combien t’as eu? Eh bien! Faudra travailler!

                                       De la Philosophie en 2de et de la docimologie.

        M. Chatel vient d’annoncer qu’en raison d’un surplus d’enseignants de Philo qui, ne vont pas disparaître assez vite dans le plan de réduction des fonctionnaires,  on va introduire cette matière en seconde. A croire aussi que la majorité de ces profs pousse le bouchon jusqu’à 65 ans… Matière qui sera liée à l’instruction civique dont le terme est arrivé en 3°. On ne devine pas immédiatement le rapport entre la Phénoménologie, la preuve de l’existence de Dieu selon Spinoza et le civisme des futurs citoyens.

        Additionner de mauvais arguments ne font pas un programme.

        Passons au récurrent problème des notes auquel le Ministre a déjà donné un avis défavorable.

        Pour ma part, les éléments d’analyse sont simples et la solution très compliquée, c’est pourquoi je m’aventurerai sur l’analyse.

        Il existe 2 modes d’évaluation en dehors de sa négation. D’une part et maintenant de plus en plus tôt on choisit de mesurer les performances d’un élève. C’est la méthode française qui règne sans la moindre opposition. Les défauts en sont connus. Chacun de nous dispose de couplets et refrain à chanter en boucle. Et tout le monde participe au chœur. Les élèves qui veulent savoir leur place, les parents qui exigent des résultats et aussi les profs dont la moyenne générale de classe augmente à chaque trimestre, preuve de leur efficience.

        On oublie toujours qu’une mauvaise note n’est jamais que la sanction d’UN exercice raté. Mais la non performance est rédhibitoire dans le système.

        L’autre mode est britannique. Pas question de juger la performance de l’élève, mais c’est le pragmatisme qui s’impose.

          Hume contre Descartes. On mesure les compétences d’un enfant. Sachant que tous ont des compétences et qu’il faut les valoriser, les améliorer par la connaissance, par l’aide à leurs développements si bien qu’à la fin les meilleurs se détachent sans que les plus faibles soient constamment nuls mais capables d’autres choses.

        Qu’un exercice non réussi détermine l’avenir d’un élève est un raccourci qui frise la sottise même si l’on a choisi de trouver les meilleurs selon leurs performances au temps T. A la fin, les résultats sont en gros les mêmes. Le système britannique ayant sans doute l’avantage de dégager en plus le potentiel d’un enfant. Et non la somme de ses faiblesses.

        Des notes dès le primaire ne montreront jamais les capacités d’un élève, mais seulement ses lacunes, ses échecs qu’il devra se trimbaler toute sa vie. Hors des nuls en maths réussissent dans la vie, mais ce n’est pas grâce à l’école qui les a étiquetés sans remords.

        La docimologie a montré ses limites, ses variations et ses flous. Un système plus près de la potentialité de l’élève aurait le mérite de ne lui laisser que l’image de ses compétences et non celle de ses incapacités.

        Mais le cartésianisme en France a pris le pas sur le pragmatisme sans  regarder les bénéfices éventuels s’un autre système au point que c’en est devenu une génétique scolaire.

        Dommage de ne pas y réfléchir un peu plus. Nous gagnerions à ouvrir les yeux sur d’autres systèmes même s’ils ont eux aussi leurs défauts.

       

       

 

12 réflexions sur « combien t’as eu? Eh bien! Faudra travailler! »

  1. Je ne vois pas pourquoi les notes en primaires sont si épouvantables. On a tous été noté dès la primaire et on n’est pas devenu des clochards. Que ce soit un système ou un autre, les enfants vont toujours chercher à vouloir comparer leurs performances entre eux et se moquer des moins doués, c’est humain. Ce n’est pas la note qui rabaisse l’élève, c’est la façon dont l’enseignant juge les élèves: on peut avoir des mauvaises notes sans être débile pour autant, pourtant on se fera quand même insulter.

  2. Bonjour,
    je suis d’accord avec vous, la note est synonyme de sanction.
    D’autre part le système français met en avant plus les erreurs que les réussites.
    Pourquoi ne pas envisager une appréciation qui comptabiliserai ce qui est réussi!
    Je suis pour l’enseignement de la philo le plus tôt possible

  3. [b]La notation fait partie d’un systeme Babylonien et satanique
    qui stimule l’orgueuil, la jalousie ,la guerre.[/b]

  4. En primaire, la note n’est pas très utile, puisque le dossier n’est pas souvent envoyé à d’autres établissements…
    Mais pour après, il me paraît difficile de faire autrement. Juger les candidats sur la base d’appréciations, c’est bien souvent subjectif et contre-productif.
    Ça ne favoriserait que les lèches-bottes et les moutons, ce qui n’est pas non plus le but recherché. Quand aux moqueries, comme l’a dit Enguy, le problème ne reculera pas avec la disparition des notes.

