« Il y a des motifs raisonnables de croire que Mouammar Kadhafi, en coordination avec son cercle rapproché, a conçu et orchestré un plan destiné à réprimer et à décourager la population qui manifestait contre le régime et ceux considérés comme dissidents au régime » ont estimé les juges de la CPI, lors d’une audience publique tenue en son siège à La Haye. Ainsi, elle a annoncé ce lundi 27 juin 2011 la délivrance d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité contre le colonel Mouammar Kadhafi, son fils Seif a-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Pour Louis Moreno-Ocampo le procureur de cette cour, cette décision c’est tout d’abord «pour éviter qu’ils ne continuent de dissimuler les crimes qui continuent d’être commis et qu’ils n’en commettent de nouveaux, ils doivent être arrêtés. C’est là la seule manière de protéger les civils en Libye ». Des justifications qui ne peuvent tenir, dans la mesure où nous savons que les pays sérieux et l’union africaine principalement se battent depuis quelques temps pour une résolution pacifique de ce conflit. En ce moment même, plusieurs dirigeants africains sont en Guinée équatoriale pour un sommet de l’organisation panafricaine au cours duquel ils tenteront de trouver des voies et moyens pour réunir les deux protagonistes libyens autour d’une table de négociation. Il ne faudrait donc pas que cette Cour pénale qui se dit internationale viennent saper les efforts des africains. L’on se souvient qu’avant ceci, cette même cour pénale internationale avait déjà l’an dernier, en quête de visibilité internationale lancer un autre mandat d’arrêt fantaisiste contre le président soudanais ; au jour d’aujourd’hui, ce dernier circule librement dans le monde ; d’ailleurs, il est en ce moment même en Chine.
C’est avec beaucoup de joie que les insurgés libyens ont accueilli cette décision ; aussi, la coalition, l’OTAN et presque toutes les puissances occidentales ont vivement salué cette démarche de la CPI. Reste alors maintenant à cette CPI de trouver la stratégie nécessaire pour arrêter le guide Libyen, pour le bien de ces personnes. Toujours est – il que cette cour a compétence en Libye en vertu de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 26 février, ce que contestent pourtant les autorités libyennes qui affirment ne pas être concernées par ses décisions, n’ayant pas ratifié le statut de Rome.
Toutefois, ce n’ième acharnement de la CPI sur un chef de l’Etat africain traduit clairement la volonté obscure de cette cour d’ éteindre complètement les derniers défenseurs d’une Afrique libre et souveraine. Si tel n’est pas le cas, pourquoi elle ne s’acharne depuis sa création que sur les leaders africains ? Qu’attend – t- elle pour lancer un autre mandat d’arrêt à l’endroit des présidents Yéménites et Syriens qui sont pourtant eux – aussi dans la même situation de Kadhafi ? Face à cette violation flagrante et répétée de la souveraineté africaine, les intellectuels africains, les leaders africains et les populations africaines dans son ensemble se doivent chacun en ce qui le concerne d’être vigilants, afin de ne pas être au finish complice de cette tentative de recolonisation du continent berceau de l’humanité !