La France n’a jamais gagné de guerre. Aussi humiliant que cela puisse être pour une puissance qui se targue sans cesse de ses prouesses , l’histoire de la France a été jalonnée par des défaites répétitives dans les grands combats.

Le souvenir de la deuxième guerre mondiale pendant laquelle elle a été annexée par l’Allemagne d’Hitler  reste encore vivace dans les esprits. Celles de Dien-Bien Fu en Indochine et de l’Algérie viennent ajouter au sombre tableau de l’impuissance d’une prétendue puissance qui tente de berner le monde entier par une imposture sans pareil. Et si jusque là il y a des personnes qui admirent la politique étrangère de la France, la déception  s’annonce insoutenable avec la signature de l’armistice par l’Elysée dans la guerre contre Kadhafi. Tour à tour, Gérard Longuet ministre de la défense et Alain Jupé des affaires étrangères ont confessé la défaite de leur pays, en se pliant de façon éhontée à la feuille de route de l’union africaine qui privilégie la voie du dialogue. Feuille de route plusieurs fois balayée du revers de la main par Nicolas Sarkozy trop imbu de lui-même, et qui pensait pouvoir briser la malédiction des défaites humiliantes. L’heure n’est donc plus au départ de Kadhafi qui renait peu à peu de ses cendres, mais au dialogue pour un éventuel partage des richesses pétrolières de la Libye, au grand dam du conseil national de transition. (Branche politique de la rébellion) sacrifié sur l’autel des intérêts en plein désert. La guerre est un art à part entière, et ne se lance pas au combat qui veut!

 La détermination de l’adversaire à aller jusqu’au bout est une donnée qu’il ne faut jamais négliger quand on veut prendre de force au nom d’une démocratie dont on a que faire, les richesses des autres. Sarkozy l’aura certainement compris, tout comme la certitude qu’il ne fera pas  sauf miracle un second mandat. Lui dont la cote de popularité de 21%  est semblable à celle d’une personne anonyme. La guerre en Libye coute 1 million d’euro par jour, et les alliés euphoriques d’hier commencent à déchanter au fur et à mesure que la situation, s’enlise conformément  à la promesse de longue guerre faite par le guide libyen. S’assoir donc à la même table que celui contre qui la CPI a lancé un mandat d’arrêt international pour finir par faire ce qu’on ne voulait pas envisager. Quelle humiliation pour la France qui par en situation de faiblesse à la table de négociation ?

L’émergence de nouvelles consciences  dont les complexes d’infériorité s’estompent, contribue à inverser les rapports de forces qui tendent à s’équilibrer dans le débat politique. Et les méthodes barbares dignes du moyen-âge par lesquelles on soumet  les peuples ne marchent plus vraiment. La France l’aura appris à ses dépends en s’attaquant à une personnalité qui, contrairement à Sarkozy bénéfice d’une popularité assez consistante pour convaincre la foule à faire barrière à l’envahisseur.