  5. ok poisson rouge,
    mais le barème peut être fait sur ce qui est juste, et non sur ce qui est faux!

  6. [quote]ok poisson rouge,
    mais le barème peut être fait sur ce qui est juste, et non sur ce qui est faux![/quote]

    Justement au contraire une note est basé sur les erreurs et les fautes sur chaque partiel d’un examen mais une appréciation est basé sur l’ensemble (carcatère…)

  7. Poissonrouge, il y a moins de moqueries, quand on signale les réussites (même incomplètes) d’un élève que ses erreurs.

  8. Bravo, votre article est certainement le meilleur que j’ai lu jusqu’à présent sur le sujet!!

    Effectivement, on voit d’après les commentaires (et encore sur Rue89, je me suis écœurée à lire certains jugement de valeur..) que le changement fait peur.
    Mais en fait, quel est la légitimité d’un jugement sur les élèves? Pourquoi un enfant ne pourrait-il pas apprendre sans avoir la moindre note, ou appréciation ? Nos enfants vont TOUS entrer dans la vie active, qu’ils soient bon en maths ou non, comme vous le soulevez dans votre article.
    Je ne comprends pas cette propension à juger, à descendre en flèche un ado qui ne réussit pas. Nous le savons tous aujourd’hui, la réussite, c’est subjectif, elle n’est pas la même pour chaque individu, et ce n’est pas parce qu’elle n’est pas la notre qu’elle est mauvaise. Personne, et surement pas un prof, ne détient la vérité.
    De plus, si les programmes étaient sans faille… mais l’histoire-géo, pour laquelle il faut tout apprendre par coeur (donc seul ceux qui ont une bonne mémoire sont avantagés)offre des cours tronqués, inexact, remplis d’omissions, les mathématiques mettent l’accent sur des théorèmes dont on n’a pas l’utilité (sauf dans certains métiers, cela voudrait donc dire que l’école forme l’ensemble des élèves à certains métiers… tiens donc?), le français s’est appauvris, moins de rédaction, beaucoup moins de dictées, sauf pour les profs qui résistent, quasiment plus de vocabulaire, et très peu de réflexion, l’anglais : le professeur de ma fille m’a avoué que « l’on » préconisait moins de grammaire (en 4ème, la quasi totalité des élèves a déjà fait 5 ans d’anglais)…. la culture n’est plus enseigné : 1h de musique (pour laquelle on note les élèves!!!! Vous ne trouvez pas ça ridicule, qu’un élève qui ne sache pas chanter soit sanctionné ?), 1h de dessin, et un petit cours de « techno »… bref, le collège, c’est le vide intersidéral.

  9. @ Gaia,
    il n’ y a pas de matière inutile,
    ni de théorème superflu!
    Chaque activité intellectuelle en augmentant le nombre et la qualité des synapses
    permet à l’individu d’apprendre mieux et plus,
    n’est ce pas là le sens de la vie?

  10. A Raisin fraise,
    Et bien, s’il n’y a pas de matière superflu, alors pourquoi est-ce que l’EMT n’est plus enseigné à l’école ? Vous devez surement vous souvenir des cours de cuisine, de couture, de ponçage, de perçage… nos enfants augmentent-ils la quantité (la qualité serait plus approprié à mon avis) de leurs synapses avec des théorèmes qui pour certains sont du charabia ?
    Dans ce cas-là, pourquoi n’enseigne-t-on pas la politique ? Les enfants auraient tout à y gagner.

    Quand au sens de la vie, chacun devrait pouvoir avoir le sien. L’école impose des échelles de valeur sur l’intellect des individus, en faisant passer des défauts tout à fait humain et normaux pour des tares.

    Autre chose : je n’ai pas parlé de matières inutiles (et en cela vous avez raison, il n’y a rien d’inutile), mais de programmes inadaptés et appauvris. Puisque vous parlez des maths, je pense que tous les théorèmes sont intéressants, mais on devrait les adapter à l’age des enfants. Les étudiants, qui poursuivent un cursus spécifique en ont besoin, ce n’est pas le cas des ado qui sortent du collège ne savent même pas se servir des pourcentages.

  11. [quote] Des notes dès le primaire ne montreront jamais les capacités d’un élève, mais seulement ses lacunes, ses échecs qu’il devra se trimbaler toute sa vie. Hors des nuls en maths réussissent dans la vie, mais ce n’est pas grâce à l’école qui les a étiquetés sans remords.[/quote]

    ET qui ne fait pas encore des cauchemars la nuit parce qu’il a PEUR de rater!!!??

    Éducation négative,école négative,cela laisse des traces toute sa vie!!

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