Un compte-rendu dans l'Atlas Environnement du Monde diplomatique met l'accent sur l'urgence d'élaborer un Statut de réfugié pour les migrants du climat.

En effet, déjà des millions de réfugiés persécutés hier et aujourd'hui sur des bases religieuses et/ou politiques sont déjà déplacés ou émigrent de force.

En plus, se mettent en route depuis quelques années, des déplacements de populations de plus en plus massifs pour des raisons environnementales et climatiques qui aboutiront à la disparition totale de territoires et de leurs ressources naturelles sur différents points clé de notre planète Terre, car menacés par les :
– fontes de la calotte glaciaire arctique et du pergélisol en Arctique
– inondations sur les zones de grands deltas
– submersions complètes des petites îles et atolls
– montées des eaux aux franges côtières de tous les pays
– désertifications et sécheresses aux marges des zones arides
– cyclones et intempéries météorologiques de plus en plus violents
– etc…

Ceci aboutira à une dégradation rapide de l'environnement et de la biodiversité…

Et l'être humain au coeur de ce processus est donc doublement exposé :
– destruction progressive des écosystèmes et des ressources naturelles dont il dépend
– disparition induite par désertification, élévation du niveau des océans, fonte des glaces et érosion des territoires où il réside.

Issus majoritairement des pays en voie de développement, avec les facteurs aggravants "conflits" et "misère" indissociables de ces raisons climatiques et environnementales, des peuples et des nations seront donc confrontés, à plus ou moins long terme, à la perspective d'une émigration forcée qu'il va falloir endiguer et maîtriser.

La cause principale de toutes ces dégradations environnementales et climatiques ?
Le réchauffement climatique qui existe bel et bien, lui-même en grande partie dû aux gaz à effet de serre rejetés dans l'atmosphère, eux-mêmes dus à nos activités humaines…

Et, nous explique l'article, ce consensus international sur l'effet de serre semblerait ne pas tirer toutes les conséquences de son énoncé, car :

"… la question ne se limite pas à la préservation de l'ordre mondial ; à côté de la biodiversité, c'est "l'ethnodiversité" de la planète qui est mise à mal ; nombre de communautés et de peuples autochtones détenteurs d'un savoir et d'une culture profondément ancrés dans leur environnement sont en passe de disparaître… ; … l'arrachement au territoire nourricier conduira à la dispersion de ces communautés, puis à la dislocation rapide de leur identité".

Et de poursuivre :
"Au-delà de l'irrémédiable perte que représente, pour l'humanité, la mort d'une culture singulière, c'est une question de justice qui se pose ; car c'est bien la gestion défaillante des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète, et non un accident naturel ou une quelconque fatalité, qui conduit à la disparition de peuples dont la plupart sont d'infimes contributeurs du réchauffement".

Nous en concluons donc que la gestion défaillante des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle planétaire est largement responsable de cet état de fait…

Et la conclusion de l'article :
"que ce soit au nom des droits de la personne ou de celui du maintien de la paix, il est urgent que la communauté internationale se saisisse de cette question ; pour mettre les États et les Entreprises face à leurs responsabilités, mais aussi pour anticiper, financer et organiser les mouvements de population en cours et à venir.
C'est la Convention de Genève de 1951 qui définit le Statut de réfugié dans le Droit international ; son ouverture à la notion de "réfugié climatique" serait à cet égard une avancée juridique de premier plan, car elle rendrait possible une coordination internationale basée sur un principe de justice climatique (sic !). On en est encore loin".

Conclusion en effet bien lointaine, sous couvert d'un nouveau "principe de justice climatique" qui va, une nouvelle fois, permettre d'entretenir à nouveau un processus et cercle vicieux d'organisation et de financement de la Planète, pas forcément suivis de résultats probants. Il n'y a qu'à observer les résultats de tous les organismes internationaux mis en place au nom de ces "sacro-saintes" justices de tous bords.

