Mains et pieds aux baillons la mort toise le prévenu
Implacable et insensible à l’innocence clamée
Le silence console le remord de la requête non parvenue
Dans la cellule close où attend résigné le condamné
L’inéluctable épreuve suprême de la pendaison
L’espoir du paradis hypothétique seul son réconfort
Croire en la rédemption dans sa nouvelle maison
Est l’arbre auquel s’accrocher le rend plus fort
Dans sa tête point d’ombre de la culpabilité
A travers le macabre des scènes revécues
D’avoir à sa mère ôté sa vie si compliquée
Las de la voir gémir sous les souffrances invaincues
Le souvenir du juge qui du marteau frappe la table
Pour annoncer la sentence sans nul autre appel
Le berce et le rassure entre les barreaux confortables
Sa conscience n’a point pouvoir et ne l’interpelle
D’avoir tuer sa mère, c’est faire sa délivrance
Juste pour ça il clame son innocence
L’euthanasie n’est pas que médicale, elle est aussi poétique