Bon ben voilà, les fêtes sont terminées, et à mesure que les jours passent, s’étiole un peu plus l’esprit de Noël qui arrive à ouvrir les portes de nos coeurs.
Nous revoilà partis dans la grisaille, dans le stress ,le travail, les obligations, les responsabilités. Finie la mini période où l’on peut lâcher un peu de lest. De nouveau sur les quais de gare ,dans les courants d’air, à attendre qu’un de ces fichus machins s’arrête enfin et ouvre ses portes, sur …un wagon surchauffé, qui grince et sent déjà mauvais à 10h le matin.
De nouveau également à courir pour ne pas arriver en retard et se faire réprimander par son chef.De nouveau derrière ma caisse, pour ma part, avec les 10 caddies qui attendent dans la file, et autant de personnes qui s’impatientent. Autant de refléxions désobligeantes sur le fonctionnement du magasin, les prix, ou encore la taille des tapis de caisse ,toujours trop petits, ou celle des caddies, toujours trop profonds.
Alors, quand enfin, comme ce soir, après avoir accompli son devoir, on sort, qu’il fait nuit et qu’on décide pour se préserver du stress des transports de rentrer à pied pour bien se défouler , on souffle de plaisir en arrivant à la maison, même si on sait qu’il est déjà 20h30 et que notre deuxième journée commence (celle de la femme dite au foyer).
En général, je ne me mets pas sur les corvées tout de suite, ou alors je procède comme suit:
Je fais tout ce qu’il y a d’urgent à faire comme ça, après, je peux me consacrer à mes petits plaisirs, je peux me mettre dans ma bulle, dans mon monde.
Il y a des tas de choses que l’on peut faire chez soi pour se faire du bien, pour se couper du monde, en quelque sorte et se vider le cerveau pour mieux dormir.Après, tout dépendra des affinités que l’on a avec telle ou telle technique. Aujourd’hui avec les magasins de loisirs créatifs , internet et tous les moyens de communication dont nous disposons pour partager nos passions, on n’a plus d’excuse pour dire que l’on s’ennuie ou que l’on n’est pas doués.
Ainsi ,ma soeur de 34 ans fait du point de croix et de la broderie depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle est venue pendant les fêtes, dans le train qui me la ramenait de Lyon, elle a sorti ses aiguilles à tricoter pour ne pas penser à l’angoisse compulsive qu’elle a de se faire piquer ses valises. Et oui, on explique très bien comment tricoter aujourd’hui, et même si pour des gens de ma génération , on se dit que nous, on va attendre un peu, parce que cette "discipline" parait vieillote sur certains points, sachez que le tricot redevient sérieusement à la mode. La preuve en est de cette jeune femme assise en tailleur au milieu du quai à l’heure de pointe et ses mouvements frénétiques ,parfaitements éxécutés pour terminer une jolie écharpe. Comment se mettre dans sa bulle et résister au stress? Rien que d’observer ce genre de comportement ça donne envie de faire pareil.
Pour moi, les fils et les aiguilles me rappellent les opérations que j’ai pu avoir, trop chirurgical pour moi. Je préfère me libérer en écrivant , comme tout le monde ici, je pense, sur des blogs, quand on a le temps ou sur des plate formes plus sérieuses.
J’aime également le contact du stylo ou du crayon à papier sur la feuille blanche, vierge de toute âme au départ. La main écrit l’histoire d’elle même, on ne sait jamais réellement vers où cela va nous mener au final. C’est pourquoi j’écris des nouvelles fantastiques en amateur depuis bientôt 7 ans , même si beaucoup de manuscrits n’ont pas été publiés. Je persisterai, ça c’est certain.
Autre moyen de se mettre en retrait de toute la douleur et de toute la souffrance des autres. Aller puiser les belles couleurs de son enfance et les coucher sur papier canson, ou sur toile. Commencer par l’acrylique est un bon choix, c’est ce que j’ai fait. La peinture à l’huile et l’aquarelle demandent de compulser quelques manuels avant tout essai. J’adore ainsi dessiner des tigres aux queues de feu, ou des grenouilles avec des ailes…Ou encore des maisons cachées dans les arbres, champignons, chaussures ou crustacés. Laisser libre court à son imagination est une thérapie géniale pour se faire du bien.
Vous doutez de vôtre talent ou de votre propension à faire quelque chose de "potable"? C’est une crainte que nous avons tous, notamment à chaque fois que l’on poste un article. Il est vrai que je suis descendante pour ainsi dire d’une maman que j’ai toujours vue peindre ou jouer de la musique alors ça aide.Mon papa sifflait et chantait comme un pinson. La musique est un bon truc aussi pour se réfugier au coeur de soi même. Piano, flûte, violon, ou guitare, permet de se couper du monde des angoisses pour ne retrouver que soi même.
