Pendant que s’organise en catimini la libéralisation du parc hydroélectrique français, des interrogations sur la politique énergétique française subsistent. Si la CGT s’inquiète de l’évolution de la première source d’énergie renouvelable du pays, Manuel Valls, Jean-Bernad Lévy et Gérard Mestrallet se veulent rassurants…

Après le rail, et les professions réglementées le gouvernement se prépare à répondre aux exigences de Bruxelles dans le secteur de l’énergie. Cette fois-ci c’est le patrimoine français, à savoir les barrages hydroélectriques qui sont dans le viseur des commissaires européens. Si le projet est dans les cartons depuis longtemps, les syndicats sont aujourd’hui vent debout contre le projet de Ségolène Royal.

« Certes, le décret Borloo, qui devait mettre cette réforme en œuvre, n’est pas appliqué, admet Jean-Damien Navarro, secrétaire départemental de la CGT-hydraulique, mais il contient des dispositions particulièrement inquiétantes ». De son côté,  la CFE-CGC estime que « la mise en concurrence ou création d’une multitude d’opérateurs locaux, (…) ne ferait que conduire à partager les capacités hydrauliques du pays et à ouvrir la voie à leur privatisation rampante ».

Cependant, afin de rassurer les acteurs du secteur, Manuel Valls et Ségolène Royal assistaient au colloque du Syndicat des énergies renouvelables (SER). A cette occasion le Premier Ministre a affirmé : « Nous devons réinventer notre modèle de croissance. L’écologie et l’économie, l’écologie et la compétitivité, l’écologie et la croissance ne sont pas opposées ».

De son côté le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, lors de la présentation des résultats financiers de l’entreprise publique a également tenu à se montrer rassurant : « Dans les énergies nouvelles, EDF est peut-être parti en retard mais met désormais les bouchées doubles ». De même le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet a rappelé que « le contexte réglementaire est favorable dans toute l’Europe » au développement des ENR.

Eléments de langage ou réalité de terrain, l’optimisme des grands patrons laisse parfois songeur. Néanmoins, l’Agence Européenne de l’Environnement semble cette fois conforter leur jugement puisqu’elle indique que « la part des énergies renouvelables a atteint 14,9 % dans la consommation finale brute d’énergie », conformément aux objectifs fixés par la commission européenne.