Décidément si les médias hiérarchisent à notre place l’information, nous ne cherchons pas non plus à vouloir en savoir plus. Il est toujours plus confortable de contester et d’enfiler un bonnet rouge, ou de pester contre une équipe de France à la dérive  que de chercher à comprendre où va notre monde…C’est vrai qu’en le découvrant, on a alors une seule envie : se divertir et se changer les idées.   

 

(L’île de Noël…quel drôle de nom pour un centre de rétention des migrants)

L’horreur n’a pas de patrie, elle est universelle

 

Certaines images hantent les esprits et pourtant. Alors que tout un chacun garde en mémoire la vilénie du Mur de Berlin, d’autres plus à l’Est continuent de se murer derrières d’improbables barricades. Le mur de la honte se transforme alors en frontière aux portes de l’Europe et si la Bulgarie, responsable de ce méfait, souligne la nécessité de se protéger de l’invasion de son puissant voisin ottoman, l’Europe, elle, se drape de vertu n’interdisant ni ne condamnant ces travaux de maçonnerie. Un mur de 30 kilomètres de long protégera donc l’Europe des hordes de migrants venus nous dépouiller, faisant le bonheur des marchands du même nom. Ces derniers inviteront les candidats au séjour européen à s’entasser sur une embarcation, qui si elle arrive à destination, les mènera sur une charmante station balnéaire de Méditerranée : Bienvenue à Lampedusa….Décidément, l’Europe a bien du mal à assumer sa (ou plutôt ses d’où le paradoxe insoluble) position vis-à-vis de l’immigration.

 

Des atrocités commises au nom de la protection

 

 On pourrait se voiler la face et dénoncer ce crime odieux, mais comment alors justifier notre position à nos descendants. La lâcheté n’a alors plus de nom et on détourne le regard pour ne pas voir les crimes commis au nom de notre sacrosainte protection…Comment alors condamner les mêmes échoués de Lampedusa qui s’en s’ont pris violemment à un martyr de la mer à peine débarqué ce 25 octobre 2013 ? L’enquête a démontré depuis, que ce nouveau clandestin n’est autre que Mouhamud Elmi Mouhidin, qui, des jours durant, tortura ses nouveaux « amis de fortune » avant leur départ de Lybie. A son tour victime de ce périlleux voyage, le tortionnaire se retrouvait alors face à ses anciennes victimes, qui n’oublièrent rien des atrocités commises. Des câbles électriques comme outils de torture, la scène n’a rien de nouveau ni même les viols commis sur les femmes à la vue de tous….L’horreur n’a pas de nationalité…. 

 

L’Iran cherche une nouvelle reconnaissance internationale et adopte nos mœurs ?

 

Les discussions menées à Genève le confirment : l’Iran, le parent terrible de ce Proche Orient qui n’a de proche que le nom, semble désormais sur la voie de la négociation et les Occidentaux ont beau jeu de démontrer  leur capacité de persuasion. Là où les uns s’évertuent à démontrer leur (nouvelle) bonne foi,  les autres eux soulignent leur force de conviction. Toujours est-il que la puissance iranienne s’apprête à signer un accord sur le nucléaire qui a jusque-là tant divisé. Que ce soit par véritable volonté d’ouverture ou contraint de lever différents embargos, la  présidence d’Hassan Rohani  semble augurer d’une ère nouvelle pour cette puissance iranienne.

 

Des mœurs politiques à l’occidentale ???

 

C’est aussi en ces temps nouveaux, que l’on découvre qu’en Iran comme ailleurs, l’argent s’arrange de toutes les idéologies. Proche de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, le milliardaire Babak Zanjani est désormais sous de multiples accusations de la part du nouveau pouvoir, qui lui reproche un enrichissement personnel réalisé grâce à ses relations au plus haut sommet du pouvoir.  Malgré les interdictions internationales, le milliardaire est accusé (y compris par les instances internationales) d’avoir commercialisé du pétrole malgré l’embargo. Si l’ancien pouvoir est jusque-là épargné, on peut néanmoins y voir un règlement de compte, dont les discussions à Genève représentent une partie encore plus visible.

Comme quoi même la corruption est apatride….

 

 

 

(Pour aller plus loin :L’Europe s’emmure pour repousser les migrants. Elise VINCENT. Et Arrestation du bourreau des naufragés de Lampedusa, reconnu par ses victimes. Salvatore ALOÏSE. In  Le Monde daté du Dimanche 10 et Lundi 11 Novembre 2013)