Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui se tient une conférence sociale réunissant le Président M. Hollande et les partenaires sociaux. Ceux-ci sont représentés par les leaders syndicaux tels M. Chérèque mais aussi les dirigeants d’entreprise et le patronat à l’image de Mme Parisot, à la tête du Medef.
Cette conférence détonne par rapport à devancières du précédent quinquennat. En effet, là où M.Sarkozy orchestrait une réunion unilatérale où lui seul aurait le dernier mot sur chaque problème soulevé là, différence de style…M. Hollande veut montrer qu’il ‘écoute’, ‘échange’, ‘dialogue’ et que les avis et opinions de ses partenaires seront obligatoirement pris en compte pour preuve son engagement à inscrire ce dialogue dans la constitution et sa promesse de ne voter aucune loi au Parlement sans s’être concerté avec les partenaires cités ci-dessus.
Bref, il ne s’agit pas d’un dialogue de façade mais d’un réel effort de réunir les forces autour de grands projets. Car même si ils ne sont pas encore approfondis dans cette réunion les thèmes abordés sont cruciaux pour l’avenir du pays. Sur ces deux jours, les différents acteurs vont se concerter autour de sept tables rondes évoquant des thèmes comme l’emploi, les retraites ou la fonction publique.
La journée d’hier en a satisfait plus d’un sur la forme et cette relation apaisée retrouvée avec le sommet du pouvoir. Pourtant, sur le fond quelques réserves apparaissent…
Prenons l’exemple de la Fonction Publique. Les fonctionnaires s’interrogent sur la politique du gouvernement Ayrault qui a établi comme prioritaires les ministères de l’éducation, de la santé, ou de la sécurité. Malheureusement, ce même gouvernement concède que les autres ministères seront moins avantagés. Les fonctionnaires de ces ministères non prioritaires s’alarment et voient les moyens dans leur secteur baisser produisant une irréversible dégradation.
D’autre part même si Mme Parisot se satisfait de cette volonté de dialogue elle voudrait aussi qu’on s’efforce dans ce gouvernement de favoriser et faciliter l’esprit d’entreprendre et de rendre les entreprises françaises plus compétitives.
Mais le plus grand opposant à M. Hollande ne se trouve pas en France mais au niveau international. Il s’agit d’un certain David Cameron, premier ministre de sa majesté. On sait Cameron hostile au ‘socialiste’ Hollande comme il l’est aussi à l’encontre de l’Europe.
Ainsi, à l’heure où M.Hollande revendique la méthode du dialogue et du compromis au niveau des acteurs majeurs de l’économie française saura -t-il ‘dialoguer’ avec son homologue britannique ?
Vu les divergences quasi structurelles ( politique fiscale, importance des marchés financiers ) qui les opposent rien n’est moins sûr !