cantines scolaires mais qui alimente quand même une peur chimérique généralisée. Quant à ces cas de femmes escortées du mâle protecteur prêt à l’attaque en cas de non exécution de leurs souhaits dans le milieu médical, sont-ils d’une ampleur significative nécessitant un débat public ou ne serait-il pas sciemment amplifié pour jeter l’opprobre sur une communauté dans son ensemble ?
 Sans devenir suicidaire au point de tout tolérer en fermant les yeux sur tout ce qui pourrait menacer la laïcité, ne devrait-on pas insister sur cette vertu qu’est la tolérance, "pétris tous de faiblesses et d’erreurs, pardonnons-nous réciproquement nos sottises".  Un débat qui a fait couler tant d’encre, des comportements qui ont fait naître tant de crispations et même si l’on "ne partage pas les idées des premiers ou des seconds, ne devrait-on pas se battre jusqu’à la mort pour que les uns comme les autres puissent les exprimer"?  En veillant cependant à ce que la liberté de conscience au même titre que la laïcité ne soient pas mises en péril.
Attendons stoïquement les tables rondes desquelles devraient émerger aujourd’hui des propositions peut-être miracles surtout qu’il est question de diplôme de laïcité au terme duquel des compétences seront acquises pour traiter de questions épineuses allant de la mère voilée accompagnatrice de sortie scolaire à la récalcitrante aux soins médicaux masculins sans oublier l’accroissement du nombre des musulmans critiqué par Claude Guéant. Et de part et d’autre, que d’efforts à faire pour que l’islam au même titre que les autres religions monothéistes retrouve enfin la place qui lui sied, préalable nécessaire pour cette quête éperdue de cohésion sociale…