Clin d’oeil à Philip Jones Griffiths

Né le 18 février 1936 au Pays de Galles Philip Jones Griffiths était un photojournaliste d’origine galloise issu d’une famille méthodiste. Connu pour avoir couvert les guerres d’Algérie et du Vietnam, il est l’une des pointures dans le domaine de la photographie d’information. Il connait un succès fulgurant lorsqu’il prend des photos de la première dame américaine Jackie Kennedy.

 


 

D’abord étudiant en pharmacologie, Philip Jones Griffiths touche à tout, il est notamment gestionnaire de la nuit à Londres et fait de petites piges pour le Manchester Guardian.

C’est réellement en 1961 que sa carrière de photographe débute. Deux épisodes marqueront sa vie et seront le déclencheur de son apparition dans le monde de la photographie : le premier commence lorsqu’il se fait opérer à l’hôpital de Liverpool, on entend alors des menaces d’attaques aériennes qui poussent les habitants à fuir la ville pour trouver refuge ailleurs. Le second épisode est formulé sous forme de serment prononcé dans une église méthodiste à Ruddhlan, sa ville natale : « apporter sa contribution à changer le monde, chacun à sa manière ». 

C’est à l’âge de 14 ans que le futur photographe reçoit son tout premier appareil-photo, type Kodak de la famille des Brownie (produit en 1908). En 1961, il travaille pour le journal Observer. L’année suivante, partit pour l’Algérie, il traite son premier sujet, la jeunesse algérienne lors des premiers temps de la république. Il met en lumière la reconstruction d’un pays meurtri après le départ des français. Après l’Afrique et l’Asie, il arrive en 1966 au Vietnam, il travaille désormais pour l’Agence Magnum. Manquant de moyens financier pour finir son reportage (dû à un échec concernant ses photographies jugées très violentes visuellement), il prend alors des photos de Jackie Kennedy en vacances au Cambodge avec un ami puis il publie la série de photos à un magazine américain. Le cachet des photos obtenu par Griffiths lui permet de poursuivre son reportage et publier par la même occasion un livre sur le Vietnam. Vietnam Inc. est un livre de photographie publié en 1971, contenant 266 photographies en noir et blanc. Il met notamment en image les effets de l’agent orange sur la population vietnamienne. Son objectif est de soulever l’opinion et faire réagir les Américains sur le désastre qu’engendre cet acide. Philips Jone Griffiths séduit pour son travail expressif et capable de dénoncer la folie humaine ainsi que la misère du monde grâce à des clichés divers et variés mais surtout très touchants. Le photographe à par ailleurs couverts plus d’une centaine de pays, de la guerre du Kippour, à la sécheresse en Inde en passant par la pauvreté au Texas. Il a su mettre en image ces peuples parfois ignorés. Entre 2005 et 2006 une exposition a rendu hommage au travail remarquable d’un homme soucieux du danger de la technologie et de la violence humaine.