Ministre vidéosurveillant  les cancéreux de l’assistanat

 

L’assistanat est le cancer de la société française.

        M. L. Wauquiez, votre propos généraliste m’indispose, m’insupporte, car il est mensonger ou inexact pour le moins. Et comme vous savez que les Français vont gober cette phrase, vous êtes davantage critiquable.
 
    L’Etat manque d’argent ? Qu’il en prenne aux pauvres ! disait J. Renard au début du XX° siècle. Il fallait un ministre pour appliquer cette boutade.
    Autre remarque définitive: les chômeurs sont tous des fainéants, des fraudeurs ou des profiteurs. 
   Il est curieux que l’on ne mentionne jamais qu’un cadre peut toucher plusieurs SMIG pendant son chômage.
   Dans le vocabulaire populiste, il faut toujours répéter : « ceux qui se lèvent le matin ». A croire que l’artisan-boulanger est le seul symbole de la valeur travail. Tous ceux qui, là où il y a encore les 3/8 commencent le soir sont donc des feignasses ! 
 
   D’abord, il faut dire une fois pour toutes que les chômeurs sont des gens qui ont travaillé pour avoir ce DROIT. Ainsi, les moins de 25 ans n’ont droit à rien du tout. Et ce qu’ils touchent provient de leurs cotisations. L’assuranciel n’est pas le sujet, malgré les efforts du ministre pour nous le faire penser.
 
   Donc l’assistanat ne concerne pas les chômeurs. Mais ceux qui ne peuvent plus l’être (ça doit être un bonheur, non ?) ou ceux qui n’ont jamais travaillé. 
   Ensuite, puisqu’il s’agit du RSA, le maximum encaissable est de 467 euros, un pactole. Encore trop.
    Car il s’agit dans ce discours de désigner à la vindicte populiste, des pauvres qui ne le sont pas assez par rapport aux travailleurs pauvres.

Qu’il existe des fraudeurs, c’est certain. Evalués à 5% des assistés. Qu’on les poursuive sérieusement est indispensable. Ce sera d’autant plus facile qu’on supprime des fonctionnaires qui en sont chargés. Doit-on croire que la poursuite des fraudeurs ne vaut pas l’argent récupéré face à la baisse de quelques revenus sur les 100% des aidés ?

   Selon le ministre, on va demander 5 heures de travail social à des désocialisés. Par exemple, pour vous interdire toute disponibilité, 1 heure par jour à la sortie des écoles, à supposer qu’elle soit proche du domicile de l’assisté. Au moins vous êtes sûrs de ne plus pouvoir suivre aucune formation.

 
    Force est de constater que pénaliser, abaisser les revenus des plus malheureux d’entre nous est plus facile que d’imposer des règles strictes au monde intouchable de la finance.
  Les préretraités, pour lesquels, je crois, l’Etat contribue n’auraient-ils pas le DEVOIR de quelque utilité sociale en attendant la retraite méritée ?
 
   Est-il besoin, M. le ministre, d’utiliser des mots aussi lourds pour dire que les assistés sont la plaie mortelle de la France ?
   Parmi les très heureux bénéficiaires de notre solidarité se trouvent les handicapés, ne voudriez-vous pas partager leur malheur à ces budgétivores ?