Fumeur depuis une dizaine d’année, je fumais environ un paquet de cigarettes par jour jusqu’à fin 2008. Depuis le 1er de l’an 2009, je ne fume plus, et n’ai jamais repris ne serait- ce qu’une « taffe ».  Avant ce jour, je n’avais jamais essayé d’arrêter de fumer d’ailleurs.

 

Quel miracle s’est produit entre le 31 decembre 2008 et le 1er Janvier 2009 ?

En réalité, aucun miracle ne s’est produit. Juste un réveil très douloureux et 4 jours et 3 nuits  difficiles.

 

En effet, le 1er janvier 2009 au matin, je me suis réveillé avec une forte douleur à la poitrine, du coté du poumon droit. La douleur était telle que je ne pouvais pas me lever. Tout simplement impossible.

 

Naturellement, ma vie a défilé dans ma tête,  et de nombreuses questions sont apparues. Est-ce la fin ? Qu’ai-je donc ? Ai- je trop abusé d’alcool et de cigarettes dans ma courte vie (25 ans) ?

Le médecin d’urgence a tout de suite diagnostiqué le problème : un pneumothorax !

Sauf, qu’à cette époque là, je ne savais absolument pas ce que cela signifiait. J’ai donc cogité pendant de longues heures. On se sent absolument seul dans ces moments là.

Ne pouvant absolument pas bouger, les pompiers sont venus me récupérer dans ma chambre. Le chemin de celle-ci jusqu’au véhicule fut un calvaire. Une douleur abominable me submergeait, je criais « Plus jamais, je vous le dit, plus jamais je ne fumerais, j’arrête de fumer ! »

Un 1er janvier aux urgences :

Arriver aux urgences un 1er janvier au matin, n’est pas vraiment rassurant. On imagine avoir à faire à des médecins de remplacement, des chirurgiens apprentis, des infirmières fatiguées et blasées…

 

L’intervention consistait à me placer un drain dans la cage thoracique. Apres que le chirurgien ait lu la notice du matériel d’intervention, sous mes yeux étonnés et un peu affolés, l’opération s’est plutôt bien passée.

 

Les 4 jours et 3 nuits les plus longues de ma vie :

L’intervention terminée, j’ai été admis dans le service pneumologie. Le service était saturé, j’ai donc été installé dans une chambre double avec un patient que je n’oublierai jamais.

Un monsieur d’une soixantaine d’année atteint d’un cancer du poumon en phase terminale. Sa maladie s’était déclenchée quelques mois plus tôt et l’avait affaibli très rapidement, à une vitesse vertigineuse. En effet, il ne pouvait pas bouger sans sa bouteille d’oxygène. Le moindre geste anodin était pratiquement insurmontable. Ce déplacer jusqu’aux toilettes de la chambre  lui prenait toute son énergie et il mettait des heures à s’en remettre.

La nuit, toutes les 2 heures, il devait être branché à un système respiratoire très bruyant durant une dizaine de minutes. Cette intervention était faite avec l’aide d’aides soignantes. En clair, il ne dormait pratiquement jamais et moi non plus d’ailleurs.

Le matin de mon départ, j’ai été réveillé par des gémissements, il implorait, il voulait mourir, ne plus souffrir. Je me souviendrais toujours de ses mots : « je veux mourir ».

Ces 4 jours m’ont définitivement décroché de la cigarette. Je n’ai eu besoin d’aucune aide (patch, médicament…) pour arrêter de fumer.  

Près de 3 ans après, je n’ai jamais repris la cigarette.