Vous êtes le cordon, qui me rattache à la société.

Si en ma demeure, vous vous déplaciez,

De moi nulle part, on n’entendrait plus parler.

Vous me visiteriez.

Du fond de l’atelier, perdu dans la nature, je m’extirperais,

Sur le pantalon, une tâche de peinture,

Un peu d’encre, au bout du doigt.

Je vous invite alors,

A prendre le café, quelques miettes confiturées.

Parler ou ne rien dire, juste admirer,

La cabane provençale, le cabanon ami.

Nous partagerions alors,

Mon familier.

Je visualise, cette douce image,

Afin qu’elle se réalise

Et m’apporte une vie sage.

Alors, retrouvée, la belle vie d’antan,

Ou l’on devenait grand, appréciait le temps.

Celui de la cerise, du strident des cigales,

De la rousseur d’automne, de la blancheur neigeuse.

Mais de là-haut, ils m’ont renvoyé,

M’ont propulsé, vivre en ces années…

Le jour de ma naissance,

Sur le ventre,

Cordon HDMI, on m’a greffé.

Dès l’adolescence,

Au petit déjeuner, mails et cookies.

Jusqu’au dîner,

Panne d’ordi, de déconnexions.

Durant le week-end, en ballade,

Tous les chevaux viennent de Troyes,

Ce doit être vrai,

Car j’en vois peu, autour de moi.

Durant les congés,

Je surfe mais ne sait nager.

Je m’informe et me cultive,

Mais ne connaît ni la forme, ni l’écriture.

J’ai tant d’amis,

Que ma demeure, n’en peut inviter,

Mais reste seul, au fond de mon canapé.

Cordon HDMI, Honte De Moi et Infamie,

je laisse, une partie de mes journées,

A oublier, mes vrais amis

Et ne plus les visiter.

Mais maintenant, je m’aperçois,

Il faut déjà que je m’échappe,

Et brancher quoi ?

Mon cher câble HDMI.

Sa voix alors, va me rassurer.

Un nouveau jour, et la base est à jour.