Je pense que nous en serons encore et toujours très loin… et qu'aucun Statut ni ORC (Office des Réfugiés Climatiques ?) ne changera quoi que ce soit de toutes ces bonnes intentions, si les bonnes questions ne sont pas enfin déjà posées :

– est-il possible de cesser demain guerres et conflits meurtriers ?
– est-il possible demain de cesser tous traffics et expérimentations collectives "apprentis-sorciers" ?
– est-il possible demain, sans amnésie de nos histoires et de nos passés (elles sont multiples et chacun peut voir midi à sa porte !), de pardonner et d'oublier haines, rancunes et vengeances, pour enfin se mettre ensemble à bâtir un monde vivable pour tout un chacun, avec les quelques lois universelles connues de tous ?
– est-il possible demain d'utiliser au mieux terres et ressources matérielles et humaines un peu partout sur la Planète, en fonction de nos évolutions et de nos technologies, sans pour autant tout déformer, dégrader et détruire par nos actions inconséquentes ou volontaires non adaptées ?

Cela permettrait à chacun de se nourrir et de se loger dignement, tout en travaillant et en participant ainsi à l'entretien de cette bonne vieille Terre qui nous porte tous !

Tous les mots du monde tels que "paix", "responsabilité", "justice" ne signifient rien et seront vides de sens, si nous ne décidons pas très vite de remettre en cause nos modes de fonctionnement et les comportements qui vont avec.

Depuis des millénaires, les hommes qu'ils soient nomades ou sédentaires, avec leurs défauts et leurs qualités, ont pu et su s'adapter à des conditions et catastrophes naturelles environnementales multiples, des déserts aux banquises, en passant par les zones montagneuses, fluviales et maritimes. Ils ont prouvé qu'ils savaient faire preuve d'ingéniosité et de persévérance pour bâtir de grandes et belles choses qui durent, pourvu que le but en soit noble et au profit de tous les êtres vivants en symbiose sur la planète.

Car la Nature, elle, malgré ses cadeaux quotidiens, revient au galop sans relâche si on en chasse le naturel !
Et je vous assure qu'elle n'a pas besoin de Statut ni de gants pour remettre un peu de désordre naturel dans nos agencements artificiels si bien ordonnés.

La Terre, comme tout organisme vivant, et même si elle a ses failles, ses soubresauts et si elle doit s'éteindre un jour, a des facultés d'autorégulation, de stabilisation et de régénérescence exceptionnelles, pour peu qu'on lui laisse ses chances de continuer à nous apporter tout ce dont nous avons besoin, et que nous en prenions soin.

Pourquoi, tout en affirmant le contraire, continuons-nous à tirer ainsi sur la ficelle ?
Pour s'approprier le plus gros morceau de la ficelle ?
Pour mettre la Terre à terre ?

C'est sur ce point, à mon avis, que se situe la toute première des justices humaines à mettre en oeuvre afin que toutes les autres justices coulent de source…, car toutes  autres formes de justices ou de règlements de compte qui ne nous remettent pas en question seront forcément injustes.

Quelques pensées pour agir :

"Quand le dernier arbre aura été coupé,
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
Quand le dernier poisson aura été attrapé,
Seulement alors, l'Homme se rendra compte que l'argent ne se mange pas…". (Prophétie indienne).

"La Terre… Combien sommes-nous à comprendre cette glèbe silencieuse que nous foulons toute notre vie ? Pourtant, c'est elle qui nous nourrit, elle à qui nous devons la vie et devrons irrévocablement la survie".
" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
« Pour que les arbres et les plantes s’épanouissent, pour que les animaux qui s’en nourrissent prospèrent, pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée».
(Pierre Rabhi).

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit « Colibri ! Tu n’es pas fou ! Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?! » Le colibri lui répondit alors : « Je le sais, mais je fais ma part ».

Telle est notre responsabilité à l’égard du monde et de la Terre car nous ne sommes pas totalement impuissants si nous le voulons bien.

«Nous devons être le changement que nous voulons pour le monde». (Gandhi)

Je vous conseille également, entre autres recherches, le merveilleux site de Pierre Rabhi à fouiller et à farfouiller dans tous les sens ; c'est une mine de bon sens, de partage et de générosité pour la Terre et tous les réfugiés que nous sommes :
http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php