Mais moi, je peins, ou je dessine ou j’écris. Pour me détendre, je chante sous la douche. Quand j’ai des angoisses je fais la cuisine ou un nettoyage radical.
D’autres techniques des loisirs créatifs sont très accessibles financièrement et ne sont pas difficiles du tout à apprendre. L’utilisation des serviettes en papier par exemple qui permet de customiser n’importe lequel de ses meubles , même si les stickers sont un bon remède aussi pour s’approprier réellement les choses. (mon chat a la plus belle des litières du monde!). Dans des magasins comme Truffaut (est-ce la bonne orthographe? 1000 excuses), ou Cultura, ils organisent des ateliers pour familiariser les clients à ce genre de techniques. Avec ma mère on a pu ainsi décorer une partie de notre sapin de Noël, il y a quelques années de cela avec nos propres confections, ce qui le rendait bien plus beau que n’importe quel autre arbre de Noël. Nous nous sommes également essayées à la sculpture sur argile avec cuisson au four traditionnel, et peinture sur verre, magique pour que chacun ait son propre godet lors des soirées en famille.
La mosaïque , la fabrication de ses propres bijoux (qui peut être l’occasion de faire de mirifiques offrandes à nos Dieux de parents en ces périodes de fête) sont également en vogue. La mode est aux bijoux Chambala, vous savez ces bracelets avec quelques énormes perles qui brillent façon Swarowsky… J’ai tout une parure sur moi car le Père Noël m’a trouvée très sage cette année, mais j’aimerais bien savoir les faire moi même pour en offrire autour de moi. Chez Cultura, des ateliers apprennent la technique.J’étais déjà folle des bracelets brésiliens…
Bref… Autant de façons de relâcher un peu la pression ,ces passions peuvent être envahissantes mesdames, mais pensez à l’atelier du bricoleur que monsieur a installé dans un coin du garage. Je me souviens que dans le pavillon de mon enfance, mon père avait , avant de partir de son travail pour invalidité, ramené tous ses outils dans un coin du sous-sol en région parisienne, mais qu’il avait investi notre grand grenier de Thouez, en Bourgogne, qu’il se plaisait à envahir dès qu’il y avait une éraflure quelque part.
Mon ami se fait tout petit parce que ses passions se regroupent beaucoup autour du sport, donc sont extérieures au domicile, mais quand on veut, on peut. J’essaye de me mettre au dessin virtuel en ce moment ,pas évident mais intéressant tout de même. Le père Noël m’a déposée une jolie malette très complète pour remplir mes feuilles de canson, alors ce n’est pas pour demain.
Toujours est-il qu’on a toutes et tous besoin de se réfugier sous un réservoir à bonheur qui fuit et dont les goutelettes qui s’esquivent ont les couleurs de l’arc en ciel. Ce réservoir, vous seuls pouvez savoir à quoi il ressemble. Commencez par l’imaginer, le reste suivra. "Ne pas se sentir capable de…" ne devrait plus faire partie de notre vocabulaire. Des tonnes de manuels, des conseils, des bouquins sur les "zanimo" de compagnie sont à portée de main . Même la cuisine, et la déco trouvent des adeptes chez les amateurs.
Essayer, sera peut être adopter un style, un style de vie, ou une façon de penser…yoga, sport, philosophie, art, création, écriture… des cours sont donnés pour cela et en ces temps désordonnés, comme ces paysages décrits dans "les hauts de hurle vent", il est bon de trouver de la douceur , outre celle que peut nous apporter cocooning et isolement.
Une fois quelques oeuvres achevées, on fait comme on a fait sur ce site. On essaye (qui ne tente rien n’a rien ), et puis on voit comment ça se déroule, on persiste, on signe. Et un jour on arrive a publier un bouquin, à faire revivre une plante à l’agonie, on se rend compte que son chat et son lapin sont en pleine forme et désireux de câlins, on fait des expos de peinture, on reçoit une merveilleuse récompense du site sur lequel on allait par "zazar", deux mois plus tôt…
Si "buller" est positif parfois, faisons la part des choses… Etre dans notre bulle peut être bien plus productif qu’on ne peut le croire! Aux armes, aux AMES citoyens, la balle est dans votre camp!
très beau texte sensible!
C’est tellement vrai et… si bien écrit !