Doit-on continuer d’attendre Charles Konan Banny le président la commission vérité et réconciliation?
À son arrivée au pouvoir en Avril 2011, Alassane Dramane Ouattara s’était engagé à tout faire, pour réconcilier les ivoiriens. C’est ainsi qu’il a mis sur pied une Commission Justice, Paix et Réconciliation, chargée de traduire dans les faits cette volonté.
Seulement, près d’un an après la mise en place de cette fameuse commission inspirée de celle qui avait été mise sur pied en Afrique du Sud au lendemain de la fin de l’Apartheid, rien ne semble bouger. Bien au contraire, la chasse aux sorcières continue dans le camp des fidèles de Gbagbo ; avec des enlèvements, des détentions abusives, et même des assassinats ciblés. Plus grave encore, même ceux des fidèles de l’ancien président s’étant refugiés à l’extérieur sont illégalement enlevées, ramenées en côte d’ivoire où ils subissent des tortures et autres abus. Le cas le plus patent est celui de l’ancien ministre de la défense Lida Kouassi, qui a été interpellé Mercredi dernier au Togo, puis transféré en toute violation des conventions internationales en Côte d’ Ivoire où il est actuellement détenu. Un abus qui a été très fermement condamné par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR), ainsi que de nombreux défenseurs des droits de l’homme. Dès lors, l’on se rend à l’évidence du fosset extrêmement profond qui existe toujours entre les paroles et les actes de monsieur Ouattara. Egalement, il ne suffit plus d’être un spécialiste pour comprendre que la crise ivoirienne est loin de connaitre une fin. Tout comme l’ombre d’une nouvelle rébellion plane toujours au dessus de ce pays.
En effet, en fin de semaine dernière, des hommes armés venus du Libéria voisin ont semé la terreur à l’ouest de la Côte d’Ivoire, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes. Et selon des sources concordantes, ces hommes encore non identifiés – du moins officiellement – seraient des anciens combattants de l’armée de Monsieur Gbagbo. Toutes choses qui confirmeraient la naissance effective d’un mouvement rebelle loyale à l’ancien président actuellement détenu à la Cour Pénale Internationale.
Bien qu’il soit actuellement difficile de le confirmer, il convient de reconnaitre tout de même que la gestion du pouvoir qui est à ce jour faite par Ouattara et sa bande, est tout à fait de nature à encourager de telles choses. Son régime en est conscient, et tente de désamorcer cette bombe à travers la justice à tête chercheuse qui est actuellement en cours dans le pays. Pour combien de temps alors ?