Le nouveau Premier Ministre

 

Attendu depuis quelques jours déjà, il a finalement été nommé ce mardi 17 Avril par le président intérimaire Diocoundé Traoré, sur proposition de l’ex junte au pouvoir. Ainsi, Monsieur Cheik Modibo Diarra est celui qui conduira le gouvernement de transition chargé d’organiser dans les semaines à venir une élection présidentielle libre et démocratique.

Astrophysicien et président de Microsoft Afrique, celui qui vient de prendre la tête du gouvernement de transition n’est pas un inconnu de la vie politique malienne. Agé de 60 ans, cet intellectuel émérite d’Afrique a servi plusieurs années  aux Etats Unis d’Amérique notamment à la NASA, avant de retourner au Mali où il exerçait jusqu’à sa nomination  comme président de Microsoft Afrique, la représentation régionale  de la grande firme informatique mondiale. Aussi, celui qui est le gendre du deuxième président du Mali indépendant Moussa Traoré, avait embrassé depuis quelques temps  une carrière politique, et envisageait même de  se présenter  à la présidentielle de  cette année. C’est ainsi qu’il a mis sur pied  l’an passé son propre parti politique, le Rassemblement Pour le Développement du Mali (RPDM). C’est donc un homme pétri d’expérience internationale qui devrait aider le président Dioncounda Traoré à sortir le Mali de l’impasse actuelle. Mais, il convient très rapidement de reconnaitre que leur tâche s’annonce plus que difficile, au regard du rapport de force qui prévaut actuellement au sein de la classe politique malienne.

En effet, depuis quelques jours, plutôt que de s’organiser pour aller pacifier le nord du pays contrôler depuis près d’un mois par des forces indépendantistes du MNLA et certains mouvements islamistes, les militaires maliens se contentent au quotidien de procéder à l’arrestation de plusieurs hautes personnalités ayant servi sous le président Ahmadou Toumani Touré pour des raisons fantaisistes et non fondées. Dans un communiqué publié ce mardi 17 Avril dans  la soirée, le chef de cabinet d’Amadou Sanogo leader des putschistes s’est contenté d’affirmer que des "personnalités militaires et civiles" avaient été "appréhendées" par les forces de sécurité maliennes. Et pour  lui, ces interpellations ont eu lieu "sur la foi d’indications précises et d’informations graves et concordantes" et "sur instructions de la hiérarchie".

Face à tout ceci, l’on se demande comment Monsieur Diocounda Traoré pourrais  réussir sa mission, avec des militaires tapis dans l’ombre qui ne cessent  de semer la terreur et la confusion. Plus loin, l’on apprend que d’après l’accord préparé  par la Cedeao, l’ancienne junte devrait garder une très grande marge de manœuvre sur le régime transitoire. Toutes choses qui nous laissent penser que la Cedeao est carrément passé à côté de sa mission au Mali : celle de sommer les soldats à regagner les casernes et sans condition !