Il est loin le temps durant lequel les télécommunications donnaient droit à un monopole de la part de France Télécom. Dans les années 90, si l’on voulait s’équiper d’une ligne de téléphone fixe, on n’avait pas d’autre choix que de contacter l’entreprise France  Télécom qui générait alors tout de même 26 milliards de revenus. C’est quasiment tout le contraire maintenant, l’éventail du choix étant tellement important que l’on a presque du mal à prendre une décision. La concurrence a eu beaucoup d’effets positifs : non seulement les options et choix disponibles sont beaucoup plus variés, mais aussi, les prix ont lourdement chuté, effet logique d’une diminution du taux de concentration et d’une baisse des marges des entreprises déjà présentes dans le secteur. Cela a bien évidemment profité au consommateur, sa facture ayant diminué de plus de 22% entre 1997 et 2011. Pour comparer, il est intéressant de noter que les prix à la consommation ont, eux, augmenté de 25% sur la même période.

Cette ouverture à la concurrence a été voulue par les institutions européennes et qui a donné lieu à la création de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), son but étant de veiller à une saine concurrence dans le domaine des télécommunications. Dans les années 90, le téléphone portable est encore à ses tous débuts. Seulement 4% des Français en sont équipés, son utilité laissant encore à désirer. Le même constat peut être donné pour l’Internet qui a réussi à séduire seulement 1 million de foyers en France contre 22 millions d’abonnements aujourd’hui fin 2011. Il faut dire que les investissements colossaux réalisés par les opérateurs (80 milliards sur 15 ans dont la moitié pour le réseau mobile) ainsi que le développement des nouvelles technologies ont permi à l’internet et au mobile de prendre énormément d’importance dans le quotidien des français. Le réseau des télécoms génère désormais des revenus considérables.

La création des box, et notamment celle de Free, la première, a été une véritable révolution. Une boîte permet à ses utilisateurs de recevoir l’ADSL, d’inclure les communications de téléphone fixe et de recevoir la télévision. Les opérateurs mobiles virtuels (les MNVO) apparaissent en 2005. Leur principe est de passer des partenariats avec les opérateurs propriétaires de réseaux pour fournir aux consommateurs une offre à petits prix et aux petits services. Ces possibilités ont attiré 10% de part de marché. Comment parler des offres de téléphonie mobile sans parler de smartphones. Ces portables, apparus en 2009, toujours plus fins, continuent de séduire des clients de plus en plus nombreux. Ils leur permettent notamment d’accéder plus facilement à internet.

La dernière étape date d’il y a à peine 15 jours. Free décide de lancer 2 offres de forfait qui cassent les prix et écrasent la concurrence. Un forfait à 19,99euros/mois tout compris et une offre à 2 euros pour les petits consommateurs sont désormais disponibles. Les opérateurs historiques préparent déjà une offensive et eux, qui ont déjà considérablement baissé leurs prix depuis de nombreux mois, vont sans doute devoir continuer leurs démarches. Free Mobile est par ailleurs victime de son succès. De nombreuses critiques, de bugs, liés au réseau, ont déjà été relevées, par des concurrents, mais aussi et surtout par des consommateurs. SFR, Bouygues et Orange n’ont pas dit leur dernier mot.