un parcours atypique.

 

Ce surnom lui a été attribué par la presse au moment des manifestations étudiantes de mai 68. Etudiant en sociologie à l'Université de Nanterre il s'impose déjà comme un meneur et prend la tête avec Alain Geismar du mouvement du 22 mars 1968, il militait déjà pour la mixité, c'est à dire contre la répression de la sexualité, à la résidence universitaire de Nanterre en mars 1967. Venant de la fédération anarchiste en 1967 il milite dans le groupe anarchiste rouge et noir et est fiché sur une liste noire qui circule parmi les professeurs les invitants à leurs refuser les cours.

Daniel Cohn-Bendit devient ainsi l'un des principaux acteurs des manifestations de mai 68 à Paris avec Alain Geismar et Jacques Sauvageot. Son mouvement se manifeste en mars 1967 par l'occupation par 142 étudiants du bâtiment des filles au huitième et dernier étage du bâtiment administratif, suite à l’arrestation de Xavier Langlade de la JCR, (Jeunesse Communiste Révolutionnaire menée par Alain Krivine), après le saccage, la veille, du siège de l’Américan Express, à l’angle de la rue Scribe et de la rue Auber, lors de la manifestation organisée par le Comité Vietnam national (CVN) «pour la victoire du peuple vietnamien contre l’impérialisme Américain», la salle du conseil des professeurs est occupée toute la nuit. Le texte d’un tract est voté dans la nuit et une nouvelle structure de discussion est créée, le C.R.E.P.S. (Centre d’études et de recherches politiques et sociales), voir mes articles Mai 68 suite-1 ici et Mai 68 suite-5 ici et Mai 68 suite- 8 ici.

À la suite de l'évacuation des locaux par la police le 2 mai, il fait partie des étudiants qui vont occuper la Sorbonne le 3 mai. Le 21 mai, alors qu'il est en voyage à Berlin, il est interdit de séjour en France. Il y revient le 28 mai, cheveux teints et lunettes noires, pour un meeting à la Sorbonne où il est acclamé. Le slogan «Nous sommes tous des juifs allemands» résumera ce soutien des jeunes à celui que la presse nomme «Dany le rouge». L'arrêté d'interdiction de séjour ne sera levé qu'en 1978. S'imposant par son bagout à cette jeunesse étudiante déboussolée par la chape de plomb du gouvernement sur les libertés individuelles, Daniel Cohn-Bendit se voie notifier une demande de quitter le territoire ce qui finira par arriver.

En Allemagne pendant de nombreuses années on n'entend peu parler de lui. À la fin des années 1970, il se rapproche du mouvement des Verts allemands (Die Grünen) et se lie avec Joschka Fischer, qu'il pousse à se présenter aux élections dans le Land de Hesse. Il sera lui-même plus tard candidat sous l'étiquette des Verts à la mairie de Francfort-sur-le-Main, puis au Parlement européen.

En 1981, il soutient la candidature de Coluche à la présidence de la République, se qui montre qu'il n'est pas encore mûr pour une action politique sérieuse. Cinq ans plus tard, il officialise son abandon de la perspective révolutionnaire dans un ouvrage-bilan, «nous l’avons tant aimée, la Révolution». C'est un homme extraordinaire, une analyse politique de premier ordre et une répartie objective, il a la politique dans le sang, c'est un Européen convaincu puisque finalement apatride. Fougueux, il sait emporter les foules mais peut être trop. Sa conviction Européenne n'empêche pas l'Europe d'aller dans une Europe commerciale à 27 conduisant au chômage, aux délocalisations, tout le contraire de ce qu'il semblait représenter.

Député au Parlement européen depuis les élections européennes de 1994. Il a été d'abord élu comme représentant des Verts allemands le 13 juin 2004 puis fut tête de liste des Verts en France (sa liste obtient 9,72 % des voix en juin 1999, second meilleur résultat des Verts Français aux élections européennes après celui d’Antoine Waechter en 1989). Ses options économiques «sociales-libérales» et son soutien à la libéralisation des services publics

l’éloignent un peu de la majorité des écologistes Européens qui considèrent que le dogme libéral est incompatible avec les moyens que nécessitent la préservation de la planète et le combat pour la justice sociale, et donc avec le paradigme écologiste, une représentation du monde dans une manière de voir les choses d'une façon cohérente.

