Au moment où l’ONU prépare déjà l’après Gbagbo, la question de savoir quel dirigeant aurait été le mieux pour les ivoiriens doit interpeller plus d’un. Du moins ceux qui ont un grain d’humanisme en eux. Au nom des résultats d’une élection truquée autant par La communauté internationale que par le clan Gbagbo, c’est un peuple entier qui est décimé. Et parler aujourd’hui en terme de « génocide » n’est aucunement déplacé.
Dire aux ivoiriens qu’on comprenne ce qu’ils vivent en cet instant serait tout à fait déplacé. Que dire à un père de famille qui voit toute sa famille massacrée ? Que dire de réconfortant à une mère qui a vu mourir sous ses yeux son propre enfant ? Enfin que dire d’apaisant à des enfants qui ne jouent plus aux soldats car soldats ils le sont ? Non on aurait tort de leur dire qu’on les comprend. Mais on pourrait du moins leur témoigner notre chagrin de les voir souffrir, nos souhaits pour qu’ils bénéficient d’un lendemain meilleur, toute notre considération dans cette épreuve infernale qu’ils sont entrain de vivre.
Gbagbo ou Ouattara n’est plus la question. Il s’agit maintenant de venir en aide à un peuple meurtri, tiraillé entre deux dictateurs sanguinaires dépourvus de tout humanisme. Car s’ils avaient un peu de respect pour la vie humaine ils auraient tous deux l’un comme l’autre choisi de quitter le pouvoir. Au lieu de cela, ils ont plutôt choisi d’entrainer dans leur folie, la tuerie d’un peuple innocent, des personnes qui ne demandaient qu’à vivre leur vie malgré les difficultés grandissantes quotidiennes. Ils ont tous deux préférés envoyer ces personnes à la mort ni plus ni moins.
Massacre de population et génocide à l’Ouest.
Selon The Associated Press, Human Rights Watch dit avoir reçu "des informations crédibles sur des abus commis lorsque les forces de Ouattara ont pris le contrôle de plusieurs villes dans l’ouest". Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York évoque le massacre dans un village non loin d’Abidjan d’au moins neuf civils "dans ce qui semble être un cas de punition collective contre des partisans présumés de Gbagbo". "Le meurtre de civils par les forces pro-Ouattara, parfois avec des motifs semblant ethniques ou politiques, risque également de devenir un crime contre l’humanité s’il devient récurrent ou systématique", avertit HRW.
Bien plus, selon un communiqué du comité international de la Croix Rouge (CICR), au moins 800 personnes auraient été tuées le 29 mars lors de violences intercommunautaires dans le quartier Carrefour de la ville de Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Dans le communiqué de cette organisation humanitaire transmis à la PANA, le chef de la délégation du CICR en Côte d’Ivoire, Mme Dominique Liengme, a condamné les attaques directes visant des civils et a rappelé l’obligation des parties au conflit d’assurer en toutes circonstances la protection des populations sur le territoire qu’elles contrôlent. ‘Cet événement est particulièrement choquant par son ampleur et sa brutalité’, a-t-elle ajouté.
La Côte d’Ivoire un nouveau Rwanda ?
On serait tenté de répondre par un oui car tous les ingrédients sont réunis pour un génocide d’une grande ampleur : des civils armés, des rebelles redevenus des soldats de la Force républicaine, Une population ethniquement divisée et comme c’est fut le cas au Rwanda, les Casques bleus de l’ONU et la France sont au rendez vous.