La minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo a été à l’origine de quelques incidents dans des établissements scolaires. Certains d’entre eux particulièrement graves ont été signalés à la police, voire à la justice. C’est le cas de Ahmed, élève de 8 ans en classe de CE2. Le garçonnet, de la famille des "je ne suis pas Charlie", aurait boudé la minute de silence et cautionné sans réserve les gestes des assassins…
Une posture qui lui a valu bien plus que des réprimandes. Privation de son injection d’insuline, humiliation, criminalisation, marginalisation. Le maître sorti de ses gonds s’en est remis au directeur, lequel a redoublé les "brimades" avant de déposer plainte au commissariat à la fois contre Ahmed pour "apologie du terrorisme" et contre son père pour "intrusion dans l’établissement". Les consignes de fermeté afin que soit traitée au karcher l’ivraie ont été scrupuleusement respectées pour le coup. Najat Belkacem Vallaud n’a pas manqué de féliciter les responsables de cette calamité de l’établissement niçois en question.
La loi est la même pour tous, nous dit-on. Petits et grands encourent des poursuites dès lors qu’il y a infraction. Même quand le prévenu n’est qu’ un mioche qui ne comprend pas le sens des mots qu’il prononce pour les avoir sans doute entendus quelque part dans son entourage. Depuis le tsunami de "je suis charlie", on semble faire peser sur certains une suspicion injuste, voire déstabilisante.
Décidément malgré les fameuses mises en garde, les "amalgames" vont bon train au point de prendre pour argent comptant les jérémiades d’un gamin pour le moins mal encadré. Pendant qu’Ahmed creusait dans le bac à sable, son maître qui lit apparemment dans les pensées lui lance qu’il ne trouvera pas la mitraillette qu’il recherche pour les assassiner ! L’horreur !L’égalité n’est que chimère, "on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille" ; "est-ce que les gens naissent égaux en droits à l’endroit où ils naissent", loin s’en faut !
Issu d’un milieu défavorisé avec un père qualifié de "brutal", l’enfant tout innocent qu’il est, absorbe sans discernement la pollution mentale qu’on lui sert. Au lieu de pallier à ce grave déficit dont souffre Ahmed avec juste des mots, du raisonnement, extraits de la boîte à outils la plus sommaire, le corps enseignant s’emploie à l’enfoncer de plus belle. De quoi lui couper à jamais l’envie de grandir…