Daniel Cohn-Bendit plaide également pour une politique d'immigration «ouverte», et pour la dépénalisation des drogues dites «douces» (cannabis). On voit que ses options libérales sociales sur la libération des services publics se rapprochent de celles de Sarkozy et sont en contradiction par les faits à une justice sociale égale pour tous puisque le libéralisme s'affranchit d'une équité sociale entre les individus. On voit bien ce à quoi il nous à conduit avec la crise du capitalisme financier. Quand à la politique d'immigration ouverte on voit qu'il n'a pas bien perçu son importance sur les économies de nos pays.

Daniel Cohn-Bendit au festival de littérature de Cologne en mars 2006.

Antinationaliste convaincu et partisan d'un fédéralisme Européen, il adopte un «oui de raison» au traité de constitution pour l'Europe défendu par d'autres élus écologistes (comme Alain Lipietz, Gérard Onesta ou Dominique Voynet) contre une importante minorité favorable à un «non de gauche» au sein des Verts Français mais aussi des autres partis de gauche.

Porte-parole du Parti Vert européen, créé en février 2004, puis vice-président du Mouvement européen-France depuis février 2007, il soutient Dominique Voynet lors de l'élection présidentielle de 2007.

Aux dernières élections les listes d'Europe Écologie de tendance gauchisante, contraire au libéralime libertaire qu'il a toujours soutenu, ont été le recours des électeurs principalement de gauche refusant l'Europe telle qu'elle se présente et ne sachant pour qui voter.

Parodiant le slogan de la campagne des listes Europe écologie «vous n'imaginez pas le pouvoir de l'écologie», les jeunes Verts tout heureux de l'aubaine ont résumé dimanche en quelques mots l'effet Cohn-Bendit sur l'Écologie Française.

Dix ans après sa première campagne européenne en France, au terme de laquelle il s'était fait tacler sèchement par Dominique Voynet d'un «on l'envoie à Bruxelles pour cinq ans et après… merci Dany !», le député Allemand voit enfin ses mérites écologiques reconnus le 07juin d'après Le Monde.fr, à voir.

Il me paraît utile d'attendre dès lors qu'il y a 60 % d'abstentionnistes et que sa formation est des plus hétéroclites comprenant un José Bové imprévisible, un proche de Nicolas Hulot lui-même proche de Sarkozy, et l'ex magistrate Eva Jolie certainement la plus droite dans le parcours politique de cette formation.

Le libéral libertaire est devenu en une soirée l'Écologiste de gauche pur teint.

Comme l'écrit Le Monde.fr, cet ovni de la politique n'a jamais tiré un trait sur le pays qui l'avait jugé indésirable en 1968. La France le fascine et il a tenté à maintes reprises d'y jouer le rôle de l'outsider, il s'y sent bien. Je ne suis pas un homme de parti, c'est exact l'écologie appartient à tous, et c'est là qu'apparaît l'ambigüité de ce vote en faveur d'Europe Écologie, ce ne peut être un parti mais une force de pression pour le développement d'un monde propre. Un parti à nécessairement un objectif politico-économique et financier influents sur le développement de la société, ce qui n'est pas de nature primaire écologique. Il ne peut y avoir de parti politique écologique cela voudrait signifier que tous les partis seraient du même parti dès lors qu'ils préconisent une action écologique. C'est là que le bas blesse. L'Écologie est d'abord une façon de penser le développement de la société en y intégrant une dimension écologique qui est propre à tous les partis politiques, il ne faut donc pas s'emballer.

Daniel Cohn-Bendit est le né 4 avril en 1945 à Montauban dans le Tarn-et-Garonne, souvent rejeté par la classe politique Française qui ne l'aimait pas, il faisait peur. Il est actuellement co-président du groupe des Verts Allemands.