Parlons déchets.
Aujourd’hui, plus de 29% de nos poubelles d’ordures ménagères contiennent des déchets organiques et donc biodégradables. Mais sait-on encore ce que cela signifie ?
Voyons déjà ce que cela ne signifie pas.
Le mot ‘biodégradable’ est utilisé à tort sur les sachets plastiques. Qui a déjà vu un sachet plastique abandonné dans la nature se décomposer en de milliers de petits morceaux sous les actions conjuguées d’une multitude d’insectes ? Personne. Un sac plastique est porté disparu au bout de 100 ans. Et encore, c’est bien parce qu’il s’est déchiré en de milliers de petits morceaux, comme écrit ci-dessus, mais sous l’action conjugué du vent, des déchirures inopportunes et de pauvres animaux l’ayant confondu avec une méduse.
On l’avait compris, les mots ‘biodégradable’ et ‘organique’ se rattachent à
On retrouve, en vrac, dans cette catégorie, tout ce qui pousse dans la terre (pas dans le bitume, ça ce sont des immeubles), tout ce qui sort de la terre, tout ce qui vient de la mer (hormis les marées noires), tout ce qui vole dans les airs et qui a des chances de se reproduire (désolé pour les avions).
Bref, en gros, tout ce qui ne vient pas de l’homme.
Actuellement, la gestion de nos déchets est entrée dans le mode :
Je consomme, je balance dans la première poubelle qui vient ou alors je consomme en faisant un peu attention, je trie plus ou moins mais quand je n’ai pas la poubelle adaptée, je vise la plus proche.
Soyons cru et sincère, mon but est de vous faire changer de mode.
Et pour cela, je vais jouer sur vos émotions.
Imaginez un gigantesque four. D’un côté rentrent les arbres, les jolies fleurs, des animaux, des fruits et légumes, de l’autre sort… un gros tas de cendre stérile et, au final, une longue route toute droite toute noire toute figée. C’est le principe de l’incinération.
Maintenant, imaginez que le four est un immense tas de terre qui n’est certes pas très esthétique (selon un point de vue urbain) mais sur lequel poussent de multiples plants : courge, tomates, pommes de terre, tournesols. Vous tournez la tête et vous voyez apparaître de petits mulots, perçant une énième cheminée d’aération pour leur terrier. Intrigué, vous observez de plus près cette matière étrange qui semble pleine de vie : oui, elle grouille de vers de terre !
Et puis soudain vous réalisez que cet énorme tas plein de vie est un grand tas de déchets. Mais qu’aucun matériau qui le constitue ne semble dangereux.
C’est un parfait alliage de déchets biodégradables qui, au lieu de finir au bûcher, vont se décomposer joyeusement pour redonner de la terre fertile.
Par ici, branchages, feuilles, troncs, épluchures, fruits talés, coquilles de noix, noisettes, châtaignes, amandes. Par là herbes, arbustes, sachets de thé, mouchoirs, papiers, cartons, os, restes de repas cuits ou crus qui se décomposent joyeusement.
Nous choisissons tout. Si nous voulons finir sur une terre stérilisée, c’est notre choix.
Si par contre, nous voulons lutter contre la stérilisation systématique de nos déchets, encourager le recyclage de nos déchets organiques, et retrouver la terre de nos aïeux cela est notre choix également.
Vous avez un jardin ? Cela est facile, compostez dans un coin, dans un composteur, sur un tas, dans vos haies.
Vous n’en avez pas ? Faites comme moi. Appropriez vous un bout de parc, un morceau de verdure un peu caché et commencez à y rassembler tout ce qui est naturel. Mélangez bien régulièrement, ajoutez des feuilles en cas de trop forte humidité et attendez.
Cet article n’est pas sponsorisé par les pompes funèbres.
quelle recrue !!! j’suis écroulée de rire! et oui l’écocitoyenneté peut être amusante et, qui sait, faire mouche !
croyons y!!!
ce commentaire n’est pas sponsorisé par Roger S.
😉 😀 ;D
Sympa votre article; j’imagine les citadins envahir les quelques espaces verts de futur engrais!!! pour les papiers et cartons, il vaut mieux hesiter avant de les jeter dans la nature! ils mettent plus de temps à se decomposer
Attention, lors du compostage il y a production de [b]méthane[/b], or le méthane est nettement plus nocif comme gaz à effet de serre que le CO2.
Dans un système de production de compost à l’air libre, on produit du méthane qui s’échappe dans l’atmosphère, alors qu’il est récupéré (ou récupérable) lors de production dans un volume confiné où il peut servir par la suite comme gaz de chauffage.
Les sacs plastiques biodégradable, en Colombie en tout cas, sont fabriqués à base de maïs (donc naturels) et ils se dégradent en un ou deux mois s’ils sont exposés au soleil et aux intempéries. En Europe il existe des sacs fabriqués à partir d’amidon qui sont hydro biodégradables… ce sont ces produits qu’il faut privilégier.
