De Nuremberg à Durban II : on ne vit qu’une histoire au sommet des peuples

 Après la conférence Durban II à Genève, occasion d'un face à face entre "anti-sionistes "et "sionistes", le monde se trouve dans un tournant nouveau : on nous propose en effet de nous déterminer non plus selon un clivage "droite-gauche" qui n'en était pas vraiment un, mais "sioniste-anti-sioniste", qui n'en n'est pas plus un désormais.

Tandis que le président Iranien discourait sur la face sombre de l'Occident en pointant l'hypocrisie et la cupidité d'une prédation mortelle pour les autres cultures, on trouvait le responsable du CRIF en France applaudissant près de la porte de sortie, comme posté derrière la "soudaine" réaction des principaux pays riches de la planète décidant alors de quitter la dite conférence.

Etonnant de voir le représentant d'un pareil mouvement typiquement national si proche de leaders politiques étrangers… L'allégeance à Israël serait-elle le nouveau genre de la classe dirigeante occidentale ?

Nullement. Car on sait combien les élites européennes ont abandonné les juifs au cours de la seconde guerre au triste sort de la déportation et de l'extermination.

Simplement, les intérêts communs réunissent les criminels et les victimes d'hier.

Leçon de tolérance ? Nullement non plus. L'Europe a largement montré au monde que l'ignominie trouvait sa source dans la civilisation technologique et que le projet industriel d'extermination, ou l'esclavage, fondait sa richesse et sa vision du monde.

La Presse française, sans aucun état d'âme, a conspué le président Iranien du terme « d'anti-sémite » au moyen de gros titres provocateurs. Dans les articles, au fond, très peu de choses nouvelles, beaucoup de choses convenues sur l'anti-sémitisme supposé et ambiant, par contre beaucoup de choses qui n'ont nullement été décrites.

Une presse unanime comme sous Pétain ?

Au-delà des idéologies pour lesquelles on nous impose de prendre partie, il semble qu'une fracture non-idéologique est en train de se jouer au sommet du monde : différents dirigeants de la planète, propriétaires des principales ressources pétrolières, sont en train d'oeuvrer à une dénonciation en règle des crimes et des criminels, pour mieux démontrer la manipulation du Droit international dans un sens ou un autre depuis la "parodie de Justice qu'a été en son temps le procès de chefs nazis" par l'Amérique et l'Angleterre soi-disant libératrices.

Quand on sait que la dite Amérique a favorisé la fuite de la majorité d'entre eux, dont Klaus Barbie, en Amérique latine, pour lutter efficacement contre l'implantation du communisme dans cette région du monde, on peut légitimement se demander s'il n'a pas été naïf de notre part de croire que nous étions du bon côté, celui de la liberté retrouvée.

Cette Amérique-là n'a d'ailleurs jamais cessé d'être en guerre officiellement ou non : soit pour protéger son jardin particulier en Amérique du Sud, sous couvert de gouvernements militaires installés contre l'avis des peuples, soit en libérateur des populations ou en combattant le communisme pour un monde dont on se demande aujourd'hui quelle est encore sa liberté lorsque la crise bancaire le frappe.  

Nos pays restent finalement gouvernés de fait par l'étranger !

Soixante ans après, c'est le monde entier qui veut retirer aux USA son titre de libérateur des peuples : c'est tout un modèle d'allégeance basé sur la satisfaction exarcerbée des besoins économiques, mais nullement sprituels, que le monde a dû subir, comme une empreinte creuse et profonde, au point de dénaturer des civilisations de plus de dix mille ans d'âge, tandis que la culture US se substituait à celles-ci en se prévalant seulement de deux cents ans d'existence !

Soixante années sont donc passées d'une histoire manipulée destinée à asseoir l'hégémonie anglaise sous couvert d'hégémonie US.

La dénonciation d'un monétarisme d'inspiration plusieurs fois millénaire (cf Babylone), dont les crises ne sont nullement les signes d'une mauvaise santé, mais au contraire pleinement le reflet de sa réelle puissance, a parlé au coeur de nombreux observateurs étrangers, à un moment où la propagande nous martèle le caractère mondiale de la crise, en tous cas telle que l'information la diffuse dans l'hémisphère nord.

Il semble dérisoire de se prononcer sur l'existence de l'Etat d'Israël en ce cas.

