Le gouvernement est tout heureux d’annoncer un nombre record de créations d’entreprises en 2010. Youpi ! La crise est finie ! Réjouissant en effet, mais si on y regarde de plus près, on s’aperçoit que ces bons résultats sont faussés par les auto-entrepreneurs. D’après l’INSEE, l’année 2010 a vu 359 699 personnes demander le statut d’auto-entrepreneurs.

C’est formidable, tous ces gens qui veulent créer leur entreprise ! Ce le serait en effet si ça ne cachait pas des abus et des tricheries  inadmissibles.

On a rendu ce régime attractif et il n’y a rien de plus facile que de s’inscrire, comme dit la publicité, « en quelques clics ».

Il faut pourtant savoir que la plupart des inscrits abandonnent au bout d’un an. Mais le plus grave, c’est que de nombreux employeurs n’acceptent d’embaucher que si les employés acceptent de prendre ce statut : 8 %  d’entre eux déclarent y avoir été contraints. Et c’est un véritable scandale, car ils sont obligés de supporter les mêmes contraintes que des salariés. Il y a donc détournement de la loi, mais très peu d’entre eux osent dénoncer cet état de fait.

Autre problème, un auto-entrepreneur n’est pas obligé d’avoir les compétences requises habituellement pour exercer un métier. Votre plombier auto-entrepreneur n’a peut-être jamais vu un tuyau de cuivre de sa vie.

On peut craindre aussi une concurrence déloyale par rapport aux artisans n’ayant pas ce statut.

Enfin, il est évident qu’une fois encore, on précarise les salariés qui se trouvent démunis dans un régime qui ne les protège pas. Allez demander un emprunt à votre banque en lui disant que vous êtes auto-entrepreneur et regardez la tête du banquier !

En plus, savent-ils tous qu’au bout de trois ans d’activité, tous les auto-entrepreneurs sont soumis à la CET, peu importe qu’ils réalisent ou non un chiffre d’affaires. Il y en a qui vont déchanter.