Pour les autres sacs, il ne faut pas confondre confondre les sacs photo-fragmentables et oxo-biodégradables. Les premiers s’arrêtent à une fragmentation les seconds vont jusqu’à la création d’une biomasse, d’eau et de CO2 lors de la biodégradation. Pour les fragmentables, il faut se rappeler que la fragmentation n’est qu’une étape avant la biodégradation.
Bonjour et merci de vos commentaires !
Juste cette réponse rapide pour expliquer quelques termes de mon article.
Le compostage est un processus de décomposition par une faune macro et micro scopique. Elle ne produit pas de méthane. Le processus dont tu parles, Le Candide, c’est la méthanisation qui est un procédé de décomposition anaérobie (en absence d’oxygène) par des bactéries. Il est effectivement utilisé dans certains pays (décharges ou exploitation fermières par exemple) pour produire de l’énergie via la combustion du méthane. Il y a donc une grande différence avec le compostage.
Sinon dans mon article; je parle bien de sacs en plastique donc non biodégradable malgré les indications sur les sacs c’est à dire qui ne disparaît pas naturellement.
Au plaisir!
Roger S
Voici un bien bel article traité avec humour (j’en redemande) pour faire de nous des écocitoyens ;D
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Bonjour Roger S,
Tout d’abord, merci pour votre article et votre réponse,
mais je me sens obligé de vous contredire, car même si lors d’un compostage en plein air, seule la partie intérieure du tas dégage du biogaz sous forme de méthane (CH4), du fait de l’absence d’air à cet endroit (qui se trouve donc en condition d’anaérobie), la surface de contact avec l’air provoque aussi une fermentation avec décomposition de la biomasse, mais cette fois-ci avec dégagement de CO2 (condition d’aérobie).
Le rapport CH4 / CO2 dépend donc de la forme du tas, c’est-à-dire du rapport en volume de la biomasse non exposée à l’air de celle exposée à l’air.
De plus le compostage en présence d’air, ou même ventilé, provoque un fort dégagement de chaleur sous forme de vapeur d’eau (autre gaz à effet de serre).
[b]
Le compostage en plein air produit donc dans tous les cas des gaz à effet de serre ![/b]
Un bon écologiste lui préférera donc le compostage en milieu fermé pour favoriser la production de méthane qui sera récupéré.
De plus, en milieu fermé, une pompe à chaleur peut récupérer la chaleur de condensation de la vapeur d’eau ainsi que la chaleur de l’air.
En conclusion, tout compostage devrait se faire en milieu fermé pour être vraiment écologiquement rentable et surtout pour éviter la fuite du méthane dans l’atmosphère, gaz 56 fois plus polluant que le CO2 sur l’effet de serre.
D’ailleurs, il me semble que nombre de spécialistes affirment que le compostage à l’air libre devrait être proscrit.
Concernant les sacs, il me semble que vous parliez bien des sacs plastiques biodégradables (« Le mot ‘biodégradable’ est utilisé à tort sur les sachets plastiques. »), et non des sacs non biodégradables.
C’est pour cela que je voulais préciser que – selon les informations que j’ai trouvées – les sacs dont vous parlez doivent, en cas d’abandon dans la nature, au bout de 14 à 16 mois (cette durée est programmable) et suivant les conditions climatiques, devenir fragmentables. Cette fragmentation est signe que le plastique perd ses propriétés mécaniques et cesse d’être un polymère, il devient hydrophile et biodégradable, c’est-à-dire assimilable par les micro-organismes présents dans le sol, jusqu’à sa disparition totale.
Ce phénomène, appelé oxo biodégradation, commence dès la fabrication ; il est irréversible. Il conduit à une dégradation totale du produit additivé à l’issue de la période programmée d’utilisation ne laissant que de l’eau, du C02 et une biomasse.
Il ne faut donc pas tirer sur tous les sacs plastiques, mais leur préférer les oxo-biodégradables. Et puis, pourquoi ne pas revenir au caddie ou au cabas d’antan ?
Bonjour le candide,
Je reste sceptique sur les sacs oxo biodégradables dont tu parles et qui me semblent bien expérimental : ils ont bien le temps de faire des dégâts en 15 mois de latence avant dégradation complète.
Je te rejoins sur les cabats, après tout, pourquoi s’encombrer de plastiques quand on peut y réchapper ?..
Sur le compostage, mon sujet reste le compostage individuel, celui qui rentre dans un petit mètre cube. La partie anaérobie est donc négligeable (par rapport aux rejets gazeux d’un humain par exemple) et ne devrait pas exister si le compost est bien brassé et cela par les vers de terre et les propriétaires bien avisés.
Effectivement la méthanisation industrielle qui brule le méthane (j’ai trouvé qu’1kg de méthane avait un impact 25 fois plus fort qu’1kg de CO2, quel est le chiffre exact ?) pour produire de l’énergie semble être une bonne solution (mieux que l’incinération en tout cas) mais produit elle aussi un gaz à effet de serre, le CO2, en assez grande quantité. Donc quelle est la bonne solution ?
Merci de cette discussion constructive !
Roger S