Pendant que Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères français était occupé à chercher des contradictions dans le discours de Moscou au sujet de la tenue des élections en Syrie et en Ukraine jusqu’à se féliciter d’avoir contribué à éviter la guerre civile en Ukraine, le pays tout entier demeurait sous le choc provoqué par le massacre d’Odessa perpétré le 2 mai, la veille des commémorations de la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie.

Nos médias ne parlent que très peu de cette tragédie car le dossier est plus que gênant : une cinquantaine de personnes sans armes, dits pro-russes, ont été brûlés vifs ou sauvagement assassinées par des ultranationalistes ukrainiens sans aucune condamnation de la part de la communauté internationale, sans aucune condamnation de la part de François Hollande et encore moins de Laurent Fabius qui a sa part de responsabilité dans cette affaire sordide.

Mais pourquoi s’indigner si les médias nous disent que cette tragédie était la suite d’une vengeance des supporters pacifiques attaqués par des méchants pro-russes ?

 

 

Mais s’agit-il des supporters pacifiques ? Premièrement, il s’agit des supporters que l’on appelle « ultras ». Ce ne sont donc pas de simples supporters. D’autre part, il s’agit des ultras ukrainiens qui est une espèce d’ultras à part. Il suffit de voir le rassemblement de ces ultras ukrainiens à Odessa le 2 mai et écouter ce qu’ils scandent.

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Non, ils ne vont pas scander quelque chose qui ressemble à « Allez OM ! » Ils crient : « Slava Oukraïné !  Guéroïam slava ! » ce qui pourrait être traduit tout bonnement comme « Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros ! » mais détrompons-nous, en réalité, ce sont des slogans des nazis ukrainiens ayant commis des crimes contre l’humanité lors de la Seconde guerre mondiale. Gênant ? Pas pour BHL, par exemple, qui n’hésite point à terminer son discours à Kiev par ces mêmes slogans.

Ni pour la chanteuse ukrainienne de l’Eurovison qui n’hésite pas non plus à crier le plus naturellement du monde: « Slava Oukraïné ! » au lieu de, par exemple, « Vive l’Ukraine ! »

Mais les ultras ukrainiens arrivés à Odessa crient-ils autre chose ? Bien sûr ! Ils commencent par : « Yesli moutchit nostalguia – tchemodan – vokzal – Rossia ! » (Si la nostalgie vous tourmente, alors prenez vos valises et destination Russie !) pour continuer :

« Smert vorogam ! (Mort aux ennemis !) « Oukraïna ponad oussé » (L’Ukraine au-dessus de tout !) Lors de la marche (5 :10) on peut voir les manifestants habillés d’une manière encore moins pacifique. C’est le « Pravy Sector ». Et tout cela, avant la fameuse provocation. Il ne s’agit donc pas d’une manifestation pacifique et encore moins de simples supporters.

Mais qui sont ses « pro-russes » d’Odessa ? Pour le comprendre, regardons cette manifestation pacifique ayant eu lieu le lendemain de la prise du pouvoir par les extrémistes « pro-européens » de maïdan :

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Les manifestants scandent : « Faschizm ne proïdiot » (Le fascisme ne passera pas) ». Car ils ne comprennent que trop bien ce que représente ce nouveau pouvoir soutenu et mis en place par l’UE et par les Etats Unis. Comment donc ces gens-là peuvent-ils être pro-européens ?  Surtout que le nouveau gouvernement fait preuve d’un extrémisme de plus en plus virulent. Ainsi, pour « désarmer » les nazis de « Pravy Sector » le gouvernement les appelle à faire partie de la « Garde nationale » mais pour désarmer l’Est de l’Ukraine le gouvernement lance une opération anti-terroriste. Seulement, l’armée ne peut pas tirer sur les civils qui lui font barrage. On remplace donc cette armée, totalement inefficace face aux civils, par une autre armée, la Garde nationale composée de néonazis ukrainiens. Le comble d’ignominie de ce gouvernement est l’attaque lancée contre la ville de Marioupol le 9 mai, le jour où le peuple fête la victoire sur le nazisme. En voilà quelques images de cette « opération punitive » que l’on ne montrera pas à la télé :

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On entend toujours les mêmes cris des civils : « Fascistes, allez-vous en ! » Alors, s’agit-il des « pro-russes » ou tout simplement d’antifascistes ?

Mais revenons à cette tragédie d’Odessa du 2 mai. On devra constater l’absence totale de forces de police lors de l’incendie de la Maison des syndicas, où des antifascistes ainsi que quelques passants effrayés par les événements se sont abrités. Pourtant, l’attaque du campement pacifique de l’opposition était plus que prévisible. A un certain moment, on verra quelques policiers qui ne feront qu’observer l’affreux spectacle sans intervenir. Les forces de police arrivent quand tout est pratiquement terminé.

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En ce qui concerne les « contradictions insoutenables » dans le dossier ukrainien, il y a en beaucoup. Il suffit de voir cet entretien avec Natalia Vitrenko, présidente du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (opposante à Ianoukovitch) qui dénonce fermement le péril nazi :

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