Croquer la pomme…

La première fois que l’on mord dans un fruit, on lui trouve une saveur inconnue, différente de celles qui sont déjà stockées au fond de notre mémoire. Il en est ainsi de toute chose nouvelle dont on fait l’expérience pour la première fois.

La deuxième fois que l’on croque dedans, la sensation n’est déjà plus la même, même si le plaisir est toujours là : normal, on connait maintenant. La troisième fois, le goût est enregistré dans notre cerveau, l’excitation, le plaisir éprouvé s’amoindrit. Insidieusement, Il peut même s’y trouver un petit goût d’amertume au regard de l’impression que nous a laissé la première fois…  Et puis vient l’habitude qui s’installe et on finit par mordre dans le fruit en pensant à autre chose.

Ou à un autre fruit …

Bienvenue dans la spirale du désir puissant moteur de découverte et d’expérimentation, certes mais aussi puissant générateur d’insatisfaction….

On ne cesse jamais de basculer entre les deux : désir, déception, désir, déception, come un pendule qui va et vient. L’un est là, l’autre suivra plus tard. Et quand le second s’installera, le premier nous aura quitté. Et pourtant, c’est ce qui nous fait avancer au quotidien, qui nous fait changer de bagnole, parce que l’ancienne est trop petite, trop vieille, trop quelque chose. Il y a belle lurette que les publicitaires et vendeurs l’ont compris et joue avec ça, faisant de nous des êtres à jamais inassouvis. Mais, soyons juste : ils ne font qu’exploiter un travers de l’espèce.

Le problème, c’est que l’on est aveugle face à cela. On ne nous a pas appris à réfléchir sur le pourquoi des choses, sur ce qui se dissimule derrière les stimuli qui nous mène par le bout du nez.  On dégaine les grandes phrases et les plus belles justifications pour justifier nos envies, parfois bien mesquine. Et c’est pourquoi certains finissent par avoir besoin de grimper des montagnes, de courir sans cesse après les femmes (ou les hommes), ou de partir en vacances au bout du monde tout ça parce  qu’ils n’ont, tout simplement, pas cogiter sur les véritables raisons qui les pousse à ça.

Oui, le désir est un puissant moteur… d’illusions. Remarquez, ça ne change absolument rien à notre vie et à notre mode de fonctionnement, seulement c’est quand même bien de savoir et de comprendre ce qui nous pousse à vouloir faire certaines choses et à désirer toujours plus.

Et à ne jamais en avoir assez !!!

 

5 réflexions sur « Croquer la pomme… »

  1. D’où la nécessité de ne pas succomber inconsidérément au désir. C’est là le choix: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie … aimer sans être fou d’amour (Si, Kipling).
    Connaître la zone limite entre la perte de soi et la transcendance …
    Merci, un fois de plus pour ce billet incitatif.

  2. [quote]Oui, le désir est un puissant moteur… d’illusions. Remarquez, ça ne change absolument rien à notre vie et à notre mode de fonctionnement, seulement c’est quand même bien de savoir et de comprendre ce qui nous pousse à vouloir faire certaines choses et à désirer toujours plus.

    Et à ne jamais en avoir assez !!! [/quote]

    très bon article qui incite à la réflexion!Hélas,le commerce dans tous les azimuts pousse au désir illimité…

  3. J’aurai tendance à dire exactement le contraire. Que ce soit un moteur d’illusions, c’est possible. Mais on peut être plus épicurien que consommateur. Mais quand il n’y a plus ce carburant dans le moteur, la bagnole est morte. Sans désir, pas de vie. Certains courent pour retrouver un désir de désir.

  4. Pourtant,la vraie sagesse et le Bonheur ne s’obtiennent qu’apres l’abandon de la poursuite du désir. (pour ceux qui ont lu Alain)

    C’est en abandonnant le désir que Bouddha est devenu Dieu. Et Libre

    Ce carburant est il plus un besoin ou une dependance, une addiction.

    J’aime beaucoup votre essai

  5. [i] »C’est en abandonnant le désir que Bouddha est devenu Dieu. »[/i]
    Bouddha est bien mort et il attend le jugement dernier !!!
    1 Jean 1.10
    [b] » Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur,
    et sa parole n’est point en nous. »[/b]
    1 Jean 5.10
    [b] »Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même;
    celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit
    pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. »[/b]

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