Le président Sassou Nguesso a du travail!
Depuis lundi dernier, les protagonistes de la crise en République centrafricaine sont réunis à Libreville au Gabon, en prélude aux négociations qu’organise la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale. Et, ce n’est que hier mercredi qu’ils sont réellement entrés dans les débats. Un dialogue qui n’annonce très difficile, et peut-être même voué à l’échec. Ceci, compte-tenu du radicalisme qui caractérise les différentes parties en présence :
La coalition du Séléka, en position de force, entend au cours des débats mettre la barre très haute, enfin de sortir vainqueur de ces négociations. En effet, elle exige jusqu’ici comme préalable, la démission du Président François Bozizé. Ce que refuse catégoriquement celui-ci. Il a d’ailleurs rappelé hier sur les antennes de la Radio France Internationale (RFI) qu’il n’est pas question d’aller « négocier sa démission à Libreville » ; surtout que pour sa par, la République Centrafricaine « est agressée par des éléments venus de l’extérieur, appelés la Séléka. Nous les considérons comme des mercenaires manipulés de l’extérieur qui ont agressé la paisible population centrafricaine. ». Dès lors, l’on comprend que Denis Sassou Nguesso le président congolais et médiateur mandaté de la CEEAC, a sincèrement du pain sur la planche.
Aussi, bien que n’étant pas trop impliquée dans le conflit actuel, l’opposition politique entend elle-aussi rentrer de Libreville avec quelque chose sous la dent. Car elle cherchera notamment à se positionner comme la « solution alternative ». Ceci, au nom d’une certaine neutralité qu’elle brandit jusqu’ici. Dans le gouvernement d’union nationale, elle pourra alors chercher à s’adjuger la primature. Ce que refuseraient sans aucun doute les autres parties.
Il est vrai que la présence sur place à Bangui des troupes sud-africaine et surtout de la force multinationale d’Afrique centrale donne au président Bozizé une certaine assurance. Cependant, il devrait comprendre qu’il est l’alpha et l’oméga de cette crise. Car lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat sanglant, il est temps pour lui d’accepter que « ce qui arrive aux autres peut aussi bien nous arriver ». Au lendemain de l’échec de ces négociations librevilloises, les rebelles reprendrons les armes, cette fois, pour l’écarter de force du pouvoir. Ce dernier devrait alors en homme averti négocier les conditions de son départ, plutôt que de replonger son pays dans un bain de sang !