L’histoire retiendra de l’union africaine cette organisation régionale qui n’a pas pu sauver certains de ses membres en situation d’agression flagrante. Et tout le monde devait se mettre dès à présent en tête que ni la chute de Laurent Gbagbo ou celle de Mouammar Kadhafi n’est la seule volonté de leurs concitoyens respectifs. C’est plutôt le dessein obscur des pays occidentaux, en quête de nouvelles terres fertiles. On a pas besoin d’être un quelconque spécialiste pour voir que ce qu’est en train de subir le peuple libyen en ce moment n’est ni plus ni moins qu’une agression savamment montée par Nicolas Sarkozy et ses complices. Et face à cette invasion criminelle, l’Afrique a manqué une fois de plus une occasion en or de prouver et de faire valoir sa souveraineté. L’union africaine, pourtant principal concerné, a étalé au grand jour ses limites, avec un Abdoulaye manipulé par les occidentaux et un Jacob Zuma embrouillé dans ses propres positions. Du côté de la commission de l’union africaine qui est l’organe exécutif de l’organisation, Jean Ping a parfois pris des positions totalement contradictoires. Cette semaine encore il a fait une déclaration qui pour des africains sérieux serait très maladroite de la part d’un diplomate de sa dimension. A la question de savoir si l’union africaine peut recevoir les « subversifs » libyens, voici ce qu’a dit monsieur Ping sur la radio France internationale : « … le siège est prêt à accueillir les nouvelles autorités de transition sous un certain nombre de réserve ; l’une de ces réserves c’est que cette autorité soit représentative de la Lybie… c’est-à-dire incluse et consensuelle… » une position qui contraste avec les textes de l’union Afrique qui ont toujours condamner la prise du pouvoir par les armes. En effet, en Madagascar, l’union africaine a refusé de reconnaître un Rajoelina pourtant porté au pouvoir par son peuple et de façon pacifique ! Et comme aveu d’échec et d’incapacité, à la question de savoir comment entend faire l’union africaine du guide libyen, monsieur le président de la commission a dit quelque chose d’assez grave « la question doit être posée aux occidentaux ; car ce sont eux qui disaient qu’il faut que Kadhafi parte » ainsi, à bien écouter le président de la commission de l’U.A, l’union africaine est prête à accepter tout ce que Sarkozy et sa bande voudraient faire d’un leader africain dont sa légitimité jusqu’ici ne souffrait de rien tant sur le plan national qu’africain ! Et même, les africains ont déjà compris que l’union africaine n’est qu’une « caisse de résonnance » incapable d’adopter une position commune face à une situation urgente qui l’interpelle ; en effet, monsieur Ping l’a confirmé en ces mots : « aujourd’hui, une vingtaine de pays ont reconnu le CNT ; on laisse la liberté aux pays de reconnaitre le CNT… » . Dans ce cas, à quoi sert alors l’union africaine ?