Comment est créé l’argent, ou plus exactement la monnaie ? 

Voilà une question qui, si elle était posée dans la rue, recueillerait plus de 99 % de mauvaises réponses… Certains répondraient "par l’Etat avec la planche à billet", d’autres "par la banque centrale", d’autres "par le Trésor"…

Pourtant peu de gens parlerait du principal mécanisme de création monétaire : l’offre de crédit par les banques commerciales comme Crédit Mutuel, BNP Paribas, Société Générale, Bank of America, Royal Bank of Scotland, Chase Manhattan Bank, etc…

En effet le pouvoir de création monétaire est détenu à 92 % par des organismes privés : les banques commerciales ! Cela en surprend sûrement plus d’un…

 

Comment procèdent-elles ?

 

Lorsqu’un particulier, une entreprise ou une collectivité publique a besoin d’une avance d’argent, elle vient réclamer un crédit à sa banque.

La banque, après examen de la capacité de remboursement du demandeur va accepter ou non d’avancer de l’argent qui devra être restitué petit à petit sur une période donnée avec un taux d’intérêt en faveur de la banque.

 

Si la banque accepte de faire crédit, elle va tout simplement rajouter la somme demandée sur le compte de l’emprunteur… MAIS CETTE SOMME N’EST RETIREE NULLE PART AILLEURS !

 


Aucun compte d’un autre client n’est réduit, les sommes dans les "coffres" de la banque ne sont pas réduits ! C’est de l’argent nouveau qui est créé et qui vient gonfler la masse monétaire globale.

 

Il existe bien sûr des limites à cette création monétaire par les banques commerciales. La banque doit disposer en Banque Centrale d’un pourcentage déterminé des dépôts de ses clients (les réserves obligatoires : 2 % en zone euro et 12,5 % en Chine par exemple).

 

De plus, les établissements de crédit sont tenus de respecter en permanence un ratio de solvabilité (ratio Cooke ou Bâle 2), rapport entre le montant de leurs fonds propres et celui de l’ensemble des risques qu’ils encourent du fait de leurs opérations, au moins égal à 8% en zone euro.

 

Ainsi si la banque possède 1000 euros en réserves, elle pourra créer théoriquement jusqu’à 920 euros en zone euro pour les proposer en crédit et ce sans toucher à ses 1000 euros de réserves. Autre limite, la banque doit aussi satisfaire à la demande d’espèce qui diminue ses fonds propres (les retraits des clients en billets) et est de l’ordre de 12 % des dépôts.

fractional_reserve_lending_at_20percent.gifPrenons l’exemple d’un ratio Cooke de 10 % pour faciliter les calculs :

A l’échelle du système bancaire, l’emprunteur A qui a emprunté 1000 euros à la banque 1 va acheter un produit à l’individu B qui va le déposer sur son compte à la banque 2. La banque 2 va ainsi voir le niveau de ses fonds propres augmenter de 1000 et pourra en proposer 90 % soit 900 euros à un client C qui va acheter un service à l’individu D qui va le déposer à sa banque 3 qui pourra offrir 90 % de 900 euros à un client E lors d’un crédit soit 810 euros et ainsi de suite…

C’est l’effet multiplicateur (de monnaie) du crédit. Pour un exemple de ratio Cooke de 10 %, un système bancaire pourra créer théoriquement jusqu’à 9 fois le dépôt initial. On se rend donc compte que l’argent est une dette par nature, si toutes les dettes étaient remboursées il n’y aurait plus d’argent. Mais l’offre de crédit étant largement supérieure aux remboursements, la masse monétaire globale croît très fortement (+ 10 % par an en zone euro).

La banque au fur et à mesure du remboursement du crédit va détruire la somme créée (en supprimant la créance à son actif et la monnaie à son passif sur son ordinateur) et va conserver les intérêts perçus sur cette création monétaire.

Cette création monétaire est sans coût pour la banque qui n’a qu’une seule chose à faire : écrire le montant sur son ordinateur sur le compte de l’emprunteur, cela prend deux secondes, il n’y a aucun billets à imprimer, la monnaie étant scripturale à 92 % (8 % est sous forme de billets créés par la banque centrale et de pièces créées par le Trésor).

Les quelques frais de personnel pour examiner la situation du demandeur de crédit sont compris dans les frais de dossier et on peut donc se demander si les intérêts demandés lors des crédits sont légitimes ? En effet la somme des intérêts payés lors des remboursements de crédits est faramineuse : si vous demandez un prêt de 300 000 euros à votre banque pour acheter un logement à 4,80% sur 20 ans + 0,36% d’assurance, le coût total de votre crédit sera de 188 849 euros. Votre maison qui vaut 300 000 euros vous coûtera donc 488 849 euros ! Cela représente 250 euros de pouvoir d’achat PAR MOIS qui disparait pendant 63 ANS soit presque toute une vie…

 

Ces informations sont si peu répandues que la grande majorité des conseillers bancaires que vous rencontrez dans votre banque ignore tout simplement le mécanisme de création de l’argent et vous répondront qu’ils prêtent l’argent des autres déposants… Cette ignorance est aussi très présente dans le milieu politique…

 

A vous citoyens de propager la connaissance !