Un vent à la fois violent et ravageur a soufflé cette année au dessus de nombreux pays arabes. Cependant, à l’exception de ceux de l’Afrique du nord qui ont connu au terme de cet « ouragan » un dénouement relativement heureux, ceux du proche et du moyen orient tardent encore à réussir à renverser leurs dictateurs. Jusqu’aujourd’hui, les tyrans Syrien et yéménite continuent de s’accrocher sans aucune légitimité au pouvoir ; ceci, en dépit des violentes manifestations qui sont organisées quotidiennement dans leurs pays respectifs pour exiger leur démission.
C’est la Tunisie qui a donné le signal de ce qui deviendra rapidement le printemps arabe. L’Egypte, le Bahreïn, la Libye, le Yémen et la Syrie entreront eux-aussi progressivement dans la danse. Une révolution arabe, puisqu’il convient de l’appeler ainsi, qui traduirait clairement le malaise profond que subissait ces peuples depuis des années. Un peuple opprimé depuis des longues décennies par des régimes autoritaires et sans aucune légitimité. C’est ainsi que, la communauté internationale a accordé à ce peuple arabe un soutien sans nul pareil ; notamment en Libye où on assisté à des frappes de l’OTAN. Ceci, pour permettre l’avancé des rebelles, face à un Mouammar Kadhafi déterminé à s’accrocher par tous les moyens au pouvoir. Au jour d’aujourd’hui, les libyens ont pu bien que difficilement renverser leur ancien guide. Seulement, contrairement à leurs cousins Tunisiens et Egyptiens qui se sont vite entendues sur un gouvernement consensuel, les Libyens tardent encore à mettre sur pieds un véritable gouvernement d’union nationale pourtant une exigence de l’union africaine.
Réuni ce samedi 24 septembre dans leur ville historique de Benghazi, l’aile politique du conseil national de transition (CNT) n’a pas pu s’entendre sur la formation d’un gouvernement de transition. A l’origine, des dissension internes résultant de la non homogénéité des différentes composantes de ce CNT. C’est ainsi que Moustapha Abdeljalil, leader de ce CNT, a indiqué qu’il faut attendre la fin de cette semaine pour connaître le nouveau gouvernement transitoire libyen qui serait selon lui un gouvernement plus restreint. Cependant, au regard de la composition du CNT, difficile de croire qu’il parviendra réellement à se doter de cet instrument hautement capital qu’est le gouvernement d’union nationale. En ce sens qu’on retrouve dans cet organe un « tout venant » indescriptible. D’un côté, des islamistes radicaux, et de l’autre, des libéraux, pour la plus part les anciens fidèles de Kadhafi aux intérêts pratiquement antagonistes. Ainsi, en l’état actuel des choses, difficile de penser que ces différents courants parviennent à trouver un consensus pérenne. La communauté internationale, et surtout la France se trouve ainsi fortement interpellée ; elle, qui au lendemain du soulèvement populaire s’est précipité à aller distribuer aveuglement les armes aux Libyens. Il est vrai qu’hier le slogan était « Kadhafi must go » ; et après ? Espérons tout simplement que la Libye ne deviendra pas un second Afghanistan !