L’école ivoirienne n’est plus à la croisée des chemins. Elle a résolument choisi la voie de la catastrophe et de l’inexistence.

En effet, titubante depuis plus de 10 ans, elle vient de rendre l’âme par la fermeture de l’université, après l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités du pays. Les raisons, l’intelligentsia ivoirienne, toute tendance politique confondue ne saurait le comprendre. Les seules explications dont l’évidence crève les yeux, c’est  que dans le débat politique du pays, les étudiants penchent majoritairement en faveur des idées de Laurent Gbagbo. Ces étudiants qui pour la plus part appartiennent au puissant syndicat de défense des droits des élèves (FESCI), ont pris une part active dans la crise qui a secoué la cote d’ivoire depuis 2002. Rien que pour ça, les nouveaux dirigeants qui se targuent paradoxalement d’être des technocrates, ont décidé de façon unilatérale de fermer l’université.

Mais au-delà de toute récupération politicienne qu’on pourrait faire de cet acte, c’est une véritable violation des droits de l’homme a lieu en Côte d’ivoire au vu et au su de tous. Car le droit à l’éducation est garanti et inviolable par toutes les conventions nationales et internationales qui régissent le fonctionnement des sociétés. Les étudiants qui ont pris désormais le sobriquet « d’étudiants de Gbagbo », sont sans enseignement depuis 4 mois et courent vers une année blanche inévitable.

La Côte d’ivoire compte trois universités, dont deux (université de Bouaké et d’abobo-adjamé) ont été littéralement détruites par les anciens rebelles qui ont soutenu Alassane Ouattara. La troisième qui est la plus grande du pays, a quant à elle été purement et simplement fermée, son président arrêté pour avoir collaboré avec l’ancien président. Les résidences universitaires sont occupées par les éléments des forces pro Ouattara. Mais pendant ce temps, les mêmes autorités s’activent à  sauver l’éducation au niveau du primaire et de l’enseignement. Les examens du BAC sont prévus pour le mois d’octobre. La question que l’on est en droit de se poser, c’est de savoir où iront ces futurs bacheliers quand on sait que la seule institution susceptible de les accueillir est fermée ? Quelle crédibilité du reste accorder à ces diplômes acquis à la hâte dans un système éducatif sans visage et quasi inexistant ? 

 En dix ans, l’éducation nationale a connu 5 différents ministres et  a vu son budget dégringoler. La guerre a causé d’énormes retards dans les programmes, et cela fait trois générations  de bacheliers (2009-2011) qui  se retrouveront en première année, si l’université reste fermée jusqu’à la rentrée prochaine.

Considérée comme  les entrailles productrices et les mamelles nourricières de l’avenir d’une société, parce que produisant les intellectuels qui assureront la continuité, l’école ivoirienne est en passe de disparaitre. Et si on ne fait rien pour dissocier ce milieu de la politique qui gangrène et détruit tout, c’est une horde d’analphabètes qui dirigeront bientôt. Pour l’heure, espérons que les nouvelles autorités reviennent à de meilleurs sentiments et acceptent d’ouvrir les portes de la FAC