Il existe depuis quelques années un manque d’attrait chez les jeunes pour les métiers de la magistrature. La profession de juge (qu’il soit Juge d’Application des Peines, Juge des enfants, d’instance, d’instruction…) n’attire plus les vocations.

Cela n’a pas toujours été le cas par le passé mais depuis l’affaire d’Outreau, le prestige de la fonction en a pris un sacré coup ! On s’est rendu compte avec cette affaire qu’une erreur de jugement professionnel pouvait avoir des conséquences gravissimes (dans l’affaire d’Outreau, ce sont des personnes injustement condamnées qui se sont retrouvées du jour au lendemain en prison, avec pour autres conséquences des familles brisées, des dépressions et même des suicides !).

De tels dysfonctionnements de la machine judiciaire française amènent un véritable discrédit sur la justice et sur la façon dont elle est exerçée.

Mais il n’y a pas que l’affaire d’Outreau qui explique ce lent mais réel désamour des étudiants pour la magistrature. Les jeunes qui vont s’engager dans leurs études sont suffisamment informés pour savoir qu’être juge aujourd’hui, si cela reste prestigieux, est un métier qui s’exerce dans des conditions difficiles: en effet, les piles de dossiers à examiner ou à instruire s’élèvent dans les bureaux des juges et s’installe alors le dilemme d’assurer la quantité au détriment de la qualité.

Charges lourdes de travail avec peu de place sur ce qui peut plaire dans ce métier (on imagine les "audiences" où le juge échange avec les avocats et les prévenus, tient des propos dignes de l’Esprit des Lois, avec tout le prestige…). 

Or ce n’est pas la plus grande partie du quotidien d’un juge.

De plus, les salaires ne sont pas non plus mirobolants  pour des gens qui ont fait de longues études de droit réputées difficiles.

Ainsi, s’engager dans des études menant aux professions de juges devient maintenant l’expression d’une véritable vocation ! une vocation basée sur le désir fort de servir la justice, d’apporter son à-propos et ses capacités de jugement et de discernement.

Les moments de satisfactions personnelles sont rares dans ces métiers mais ils existent. La satisfaction d’avoir aidé une victime, une personne ayant subie des préjudices de toutes sortes, la satisfaction d’avoir réhabilité une personne, d’avoir réorienter sur le bon chemin une autre proche de franchir la ligne rouge, d’avoir trouvé le juste compromis entre la responsabilité et la culpabilité d’un prévenu…

Le vrai prestige pour le Juge sera d’appliquer la Loi mais en l’interprétant avec une dose suffisamment élevée d’humanisme et de probité, des qualités humaines qui sont dans la tradition de la magistrature française.