Inquiétude pour la future politique étrangère de la France. Ce soir, le chef de l’Etat, a annoncé à la télévision un petit remaniement ministériel, suite à la démission attendue de Michèle Alliot-Marie.

Sans suspens, Nicolas Sarkozy, a propulsé Alain Juppé au ministère des affaires étrangères, poste qu’il connaît déjà pour l’avoir occupé entre 1993 et 1995 dans le gouvernement Balladur. Claude Guéant, fidèle ancien secrétaire général de l’Elysée, prend quand à lui le ministère de l’intérieur et sera en charge du délicat dossier de l’immigration. Brice Hortefeux, ami du président, disparaît pour le moment.

Quand à MAM, le chef de l’Etat n’en a pas dit un seul mot!  C’est dans la relation entre les deux nouveaux hommes forts du énième gouvernement de François Fillon que réside l’incertitude de la politique étrangère française. Alain Juppé, en homme d’expérience de la politique, veut incarner seul la voix du pays sur la scène – très mouvementée – internationale. Or, Claude Géant, a pris l’habitude de tisser des liens ainsi que ses propres réseaux diplomatiques dans le monde entier lorsqu’il accompagnait le Président de la République en tant que secrétaire d’état de l’Elysée. Pendant les tractations qui se sont succédées durant toute la fin de semaine, Alain Juppé, pressenti au poste qu’il occupe désormais, s’est fait promettre par le chef de l’Etat qu’il aurait les mains entièrement libres.  Alors qu’il convoitait également ce poste, et du fait de ses nombreux réseaux, Claude Guéant va-t-il vraiment accepter cet arrangement de chaises musicales ? Lui, l’ancien homme fort de l’intérieur (ancien directeur général de la police nationale), va-t-il se contenter de son nouveau poste sans entrer en compétition avec Alain Juppé? Dans une période où la politique étrangère de la France est désastreuse, il faut espérer que la voix du pays ne soit pas court-circuitée par les égos de deux ministres. La diplomatie arabe, surtout celle des pays libérés, ne semble pas avoir encore digéré la crise tunisienne… française !