Certains n’y voient qu’une guerre des chefs pour la prise de l’UMP et surtout la présidentielle de 2017, mais c’est bien plus que cela. François Bayrou, fin politique, l’a bien expliqué : ce qui oppose Copé et Fillon est beaucoup plus profond, il s’agit de deux conceptions radicalement opposées de la politique de droite en France. Pour le leader centriste, le maire de Meaux  représente la ligne sarkozyste qui fait du pied au FN en jouant sur les clivages et les thèmes de division entre les Français. François Fillon, de son côté, représente une droite sociale héritière du gaullisme et qui ne fraye pas avec l’extrême-droite. Il a toujours pris ses distances quand les sujets lui semblaient scabreux relayant très mollement les écarts droitiers de l’ex-président  quand Copé se lançait dans la bataille à corps perdu.

 Deux conceptions complètement différentes donc difficilement conciliables. On se doute que François Bayrou préfère le second au premier. Il compare même la tendance Copé au « Tea party » américain, ça m’étonnerait que l’intéressé apprécie. 

Lors de son prochain congrès, l’UMP devra choisir son leader et, par voix de conséquence, l’orientation du parti. De nombreux cadres ont une préférence pour Fillon plus conforme à leurs valeurs humanistes mais les sondages montrent qu’une grande majorité des électeurs de droite préfèrent la ligne dure allant même jusqu’à l’alliance avec le FN. 

Pour l’instant, avantage à Copé, François Fillon ayant commis l’erreur de dégainer le premier. Son envie de s’emparer de la mairie de Paris est pour l’instant en sourdine.

Mais sait-on jamais, en fonction de l’ampleur de la défaite aux législatives, les appréciations pourront changer. Surtout que François Bayrou n’exclut pas de retrouver le giron de la droite si d’aventure le nouveau leader de l’UMP serait François Fillon.