«  Tout le monde doit avoir sa part du gâteau » avait dit Alassane Ouattara lors du face à face qui l’a opposé au présent déchu Laurent Gbagbo, à quelques jours du deuxième tour des élections présidentielles du 28 novembre  2010.

Si les ivoiriens avaient cru ces phrases bénignes, de la part d’un homme politique qui dans une rhétorique essayait de les convaincre de lui accorder leur suffrage, aujourd’hui ils se rendent compte que c’est tout autre chose. Vu que le gâteau en question, c’est la Côte d’ivoire et qu’il est en train de partager entre tous ceux qui ont rendu son ascension possible.

 Et dans ce partage monstrueux, on n’ oublie personne, on accorde surtout selon l’effort fourni. C’est pourquoi la France qui s’est battue corps et âme pour Ouattara,  qui a trempé dans tous les sales dossiers jusque même à arrêter le président sortant, s’est taillé la part du lion.

En effet,  le quotidien ivoirien « le temps » dans sa parution du 14 juin 2011,rapporte que le nouveau président de la république aurait donné 80% du pétrole ivoirien à la France, après sa prise de fonction. La force licorne, détachement de l’armée française en Côte d’ivoire, qui sans doute a subi d’énormes pertes en hommes dans la bataille d’Abidjan, s’est elle vue octroyer la sécurité personnelle du président ivoirien, à hauteur de 21 milliards de franc FCA (environ 33 millions d’euro). Sa propre armée ne lui inspirant pas confiance, Alassane Ouattara a préféré se faire protéger par la métropole, en échange des richesses de la cote d’ivoire.

Le Burkina Faso, pays enclavé qui a servi de base arrière à la rébellion qui l’a conduit au pouvoir, et qui a fourni des mercenaires issus de son armée régulière, a eu la direction du port autonome de San Pedro, le deuxième port du pays.

Ainsi, monsieur Hilaire Lamizana, ressortissant burkinabé est le nouveau patron du port de San Pedro. On reprochera sans doute aux ivoiriens d’être xénophobes, mais la majorité pense que ce ne sont pas les cadres ivoiriens qui manquent. Mais bon, c’est la part du gâteau de Blaise Compaoré qui obtient aussi la gratuité de l’électricité dans son pays. La facture, c’est le contribuable ivoirien qui la paye. Celui-ci a vu en effet  ses dernières factures d’électricité grimper, sans raison valable.

Et quand Ouattara jure la main sur le cœur, qu’il aime la Côte d’ivoire, et qu’il ne doit rien à personne sauf aux ivoiriens dans une interview accordée à « jeune Afrique », il veut tout simplement les amadouer et les endormir. Car dans le fond, il se doit de « remercier » tous ceux qui ont aidé à accéder au pouvoir. C’est pourquoi les éléments des forces républicaines composées d’anciens rebelles, et les mercenaires étrangers demandent chacun 5 millions, (environ 8000 euro) afin de déposer les armes. Une autre situation qui fera sans doute bruit dans les jours à venir.

Les promesses de pluies de milliards qu’il avait faite aux ivoiriens se muent aujourd’hui en pluies de dettes, car le pays vit au rythme de prêts interminables. Et d’ici peu, les fonctionnaires vont subir des coupes dans leur salaire, afin dit-on  de contribuer à la reconstruction nationale. Tous ses faits dénotent clairement que la relance économique n’est pas pour demain. Surtout que désormais les richesses des ivoiriens ne leur appartiennent plus à eux seuls.