Pour Washington il y aura un avant et un après janvier 2011 dans sa logique de domination du Proche et Moyen Orient. En effet si l’après-Moubarak se précise et se précipite, dans les mois à venir, tout risque d’être radicalement différent pour la seule super puissance. D’où, certainement, l’obsession d’en évaluer et doser les risques en ménageant une sortie tout en douceur pour le raïs égyptien. C’est à ce prix que deux des plus grandes peurs américaines devraient être évitées.
Washington savait la menace planante, mais elle ne croyait pas la rue égyptienne capable d’en réaliser si tôt les formes. Que le régime Moubarak ait été en fin de course, tout le monde, ou presque, le savait, ou plutôt le craignait. L’Egypte incarnant à plein cette ambivalence de la plus puissante et prosélyte des démocraties du monde (les Etats-Unis) effrayée à l’idée de voir chuter certains régimes autocrates qui comptaient parmi ses plus importants alliés.
C’est pourquoi il est incontestable que les évènements égyptiens placent l’administration Obama dans un embarras qu’elle se doit de taire et de ne surtout pas montrer. Car échaudés par l’intransigeance démocratique des administrations Bush, aptes à justifier n’importe quel acte de guerre en défense de la démocratie, l’administration Obama ne cesse de se montrer beaucoup moins exigeante et engagée sur les questions de défense de la démocratie. Pour preuve dans son projet de budget 2010, l’administration Obama réduit de 60% l’aide promouvant la Démocratie et la bonne gouvernance en Egypte. De l’aveu même d’Hillary Clinton, conditionner l’aide à certaines réformes démocratiques n’est pas dans l’intention politique de cette administration.
Et la précision est d’importance lorsqu’on connait l’ampleur de l’aide allouée à l’Egypte chaque année. Car sur les 3 milliards de dollars versés par an, le fait que près de 1,3 milliards aillent directement à l’armée n’est pas anodin dans cette volonté de ne rien voir bouger en Egypte. Car l’armée, ainsi choyée peut rester un pilier fort du régime et éviter toutes évolutions de celui-ci dans un sens trop ouvertement réformateur.
En réalité ce que cette aide promeut implicitement c’est la tentative de ne surtout pas laisser émerger une double possibilité qui effraie les américains depuis plus de 25 ans. A savoir l’émergence, en Egypte, d’un nouveau Khomeiny ou celle d’un nouveau Nasser. La première option renvoi au schéma iranien d’un islamisme très antiaméricain arrivé au pouvoir suite à une révolution, par nécessairement islamiste, confisquée. La seconde option renvoi, elle, à la réémergence d’un nationalisme arabe cherchant le rejet de tout ce qui est américain au prétexte d’un panarabisme devant être politiquement réalisé.
Incontestablement c’est bel et bien cette peur que les évènements égyptiens font ressurgir. Ces hésitations américaines n’étant pas uniquement dues à une accélération des évènements entrainant un débordement des capacités à pouvoir anticiper et prévoir les choses. Certains diplomates américains le disent. La peur du chaos profitant aux extrémistes, forcément antiaméricains, est, sans conteste, une des composantes guidant l’attitude américaine.
Mais comme toujours, aux Etats-Unis, rien n’est simple, car les points de vue divergents sur la question existent. Certains refusent déjà cette logique de la peur pour inciter les Etats-Unis a d’ore et déjà se faire à l’idée qu’à l’avenir il sera plus dur, pour eux, de faire valoir leurs intérêts dans la région. C’est, par exemple, le point de vue de Robert Kaplan, qui justement rappel que ce qui relevait de la décision d’un homme du temps de l’autocratie de Moubarak, relèvera, dans l’avenir, de plusieurs personnes.
Ainsi quelle que puisse être l’issue de ces évènements il est certains qu’ils déboucheront sur un Moyen et Proche Orient où les régimes tenteront de mieux tenir compte des attentes de leurs sociétés civiles ; soit pour être devenus plus démocratiques, soit par la peur d’avoir à le devenir par la révolution. Avec la crise égyptienne les Etats-Unis semblent, sans conteste, à la croisée des chemins en ce qui concerne leur domination sur la région. On comprend mieux, dès lors, les hésitations de l’administration Obama.
« BARACK-OBAMA- avait dejà tout dit ,lors de son discour en ègypte;ce discour etait premonitoire,en amont de ce qui ce passe en aval aujourd’hui…soyer attentif au pouvoir des mots…ce n’est plus de la politique-mercantille.:::!!!