Un énième scandale a éclaboussé l'Eglise Catholique en Pologne où un prêtre est accusé de pédophilie. C'est un autre prêtre, le père Marcin Mogielski, qui a informé la Presse, "preuves" à l'appui, accusant le père Andrzej d'abus sexuels sur des mineurs dont il avait la garde, puisqu'il était Directeur du foyer Saint Frère Albert à Szczecin. Le centre prenait en charge des jeunes en difficulté et le père Mogielski accuse la hiérarchie ecclésiastique d'avoir couvert l'affaire, comme à son habitude…

Le Père Mogielski affirme ainsi que divers évêques et archevêques, mis au courant, n'ont pas levé le petit doigt et ont invité ceux qui étaient au courant à faire de même. «Ne nuisez pas à l'Eglise» auraient-ils affirmé, souhaitant garder le secret sur l'affaire et ne surtout pas l'ébruiter. Mogielski, qui avait enregistré les témoignages de certaines victimes, a donc été totalement ignoré, malgré sa volonté d'éclaircir cette affaire. Par dépit, il a simplement rendu publiques les informations qu'il avait en sa possession.
L'évêque Stanislaw Stefanek a quant à lui pris la défense du prêtre incriminé, n'hésitant pas à parler d'ingratitude de la part des jeunes, sous-entendant par là que cette histoire était montée de toutes pièces pour lui nuire parce qu'il dirigeait ce centre ! L'Eglise a pourtant reconnu que son Tribunal interne travaillait sur l'affaire depuis… 5 ans !
Selon 7sur7.be , des précédents existent dans le pays et deux prêtres ont écopé de peines de prison ferme, 2 et 5 ans pour des abus sexuels sur des fillettes.
Cette affaire relance le débat sur la pédophilie au sein de l'Eglise, une pratique un peu trop courante d'après les multiples affaires qui font la Une des journaux du monde entier. Pour se faire une idée de l'étendue du problème, il suffit de lire ce petit paragraphe tiré de Wikipédia
"En 2004, une étude du John Jay College of Criminal Justice de New York établit à 4 400 le nombre de prêtres pédophiles aux États-Unis entre 1950 et 2002 et, à 11 000 celui des enfants victimes.
Au Canada, des milliers d'Amérindiens ayant séjourné dans des pensionnats religieux dans les années 1970 attaquent l'Église en justice pour « abus sexuels », maltraitance physique et « génocide culturel » et plus de 7 000 plaintes ont été déposées. Le très controversé Raymond Gravel, (ancien prostitué, prêtre et militant soixante-huitard) avance que 50% des prêtres québécois sont homosexuels.
En Irlande, près de 3 000 adultes affirment avoir subi des sévices sexuels de la part de membres de leur Église.
En Espagne, plus d'une centaine de cas d'abus sexuels de la part de prêtres ont été recencés.
En France, plusieurs scandales ont éclaté, et des prêtres ont été condamnés, jusqu'à 18 ans de réclusion criminelle."
Entre silence et tabous, l'Eglise tente tant bien que mal de faire ce qu'elle peut pour gérer cette crise qu'elle aurait bien aimé ne jamais voir étalée dans les journaux et n'hésite pas à négocier avec les victimes pour éviter des procès trop "bruyants", comme elle l'a fait en 2002 en Irlande.
Certains n'hésitent pas à pointer du doigt le célibat forcé comme étant à l'origine des déviances sexuelles de nombreux prêtres, qui utiliseraient des enfants pour assouvir leurs pulsions…