Après plusieurs mois de défiance aux forces étrangères et au président démocratiquement élu, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo vient de tomber à Abidjan. Un témoin oculaire à l’Hôtel du Golf où  réside le  vainqueur  de l’élection présidentielle Alassane Ouattara avait déclaré avoir vu M. Gbagbo, son épouse et son fils entrer dans l’hôtel vers midi, parlant  sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité de la question.

Le développement tant attendu est venu après que les forces militaires françaises aient  déployé des tanks  pour la première fois  près d’un bunker  tout près de la résidence présidentielle où Gbagbo se serait enfermé  avec sa famille.

S’exprimant sur la station de télévision privée de Ouattara, le Premier ministre Guillaume Soro a déclaré que Gbagbo  n’a renoncé  que quand les troupes fidèles à Ouattara sont entrées dans la résidence du président Gbagbo. Les images diffusées sur la station montrant un  Gbagbo serein assis sur son lit ne donnent pas lieu de savoir elles ont  été faites immédiatement ou après sa capture.

Un conseiller principal de Ouattara a tenu à préciser que ce sont lest forces ivoiriennes qui ont arrêté Gbagbo et  les forces françaises étaient tout simplement autour du  périmètre. Frédéric Daguillon, le porte-parole des forces françaises à Abidjan, a déclaré: "il n’y avait pas un seul soldat français à la résidence de Laurent Gbagbo."

"Son arrestation est accueillie avec beaucoup de soulagement et beaucoup de joie. C’est un grand jour", a déclaré M. Coulibaly sur France Info. "C’est la victoire de la justice, la victoire du droit, compte tenu de tout le mal que Laurent Gbagbo a fait à la Côte d’Ivoire. Au lieu de quitter tranquillement le pouvoir, il a préféré plonger le pays dans le chaos."

L’état-major français est revenu sur les circonstances de l’arrestation de Gbagbo : "peu après 15H00" (13H00 locales), "Laurent Gbagbo s’est rendu aux forces républicaines d’Alassane Ouattara", le président ivoirien reconnu par la communauté internationale.

 Les soldats de la force française Licorne "s’étaient redéployés le long des axes stratégiques" et "à aucun moment les forces françaises n’ont pénétré dans les jardins ou la résidence présidentielle", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’état-major, le colonel Thierry Burkhard.

"Laurent Gbagbo a été amené par les forces républicaines avec ses proches à l’Hôtel du Golf", le quartier général des forces d’Allassane Ouattara, a-t-il déclaré. L’état-major s’est refusé à tout autre commentaire sur les conditions de l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo. 

Les circonstances de l’arrestation de Laurent Gbagbo restent à éclaircir. Car si les partisans du président sortant affirment qu’il a été arrêté par les forces spéciales françaises, l’ambassadeur de France à Abidjan, Jean-Marc Simon, assure au contraire que "Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire", fidèles à Alassane Ouattara 

Issard Soumahro, un combattant pro-Ouattara sur les lieux, a déclaré à l’Associated Press que l’offensive terrestre pour capturer  Gbagbo a commencé après que  les frappes aériennes françaises ont lancé au moins jusqu’à 3 heures lundi.

«Nous avons attaqué et forcé une partie du bunker. Il était là avec sa femme et son fils. Il n’a pas été blessé, mais il était fatigué et ses joues étaient gonflées à cause d’une gifle qu’un soldat lui avait infligée», a déclaré Soumahro.

Certains critiques ont accusé Gbagbo de vouloir se cramponner au pouvoir, en partie pour éviter des poursuites par la Cour pénale internationale. Le Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo a commencé l’examen préliminaire des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Côte-d’Ivoire, y compris les accusations portées contre les forces qui cherchent à installer Ouattara.

Aujourd’hui une seule question se pose, la Côte d’ivoire va-t-elle enfin connaitre la paix ? Au vue des armes et des milices qui circulent, une réponse positive semble pour le moment incertaine.

source: Associated Press