Dans l’humour, nous nous intéressons toujours à l’autre, mais non pas à celui- ci qui nous ressemble, ni à celui- là qui est très différent. Nous nous moquons toujours de l’étrange, de celui qui nous est proche tout en étant autre.

 

Cela permet de projeter sur lui ce que nous acceptons le moins en nous. Le cas belge en est la preuve ! de tous nos voisins, ces francophones sont ceux qui nous ressemblent le plus. Cela suffit pour justifier que nous nous défoulions sur eux, leur attribuant bêtise, ringardise et autre manque de finesse, dont nous espérons être dénués, en vrais français reconnus mondialement pour leur bon goût. Celui qui n’est ni tout à fait nous, ni tout à fait différent est inquiétant.

 

L’humour devient le miroir de cette inquiétude. Ainsi, en étiquetant les belges, leur donnons- nous une identité claire et figée, à partir de laquelle il devient simple de nous positionner, ils sont naïfs donc, nous sommes brillants.  

Mais, si les belges sont devenus les héros favoris de nos blagues, nous avons ce type de rapport catégorique avec à peu près tous les peuples. A en croire certaines plaisanteries, les anglais seraient orgueilleux, les écossais radins, les suisses lents, les italiens machos…

 

 

 

Autre type d’humour est celui sur les blondes. Cet humour serait né au Québec, où blonde désigne une femme. Arrivées il y a plusieurs années en France, ces blagues prêtent aux blondes la bêtise. La tromperie est si efficace que les femmes elles- mêmes tombent dans le panneau, riant de bon cœur de leurs consœurs.

 

Cet humour fait double usage, aux hommes, il permet de reprendre le dessus sur la gent féminine, devenue inquiétante par son pouvoir récent et sa liberté. Aux femmes, il sert à des règlements de comptes, sur fond de rivalité et de jalousie. La jalousie tient aussi au fait que la blondeur a toujours été considérée comme symbole de la beauté.  

Sans doute, la première victime de nos plaisanteries c’est la belle mère. Elle a trouvé ses premiers grands rôles dans l’humour. A condition, d’être mère de garçon. Depuis, elle s’est généralisée à tous les genres, et chacune en prend pour son grade.

 

L’humour lui reproche d’être possessive et intrusive. Reste que ce ne sont pas les belles- mères qui font ces blagues mais bien leurs enfants.

 

Mais pourquoi, alors s’en prendre à la belle mère plutôt qu’à la mère ? Tout simplement, parce qu’il est toujours plus facile de taper sur la mère de l’autre que sur la sienne.