Dans une vie antérieure, j’étais congru et féru d’orthotypographie et amateur de belle typographie. Puisque s’est ouvert un débat sur les améliorations à porter au site de Come4News, j’apporte ma pierre à l’édifice… Plouf ! Voici l’ébauche des prémices de quelques pistes pour améliorer tant l’identité visuelle de C4N que la « lisabilité » (legibility) de ses contenus…

Tout d’abord, sachez que la typographie est une passion prenante, voire exigeante. Elle englobe, au sens large, de multiples disciplines. Le premier pas consiste à se documenter, le second à observer, le suivant à partager, débattre, participer en créant soi-même…

 

L’une des premières choses à envisager pour améliorer Come4News consiste à tenter de respecter l’orthotypographie. Auteur initial de l’entrée que lui consacre l’espace francophone de Wikipedia, je ne désespère pas d’en voir d’autres apparaître dans Le Grand Robert et dans L’Encyclopædia Universalis (dont je fus l’un des correcteurs, et le malheureux premier auteur de l’entrée « Toulouse »). C’est très complexe, catilleux (le vocable ne figure pas dans mes éditions du « Grand Bob », mais peut-être dans d’antérieures, comme ailleurs). Cela consiste par exemple à s’interroger si on va italiser « Come4News » (à la fois site et intitulé, comme « Wikipedia ») ou « Grand Bob » (surnom du Grand Robert de la langue française, intitulé décliné au long, abrégé parfois en GR ou GR). C’est un travail de moine (une lecture, deux relectures pour une version PDF de Clearstream-Eads, livre de Jean Galli-Douani, en édition revue et augmentée aux éds Bénévent). Un exemple ? &c. suivi de deux points est une redondance ; les points de suite ne sont pas trois glyphes « point » mais le caractère « points de suite » qui générera la sortie (le glyphe) correspondante. Un autre ? Une espace insécable (obtenue sous MSWord par la commande Ctrl+Maj+barre d’esp., ou l’autre, sous MSWindows, Alt+0160) diffère en genre d’un espace d’interligne. Documentez-vous, et dans un premier temps trouvez une « marche » en ligne ; dans un second vous pouvez acquérir Le Ramat de la typographie, d’Aurel Ramat, dans l’une ou l’autre de ses éditions (préférez la plus récente), ou tout autre ouvrage sérieux. Dans un troisième, rejoignez la Liste typographique francophone et débattez ad nauseam (en vous munissant d’un Larousse pour les expressions latines, voire d’un traité de dictionnairique) de la docte somme de Lacroux. L’Opus Lacroussianum Magnum (en bonne orthotypo française : Opus lacroussianum magnum, mais cela se discute ad libitum, à son bon gré) sera votre bible.

 

Pour la typographie, inversez la méthode. Ne vous documentez pas d’abord, voyez, voyez, voyez. Cela étant, vous pouvez voir tout en vous documentant. Commencez peut-être par le site du chapitre français de l’ATyPi (non, zut, c’est l’ATypI, heureusement pas comme TeX, avec une e souscrite en petite capitale), Le Typographe (mais citez Le Typographe et ses publications). Ensuite, passez sur les sites personnels des membres, celui de Jean-François Porchez (trouvez-les, en fait, car il en est plusieurs), créateur de la Le Monde, celui du Typophage (Christophe Badani), ou (ici bien sûr inclusif) celui des Rencontres internationales de Lure à Lurs (L’Observatoire typographique). Pour les animateurs de Come4News, le site, je signale que Le Typophage emploie Joombla. Documentez-vous vraiment ensuite. Et passez aux applications.

 

Sur un site tel celui de Come4News, initiez-vous déjà à la gestion des espaces insécables selon que vous intervenez dans un champ de « châpo », de texte, de commentaire. Cela diffère car la publication en ligne n’est pas le reflet de la saisie via un texteur ou de la composition au plomb. Bientôt, peut-être, vous débattrez avec Fabien Bardoux et Bruno Moreau (fondateurs de C4N) de l’opportunité d’avoir recours à un module additionnel (graticiel comme Weft ou PhotoFont) ou aux nouveaux services (payants) des fondeurs permettant au visitorat du site de télécharger à la volée, en tâche de fond, les fichiers des polices optimisées pour la mise en ligne que l’équipe de Come4News aura sélectionnées. Je vous épargne les détails : techniques d’abord, puisque la mise en ligne varie selon les interfaces et les destinations (écrans d’ordinateurs, de téléphones, de lecteurs de documents numérisés, &c.), le texte étant de toute façon redéployé en fonction des formats des divers supports. Graphiques aussi puisque les polices ne sont pas toutes aussi « lisibles » les unes que les autres. Vous pouvez habiller vos titres en Jeans, police de titraille, mais préférez une livrée à la Nestor pour vos textes de courants (en OpenType Pro de labeur des maisons Adobe ou Monotype, Linotype et autres fonderies).

 

Si vous n’avez rien compris à ce qui précède, c’est « normal » : cela se mérite, allez d’abord voir ailleurs (suivez quelques liens, puis revenez… ou pas, car c’est vraiment prenant tout cela ; comme on dit « get a life » loin de cette dévorante passion – parfois aux divers sens du terme). 😉

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