La problématique dépasse le simple droit à existence ou non d'un Etat. La protection d'u peuple particulier parmi d'autre n'a pas de sens. Nous vivons une époque inédite où une seule culture va réussir le tour de force d'écraser toutes les autres.

Mais on comprend que l'Occident fasse son cheval de bataille de la protection d'Israël chaque fois que le débat sur les institutions internationales ne lui convient plus.

Nombreux, à commencer par les Chinois, voudraient voir émerger dans le monde un modèle multi-polaire où l'Onu ne serait pas la vitrine respectable de l'Occident ni le FMI l'appareil à crédit des bailleurs de fonds étrangers qui tirent leur enrichissement de la pauvreté organisée des autres.

Les différentes élites de notre planète, bien que déterminées à ne pas laisser les peuples s'auto-déterminer eux-mêmes, ne sont pas tendres entre elles non plus. Chacune veut sa part du gâteau planétaire, et le pétrole est là pour les y aider.

Le chantage aux ressources se double d'une efficace rétention de la monnaie internationale par la Chine, laquelle, au moment où elle le choisira, rendra le dollars caduque et prononcera ainsi la faillite de l'Amérique.

Preuve que tout le système est assis non sur le juridique, mais sur l'avantage que procure seule la monnaie qui, lorsqu'elle est internationale, permet de faire payer aux autres ses propres dettes…

Les moments de paix ne sont que les périodes nécessaires pour accumuler les forces au moyen de l'argent qui se jetteront dans les nouveaux conflits : le massacre des Innocents échelle mondiale.

L'Euro n'a pas d'autres raisons d'exister que de substituer le moment venu à une précédente monnaie de singe pour renouveler le cycle.

Tant que cette base existera : une monnaie qui ne s'appuie sur aucun stock conséquent d'or, nous vivrons dans le monde virtuel des MacDo et Disneyland, des WTC et guerre des étoiles, des empoignades à sens unique lors de grandes conférences destinées à entretenir l'illusion d'une possible réconciliation à partir de principes universels.

Comme un Hollywood flanqué de baraques uniquement constituées d'un seul mur et soutenu par des poutres en bois l'autre côté. Les cow-boys s'affronteront à blanc d'un bout à l'autre de la rue, pendant que les balles réelles tueront nombre d'habitants de la planète sans qu'aucune guerre ne trouve sa justification dans autre chose que le profit qu'elle procure.

Rien ne peut sortir de bon pour les peuples des batailles de ruches que se livrent les reines au sommet.

6 réflexions sur « De Nuremberg à Durban II : on ne vit qu’une histoire au sommet des peuples »

  1. ARTICLE DECISIF, A LIRE ABSOLUMENT ! Du grand journalisme !
    Laury, comme je n’ai pas de temps à perdre sur ce site people ou néocnservateur, je ne regarde pas la liste des articles publiés; pourrais-tu me signaler stp la sortie des articles de JMarc chaque fois qu’il y en a un, pour que je les répercute ? Mon site R-sistons à l’intolérable va sur 250.000 visiteurs, et sos-crise suit le même chemin.

    Il est consternant, et affligeant, de voir combien les commentateurs se précipitent au chevet de stupides articles people, se demandant qui est le père de l’enfant de Rachida Dati, par ex, et ignorent un article aussi décisif et véridique.

    Notre monde tombe bien bas.

    Il a les dirigeants, et les politiques, qu’il mérite, finalement!

    Triste !

    Merci JMarc.

    Enfin un VRAI journaliste ! Je sors ton papier sur R-sistons à la désinformation et Sos-crise.

    Cordialement, eva http://r-sistons.over-blog.com

  2. @Eva, jamais ne ne fournirai le travail que tu as pu produire avec talent, détermination, courage.
    Je suis fasciné par ta « Résistance » qui n’est pas un vain mot.
    Rien n’a raison de toi.

    Fais ce que tu veux des textes, remanie les tu veux, adaptes les, ils sont ce qu’ils sont : des points de reflexion ou de départ.
    J’ai été formé par le travail des autres.
    Le tiens notamment.
    Au fait, j’ai détruit le compte jmarc2006 sur Daily.

    cordialement.

  3. Choisir
    Merci JMarc

    Les choix des lecteurs (préférence pour les articles people, les commérages…) en disent long sur l’état de notre société. Futile et sotte… Dangereusement aveugle et apathique !

    Cordialement, eva

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